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Municipale de Montpellier. Abstention record !



Montpellier, l'abstention largement en tête...pas que la faute du coronavirus !

La catastrophique irresponsabilité de la présidence et du gouvernement face au coronavirus et, en lien avec ceci, l'idée qu'il est inutile de risquer sa santé pour aller déposer un bulletin de vote perçu plus que jamais inopérant, voire contre-productif, pour changer un ordre des choses défendu et même aggravé sauvagement par les susmentionnés, sont parmi les facteurs explicatifs du trait marquant : l'énorme abstention. Ce qui laisse entière la question clé : comment le mouvement social peut-il reprendre la main après cette spectaculaire bouderie des urnes ?


Résultats (chiffres Mediapart).



Quelques observations.

Le plus significatif : abstention 65,39%
53099 votes sur 153403 inscrits dont 487 votes blancs et 776 votes nuls.

Pour le reste : un échec sans appel des candidatures de gauche prétendant traduire dans les urnes le mouvement social ! L'amuseur Rémi Gaillard, converti à la cause animale et dont on n'oublie pas le sexisme de certains de ses "coups", leur passe devant. C'est dire !

Quant aux écolos : le psychodrame du débarquement par EELV de Clothilde Ollier (écolo mariée à la fraction locale de LFI, elle-même désavouée par le centre de pilotage mélenchonien !) et du lancement d'une liste verte concurrente a porté ses fruits amers. Classée en tête lors des premiers sondages, C Ollier finit 7e tout juste devancée par sa consoeur du canal officiel ! La liste mélenchonienne (Nous Sommes), quant à elle, emberlificotée dans une stérile guéguerre judiciaire contre ses rivaux insoumis, ne dépasse pas les 10% en perdant 752 voix des 5 552 glanées il y a 5 ans par le Front de Gauche.

C'est Philippe Saurel, le maire sortant pro-Macron mais non intronisé par celui-ci, par ailleurs héritier de l'exécrable Georges Frêche, qui vire en tête en perdant tout de même près de 4 points par rapport au 1er tour de 2014, soit un peu moins de la moitié des voix ! Le socialiste Michael Delafosse, en liste commune avec le PC, arrivé en second perd lui aussi près de la moitié des voix engrangées alors, sans ledit PC pris au Front de Gauche, par le PS. 

Le meilleur pour la fin : le macronien estampillé LREM (un ancien du PS frêchiste comme Saurel et Delafosse) fait 6,10% et le RN 4,78% (ceux qui pensent encore que les Gilets Jaunes sont son électorat "naturel" devront réviser leur outils d'analyse !). Pour mémoire le FN avait fait près de 14% en 2014.

La "gauche" pourrait faire du socialiste Delafosse le nouveau maire : mathématiquement elle passerait de justesse devant les droites unies éventuellement rejointes par l'animaliste Gaillard (capable de tout pour être fidèle à son célèbre slogan "« C'est en faisant n'importe quoi qu'on devient n'importe qui »"). Mais allez déjà réunir les soeurs ennemies de l'écologie et de l'insoumission ! Sans parler du fond du machin : un socialiste maire pour quelle politique ? Jospinienne ? Hollandaise ? Ou à la Hidalgo "boboïsante"-libérale ? 

Celui qui pourrait faire le nouveau maire est Mohamed Altrad, "l'entrepreneur" emblématique de la ville type "self made man", patron du club de rugby. Il marchera avec qui ? Le socialo ? Qui sait, tellement ses relations avec Saurel sont exécrables mais les défections à gauche risqueraient alors d'être légion. On n'oubliera cependant pas qu'il avait approché Macron dans sa précampagne. Alors pourquoi pas Saurel, en échange de quelques retours "économiques", voire politiques ? Il peut aussi, étant d'un tempérament imprévisible doublé d'un ego surdimensionné, bouder dans son coin pour se proposer de rebondir en solo au prochain coup. Arriviste (entrepreneurial) un jour, arriviste (politique) toujours...

Bref, rien à attendre du second tour reporté pour la démocratie et la situation des plus pauvres et précaires qui constituent le permanent rappel du côté obscur de la capitale héraultaise par-delà son bling bling et sa gentrification échevelée...

Antoine 

Pris sur FB à propos des observations à chaud de ces résultats (notes quelque peu modifiées pour cette publication).
 
N'y avait-il pas une autre carte à jouer à gauche du PS en perdant des réflexes hégémoniques qui sont une des plaies de cette gauche ? Une gauche qui, quand arrivent les élections, perd les pédales... et les élections. Le NPA 34 a proposé de rencontrer toutes les principales listes à la gauche du PS. Aucune réponse. Cela n'aurait peut-être pas abouti mais il y avait des choses à tenter hors des sentiers battus et rebattus. Ce qui s'est fait à Bordeaux autour du NPA, de LFI et de Gilets jaunes et autres lutteurs sociaux, peut être cité comme un des possibles à penser à Montpellier. Il y a eu à Bordeaux des choses non littéralement importables mais à coup sûr une suggestion de démarche de rupture poussée, en se délestant de toutes manoeuvres politiciennes en leur opposant l'antidote des luttes menées, qui n'a pas été faite ici à Montpellier. 

Un fait incontournable : aucune liste n'a été capable de fixer sur elle quelque chose de décisif du mouvement social en cours. Celui-ci a préféré (vraiment à tort ?) faire abstention. Les quartiers populaires aussi. Classique. Et, pour être complet, le NPA 34 n'a pas pu, n'a pas su changer cette situation : mais il faut dire que, sur le terrain électoral, le NPA peut, sans se poser en représentant de personne d'autre que lui, apporter quelque chose pour sortir de l'électoralisme et plaider la cause d'un mouvement social radical pour qu'il ait la garantie que cette cause ne se perdra pas dans les jeux d'appareils. Mais pas quand ces appareils montrent qu'ils sont, derrière les beaux discours sur le beau mouvement social, aux manettes et qu'ils se posent en concurrents agressifs entre eux.  Loin de l'esprit solidaire et, pour une large part, anticapitaliste, des luttes.


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