Le piquet de grève le 23 janvier à la première heure |
Montpellier - Ce mercredi 23 janvier, les postiers de Rondelet ont tenu un piquet de grève devant le centre de courrier pour débuter leur troisième jour de lutte. Ils étaient une trentaine à se réunir dès 5h30 ce matin pour évoquer la situation.
Cette mobilisation a été à l'initiative des syndicats Sud PTT et la CGT, confrontés à une nouvelle offensive de la direction qui s'inscrit dans la dynamique actuelle de casse sauvage des services publics.
En effet,les grévistes réclament la conservation de 35 postes qui sont menacés de suppression, mais aussi l'amélioration des conditions de travail des salariés en situation de handicap ou présentant des difficultés physiques à assurer un travail de plus en plus pénible.
À travers ces revendications basiques, les grévistes dénoncent une dégradation de leur métier au fil du temps, et la perte de sens subie face à des conditions de travail aliénantes et fortement anxiogènes. Ils déplorent notamment la condition des jeunes travailleurs, qui sont victimes d'un manque de formation et une pression constante au nom de la rentabilité et de l'efficacité.
Ainsi, tour à tour chacun évoque avec colère des anecdotes qui font froid dans le dos : «un jeune postier qui ne connaissait ni les rues ni même le quartier, qui n'arrivait même plus à savoir s'il était encore à Montpellier ou s'il avait changé de ville », ou bien « la jeune qu'ils maintiennent en CDD intérimaire depuis plusieurs années, la dernière fois elle est rentrée pour travailler et on l'a vue ressortir de suite après, elle était effondrée ».
Les grévistes sont allés à 8 heures du matin sur le site voisin de Lattes, concerné par un préavis de grève dès demain jeudi 24 janvier, afin de sensibiliser et convaincre leurs collègues de se mobiliser en masse à leur tour.
A 10 heures, une première rencontre a eu lieu avec la direction afin de porter les revendications du mouvement.
La détermination et la colère des grévistes s'expriment à travers leurs propos débordants de motivation : « il faut que tous les secteurs se mobilisent, que tout le monde se mette en grève », « il faut pas se leurrer, c'est que la première négociation, on va continuer la grève », « il faut la convergence avec les autres mouvements, les étudiants, les gilets jaunes».
Avec les postiers, c'est un secteur historique et très fort du mouvement ouvrier qui se mobilise.
Un premier pas vers l'entrée du mouvement ouvrier dans son ensemble dans la lutte contre la précarité, l'exploitation et l'injustice sociale portée par les Gilets Jaunes ?
L. du comité jeunes NPA 34