Métropole de Montpellier : Saurel dézingue ceux qui ne votent pas le budget

UNE COMMUNICATION INDIGNE

 Les habitants de Grabels ont reçu une bien curieuse lettre, dans une enveloppe fermée siglée de MMM et sur laquelle était écrit " Information aux habitants de Grabels". Son contenu figure plus bas dans la page. Un contenu d'une démagogie caricaturale extrême. Il apparaît que Saurel lance ainsi sa pré-campagne électorale dans un style pas très éloigné de celui de Ménard et, comme à Béziers, en utilisant l'institution et les finances locales à son profit. Ainsi, des conseillers métropolitains ne pourraient voter contre le budget libéral de la Métropole sans se faire accuser de tout et n'importe quoi. Une nouvelle façon de faire de la politique : le président de la Métropole serait habilité à déstabiliser des élus de leur commune par des affirmations mensongères. Bien des repères se perdent semble-t-il.



Pour suivre la vidéo du Conseil de Métropole de Montpellier qui a débattu et voté le budget, cliquez ICI

Comme la réunion est extrêmement longue, voici dans l'ordre le nom et la commune représentée des élu·e·s métropolitain·e·s qui se sont exprimé·e·s  en défendant le vote contre ou l'abstention sur le budget métropolitain présenté par Max Lévita. 

Hervé Martin (Montpellier) de 2h35' à 2h42' votera contre

Michelle Cassar (Pignan) de 2h42' à 2h50' s'abstiendra

Isabelle Touzard (Murviel) de 2h50' à 2h54' ne votera pas le budget

Jean-Pierre Grand (Castelnau) de 2h54' à 3h04' votera contre

Pierre Bonnal (Le Crès) de 3h04' à 3h10' votera contre

Roger Caizergues (Laverune) de 3h10' à 3h15' s'abstiendra

Alex Larue (Montpellier) de 3h15' à  3h 19' interviendra uniquement pour le développement à Montpellier du moyen de transport le plus générateur de gaz à effet de serre, l'avion.

Jean-Pierre Moure (Montpellier) de 3h19' à 3h29' ne votera pas le budget

René Revol (Grabels) de 3h29' à 3h40' votera contre

Christophe Cour (Montpellier) de 3h40' à 3h42' votera contre

Cyril Meunier (Lattes) de 3h42' à 3h59' votera contre

Henri Rouilleault ( Castelnau) de 3h59 à 4h 05' s'abstiendra

On ignore le montant des amendes pour calomnies

Tous ces élu·e·s ont voté contre ou se sont abstenu·e·s pour des raisons diverses, mais ce qu'ils et elles expriment dans l'ensemble reflète l'incapacité de la direction de la métropole à travailler vers des consensus pour le bien commun de la collectivité locale, de tenir compte de l'avis des élus, d'avoir des engagements précis et respectés. Cela va de pair avec un comportement autocratique du président, tout comme la priorité donnée dans tous les domaines à la ville centre. 

Ces élu·e·s qui ont exprimé leur opposition plus ou moins forte à la direction de la métropole ont montré une opposition qui n'était pas frontale et virulente. Dans leurs interventions, ils et elles n'ont pas, ou très modérément mis en cause le libéralisme, les Délégations de Service Public, les Partenariats Public-Privé, les faveurs aux entreprises, les carences dans le logement social, les très graves insuffisances en matière de transports publics (qui devraient être gratuits et étendus), la dégradation des services publics de la métropole, le soutien aux spectacles sportifs professionnels, les atteintes à la laïcité et à la liberté d'expression, le soutien à la colonisation de la Palestine par l'État israélien et aux politiques gouvernementales de régressions sociales et politiques, sans oublier la gare inutile et excentrée. Toutes choses qui sont les fondements de la politique saurélienne. On peut donc s'étonner de l'extrême agressivité de la réaction du bonaparte local. Lors de la dernière restructuration importante de l'exécutif, il s'agissait de le resserrer autour de sa personne et de la "majorité" macronienne. Maintenant, on fait la chasse aux élu·e·s qui critiquent.

Philippe Saurel a bien mis en place la régie publique de l'eau, mais a quand même jugé utile de se débarrasser de son principal artisan, René Revol, qui est bien mal remercié d'avoir servi de caution de gauche au "socialiste free style" au "jauressien" qui se définit de "centre gauche". N'oublions pas au passage que la régie publique de l'assainissement, pourtant très attendue, elle aussi, est apparemment tombée dans les oubliettes.

En fait de centre gauche, difficile de voir en quoi Philippe Saurel pourrait être caractérisé ainsi. Il a quand même trouvé récemment une "preuve". Il serait de gauche car le tracé de la ligne 5 qu'il a remisée aux calendes grecques passera dans des quartiers populaires de Montpellier. Elles ne doivent pas être pressées ces personnes pauvres de prendre le tramway parce qu'elles préfèrent sans doute se déplacer en vélo sur les pistes cyclables qui n'existent pas. Pour couronner le tout, en plus de mettre en œuvre une politique de droite avec autoritarisme, en matière de communication, Philippe Saurel utilise maintenant un procédé utilisé jusqu'à présent par l'extrême droite. Il n'a pas trouvé mieux que de calomnier des élus qui lui résistent en adressant aux habitant·e·s de leurs communes des messages extrêmement polémiques, les accusant de s'opposer à toute action, même positive, de la métropole. Le sommet est atteint lorsque René Revol est accusé d'avoir voté contre le maintien du prix de l'eau alors que c'est lui qui a mis en place la régie publique de l'eau pour en diminuer le coût pour les habitants. Et ces calomnies ont été diffusées avec les moyens humains et financiers de la métropole. Incroyable un tel manque d'éthique. Les conseils municipaux dont les représentant·e·s sont si outrageusement mis en cause, vont-ils s'indigner ?

Toujours est-il que le maire de Grabels a réagi promptement dans un message envoyé aux abonné·e·s à sa lettre aux grabellois. Nous la reproduisons ci-dessous à la suite de celle que Saurel a fait mettre dans la boite aux lettres des grabellois.

JED

La lettre calomnieuse de Saurel suivie immédiatement de la réponse des conseillers métropolitains de Grabels

Un peu plus tard, en séance, en vidéo de 2', la réponse orale du maire de Grabels : cliquez ICI