De la mystification…
Ce serait donc pour des considérations sociales que Macron a décidé de rouvrir crêches, écoles , collèges et lycées à partir du 11 mai. . Notre Président découvre qu’inégalités sociales et scolaires sont exacerbées par le confinement et le recours à l’enseignement à distance sans compter les tensions et violences générées par la situation. Et ça, il ne peut le supporter…Faut-il en rire ? Prend-il les personnels de l’Education nationale, les parents d’élèves, les élèves, leurs représentants pour des gogos ? Si le constat s’avère exact, qui croira que ce qui anime le chantre du capitalisme le plus libéral, celui qui place avant tout sa confiance dans les « premiers de cordée », c’est avant tout la lutte contre l’injustice ?
Son ministre Blanquer feint de s’émouvoir sur l’impact du
confinement sur les élèves de milieu populaire alors qu’il supprime des
postes et des moyens pour les élèves en difficultés ? Qui peut espérer
de cet exécutif qu’il rompe avec le dogme du « toujours moins de
dépenses publiques » surtout que par les temps qui courent, ça «
ruisselle » de moins en moins…
…A la réalité
La grave attaque contre les droits des salarié.e.s que représente la loi d’urgence sociale est une chose mais le temps presse pour le MEDEF. Il faut vite reprendre le boulot et donc extraire les travailleurs et travailleuses de la sphère domestique. La réouverture des écoles et établissements devient une exigence pour les patrons .
Le MEDEF ou la santé, il faut choisir !
Enseignant.e.s, personnels administratifs, agents territoriaux, élèves devront donc grossir les rangs des salarié.e.s qui sont exposé.e.s au risque de contamination par le coronavirus. Le ministre Blanquer se donne 15 jours pour élaborer un dispositif pour un retour progressif à l’école. Les premières pistes envisagées sont sur des critères numériques (groupes d’élèves), territoriaux, d’âge ou sociaux . Ces mesures ne vont en rien diminuer les inégalités scolaires et sociales, ne vont en rien limiter la propagation du COVID-19. Sans compter l’explosion du temps de travail des enseignants devant assurer un enseignement présentiel… et distanciel. Du bricolage, des pressionslégende sur les personnels et un risque sanitaire grave !
Fédérations syndicales de l’éducation, fédérations de parents d’élèves, associations de lycéens, coordinations nationales de l’éducation ou lycéenne sont toutes vent debout contre une reprise dans des conditions sanitaires à risques. Des élu.e.s montent aussi au créneau pour la santé des employé.e.s
Qui peut croire que pour le 11 mai, les conditions sine qua non définies par les salarié.e.s de l’éducation et les lycéen.ne.s pour une reprise du travail seront réunies ? Rappelons les principales:
- politique massive de tests,
- masques, gel hydroalcoolique,
- désinfection des locaux et du matériel,
- dispositifs de distanciation sociale…
Parce qu’un scénario de déconfinement trop hâtif est dangereux, plusieurs pays ont déjà choisi de ne pas reprendre les cours avant septembre, comme l'Espagne, l'Italie, le Portugal, la Russie, le Québec, l'État de New-York,etc… La France à l’avant-garde sur le plan sanitaire ? Il est vrai qu’elle a su arrêter le nuage radioactif de Tchernobyl à la frontière en 1986…
Correspondant NPA34