Par Amandier
EÉLV a par le passé participé aux majorités avec le PS, mais ne s'est pas alliée au maire sortant, Saurel, exclu du PS. Si on remonte un peu, les Verts avaient fait une fusion technique avec la LCR et les uns et les autres avaient eu des élus en se maintenant au deuxième tour. L'activité essentielle d'EÉLV Montpellier avant les élections était de se planter à quelques uns devant une banderole en invitant la presse sur les thèmes du vélo ou contre la gare inondable, excentrée et inutile. Cliquer ici
(L'Agglorieuse - hebdo montpelliérain - 01 07 20)
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Bilan municipales (point de vue)
Triomphe vert ici, socialo là... Enfumage. Les vainqueurs ? Les abstentionnistes (mon point de désaccord avec le billet de L'Agglorieuse ci-dessus : non, la victoire de Delafosse à Montpellier ce n'est pas, déjà par l'importance de l'abstention, mais pas seulement, une victoire démocratique) ! Abstentionnistes qui, plus ils/elles gagnent, plus ils/elles s'affirment politiques ! Ce qui est amusant c'est le discours (pseudo)citoyen qui soit nous dit que la démocratie c'est le vote, s'en exclure c'est ne plus être citoyen, soit qui, pire, nous dit que ne pas voter c'est être responsable qu'un Macron là-haut, un Delafosse ici (Montpellier), demain une Le Pen (là-haut !) arrive au pouvoir ! Dans les deux cas ces discoureurs à la petite semaine déplacent le curseur de la responsabilité loin d'eux/elles : je veux parler de tous ces électoralistes de gauche qui ne veulent pas se confronter à leur propre échec, celui de nous convaincre que la "révolution par les urnes" c'est jouer gagnant, le changement blabla... La preuve par Confluences et Nous Sommes à Montpellier ?
En fait leur échec est notre victoire : celle de ne pas avoir cru, dès le début, leur blabla qui les a amené.e.s (toujours à Montpellier) à nous promettre le changement, toujours par les urnes, en faisant alliance avec un milliardaire ! Les abstentionnistes c'est désormais une réalité politique incontournable, celle qui fait exploser l'équation devenue frelatée : démocratie = élections ! Cette équation, camarades électoralistes de gauche, vous la partagez avec Macron, le PS, le RN... Et ça, c'est comme le sparadrap du capitaine Haddock, ça vous colle à la peau et vous n'arrivez plus à nous coller la responsabilité de votre impasse stratégique.
Il reste à dépasser ce que l'on appelle en philo politique "le travail du négatif", à faire que le rejet abstentionniste s'assume en positif en termes d'alternative : terrain où ni Macron, ni le Pen, ni même certain.e.s à gauche ne peuvent nous suivre. Et l'alternative cela passe par donner aux luttes leur place, celle d'être le moteur du changement* en créant les conditions de la destitution des pouvoirs en place, la constitution d'organes de délibération et de décision politiques propres commençant par déprofessionnaliser le politique. On n'a rien clé en main ? La clé en main est rouillée, pire elle ouvre sur une impasse. L'alternative cela passe par ouvrir une nouvelle porte. Il faut l'inventer ? Et alors ? Depuis quand l'invention serait une aberration ? Il suffit que les acteurs (au féminin aussi, je n'aime pas actrice, cela sonne factice !) soit le peuple lui-même. Et, comme le dit le poète espagnol Antonio Machado, le chemin se fait en marchant ! Autrement dit la nouvelle démocratie on y va en luttant et pour cela il faut en finir avec l'erzats de démocratie qui nous impose les Macron ou les Delafosse... et qui ridiculise à n'en plus finir les électoralistes de gauche ! Travailler à un nouveau paradigme démocratique ou cautionner l'existant antidémocratique, l'alternative elle est là. Donc : la lutte continue et, comme cela s'est vu à Bordeaux, on peut aller aux urnes mais pour y proclamer que la vie, le changement est ailleurs, pour y dynamiter de l'intérieur l'imposture électorale et faire retour dans la rue, dans les lieux de travail pour y contester l'ordre patronal et l'ordre libéral capitaliste !
Antoine
* Petit test pour ceux et celles qui magnifient le succès des listes "à gauche", incluant le PS ou/et EELV : où mentionnent-elles que les mobilisations hors institutions sont le moteur de leur stratégie et, histoire d'éviter les malentendus, en question subsidiaire : en quoi et comment, si d'aventure les luttes trouvaient place dans leurs proclamations politiques, déjoueraient-elles la classique délégation de pouvoir qui structure, en nécessité, selon moi, celle du vase clos, le champ institutionnel ? Poser la question ne serait-ce pas déjà répondre ?
A Vitry-sur-Seine, ça "débandade" aussi à gauche
Des LFI qui s'allient à Montpellier à un milliardaire qui avait été déçu de ne pas obtenir le soutien de Macron; toujours à Montpellier, le PC qui fait liste commune avec, en tête de liste, un socialiste qui n'a renié ni Frêche ni Hollande. Mais le PC n'en finit pas de faire mieux pour dégringoler : à Vitry-sur-Seine, ce qu'on appelle un fief (sic) du PCF, l'un des derniers qu'il conserve, un membre de la liste communiste se présente, suite aux deuxième tour, contre sa tête de liste pour être maire. Et, à ce troisième tour, il est élu... Les électeurs (les pigeons des deux premiers tours) sont les dindons de la farce de l'électoralisme, estampillé 100% communiste mais x% magouilleur ! Il n'est pas sûr que le nouveau maire soit pire ou mieux que l'ancien, ce qui est pitoyable c'est la façon de faire. Et, on le sait, la forme c'est aussi le fond !
Il serait peut-être temps de réinventer la gauche, non ? En sortant du vase clos et puant des espaces électoraux ! L'espace des luttes par où doit émerger une autre politique est à investir, réinvestir en rompant radicalement avec les politiques d'"isoloirs" qui isolent... du changement.
Cris et chuchotements électoralistes à Montpellier
- Tu vas pas le croire, on a avec nous, pour révolutionner par les urnes, super patron Altrad et hyper clown Gaillard...
- P'tain j'y crois pas, d'une pierre, trois coups, on révolutionne aussi l'insoumission ! On est les champions, on est... !
