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Toujours les mêmes qui trinquent. Santé !


La santé ? Ça va mal !

(1)La Sécu.

On ne peut évidemment pas parler de santé sans parler de la Sécurité Sociale et des attaques incessantes dont est victime cette conquête du mouvement ouvrier.
Voici pour commencer une article de SUD Santé Sociaux décortiquant le dernier budget de financement voté cet hiver :

Pour bien comprendre l'importance de cette conquête, voici un article du Monde Diplomatique écrit par Bernard Friot et Christine Jakse :
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Si vous ne pouvez pas ouvrir ce lien,
vous pouvez télécharger l'article
en cliquant
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On comprend pourquoi, très tôt, la bourgeoisie a voulu détricoter ce dispositif qui laissait la part belle aux salarié-es et à leurs organisations syndicales. Tel était le but des ordonnances de 1967 promulguées par le gouvernement du général De Gaulle :



Détachée de son histoire, la Sécu est pillée pour laisser la place aux "mutuelles" privées chargées de faire du profit pour des capitaux en mal de rentabilité.
Son financement en partie par l'état (donc par l'impôt) permet de ne pas exiger du patronat une augmentation des cotisations dites patronales.
Quant à son déficit savamment orchestré, il justifie nombre d'attaques contre le droit à la santé pour toutes et tous.

(2)L'hosto.

Rentabilité !

La puissante grève actuelle dans les urgences hospitalières (voir les articles parus sur le site national du NPA) met sur le devant de la scène l'évolution permanente du système hospitalier français vers la recherche de la rentabilité financière en complète opposition avec la nécessité sociale d'une politique de santé au service de la population.
Cette évolution n'est pas récente :

"Avec la mise en place de la tarification à l’activité (T2A), en 2004, le financement des hôpitaux dépend désormais des actes réalisés, ce qui entraîne une course à la rentabilité qui peut aller jusqu’à la réalisation d’actes non justifiés médicalement, mais lucratifs." (extrait d'un article de 2011 par la Mutualité Française : L’hôpital malade de la rentabilité Lire la suite ).

La rentabilité recherchée ne vise qu'à faire des économies en accélérant le désengagement de l'état. C'est ainsi qu'est développée une politique de fermetures de services, en particulier maternités et urgences :

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Le plan "Ma santé 2022" vise à amplifier et systématiser cette destruction programmée du service public de santé comme on peut le voir dans cet article : Les bouleversements de l’hôpital

Rentabilité et privatisations... les deux armes utilisées pour détruire le service public.

Privatisations

Dans les hôpitaux, les privatisations touchent un nombre toujours plus important de secteurs par le biais de la sous-traitance. L'entretien des locaux, la restauration, la stérilisation... jusqu'au codage informatique des actes médicaux (avec un risque important de rupture du secret médical). Les conséquences, on les connaît : recherche du profit maximum, baisse de la qualité des services, surexploitation des salarié-es.

La privatisation est entrée très tôt dans les hôpitaux. Dès 1958 est créé un "secteur privé hospitalier" qui permet d'avoir une activité privée au sein de l'hôpital en profitant des infrastructures en échange d'une participation financière. La situation s'est aggravée avec la possibilité accordée depuis 1980 aux médecins de pratiquer des dépassements d'honoraires.



Détruire les services publics, c'est bien évidemment favoriser et enrichir le secteur privé !

(3)Les cliniques privées à but lucratif.


La prospérité de ces cliniques privées repose bien sûr sur tous les cadeaux législatifs que le pouvoir politique lui prodigue. Mais elle ne saurait être complète sans l'exploitation du travail de leurs salarié-es :


(4)Secteur privé non lucratif.

"Les établissements de santé privés à but non lucratif sont au nombre de 700, et regroupent 58 436 lits selon les Statistiques d’activité des établissements de santé de la Drees (données 2010). La majorité de ces établissements était des établissements privés participant au service public hospitalier (PSPH). Ils ont pris automatiquement, depuis la loi du 21 juillet 2009 appelée loi « Hôpital, Patients, Santé, Territoires » (HPST), la qualification d’établissements de santé privés d’intérêt collectif (ESPIC), et assurent à ce titre une ou plusieurs missions de service public. Ces établissements sont gérés par une personne morale de droit privé - une association, une fondation, une congrégation ou une mutuelle - et ne sont pas soumis à des contraintes pour leur organisation interne. Ils ne sont pas astreints aux règles des marchés publics (mais sont néanmoins invités à s'en inspirer), leur comptabilité est de droit privé et les bénéfices dégagés sont intégralement réinvestis dans l’innovation et le développement de nouveaux services au bénéfice des patients." Lire la suite

Alors que le soutien aux cliniques à but lucratif s'intensifie, le secteur non lucratif se voit mis en danger par les mesures gouvernementales : 




Parmi toutes les formes de structures médicales à but non lucratif, il en est au moins deux qui ont le mérite de donner matière à réflexion sur ce que pourrait être une alternative à la médecine libérale :
  •  Les centres de santé municipaux :

  • Les centres de soins infirmiers :

(5)La médecine libérale.

"L’un des piliers de la médecine libérale est la « liberté d’installation » : la possibilité d’exercer non là ou il y a des besoins, mais là où le praticien le souhaite, pour des raisons personnelles (conditions de vie et d’exercice). Conséquence de cette liberté : une répartition très inégalitaire des médecins libéraux, généralistes ou spécialistes sur le territoire. Ainsi , toutes spécialités confondues, il y a 378 médecins pour 100 000 habitants dans les Alpes-Maritimes, et 167 dans le département de l’Eure. On compte 97,9 généralistes pour la même population dans le Val-de-Marne, alors qu’on en trouve 197,22 à Paris. Dans les deux cas, c’est un rapport de plus de 1 à 2, et les disparités au sein de ces territoires sont encore plus grandes.
La situation s’aggrave du fait du vieillissement du corps médical, des départs, et du manque d’attrait d’une médecine générale en crise.
… aggravé par la disparition du service public de proximité
La désertification est aussi la conséquence de la disparition organisée par les politiques d’austérité de l’hôpital public, dont les services urgences permettent à chacun d’accéder rapidement à des soins.
Le choix fait par ce gouvernement est de poursuivre la fermeture des hôpitaux de proximité, en particulier de leurs urgences. Le rapport Grall paru en juillet dernier prévoit la suppression de 67 des 650 services d’urgence encore ouverts, soit plus de un sur dix, très souvent dans des secteurs déjà « désertifiés »...
" Lire la suite

(6)Quelles réponses ?

On peut voir à travers ce dossier que la logique capitaliste est contradictoire avec une véritable politique de santé publique.

Voici une première ébauche de ce que pourrait être un véritable service public de santé (sur le site national du NPA) :

Le droit à la santé partout, pour toutes et tous.

La conséquence certaine du plan Macron-Buzyn, libéral et technocratique, c’est le développement d’une médecine à deux niveaux : de qualité, avec dépassements d’honoraires, pour celles et ceux qui en ont les moyens et habitent les grandes villes ; à la chaîne, parfois sans médecin et sans examen clinique, pour celles et ceux qui sont au pied des tours, à la campagne ou dans les déserts médicaux.
Il n’y a pas d’autre solution que de créer sur tout le territoire un service public de santé de proximité et gratuit géré par la Sécurité sociale, où touTEs les praticienEs de santé se retrouveraient au plus près des patientEs dans des centres de santé, pour donner des soins gratuits, organiser la formation des futurs médecins, la prévention, la démocratie sanitaire, et assurer la permanence des soins pour désengorger les urgences. Et répartir les médecins en fonction des besoins. Cela, Buzyn ne veut pas l’envisager ! L’existence de centres de santé ne supprime pas la nécessité de véritables hôpitaux de proximité disposant des lits, chargés des soins, d’une surveillance constante avec au moins un service d’urgences, une maternité et un service de chirurgie et des centres hospitaliers universitaires pour assurer les soins les plus complexes dans les différentes disciplines médicales, les missions universitaires de ­formation et de recherche.
Supprimer le numerus clausus, augmenter le nombre de médecins formés, créer une allocation d’études pour touTEs, cela permettrait aussi d’ouvrir la médecine aux enfants de salariéEs, de paysanEs, de chômeurEs… La formation devrait se faire aussi dans les hôpitaux de proximité, chez les généralistes dans les centres de santé, donc partout sur le territoire, et ne pas se centrer autour du CHU. Former plus de médecins, investir massivement dans la santé pour touTEs, c’est donner du temps aux médecins, ce qu’ils et elles réclament le plus, pour conjuguer la technique et le temps nécessaire pour écouter les patientEs, bien les soigner et se former indépendamment des laboratoires…


Il faut bien sûr approfondir, débattre, développer...
Il n'est pas inutile de s'inspirer de ce qui s'est mis en place dans les pays qui ont réussi à se débarrasser du capitalisme, et en particulier de Cuba :
Consultez le site de la commission Santé Sécu Social du NPA : http://sante-secu-social.npa2009.org/

Dossier réalisé par Claude NPA34


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