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Violences policières, délire sécuritaire, on ne nous fera pas taire !

 


Les deux séances du film docu de David Dufresne sur les violences policières, Un pays qui se tient sage, projeté en avant-première le 21 septembre au Diagonal ont fait salle comble à Montpellier. C’est désormais une évidence, les violences policières - plus exactement les violences d’État - sont, malgré l’omerta des médias dominants et le déni de la bande à Macron, une réalité sur laquelle de moins en moins de journalistes peuvent fermer les yeux. Surtout à Montpellier. Car, comme l’a souligné David Dufresne, dans un entretien au Midi Libre, "c’est une des villes avec Toulouse et Bordeaux où il y a eu beaucoup de signalements de violences policières". Pourtant, dès la semaine suivante, le 30 septembre, les élu-e-s Jean-François Eliaou, Coralie Dubost, Muriel Ressiguier, Nicolas Demoulin, Patricia Mirallès, Patrick Vignal et le sénateur Jean-Pierre Grand ont rencontré Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, pour quémander « des moyens de police supplémentaires ». Une union sacrée dans l’escalade répressive, à laquelle Darmanin a répondu du tac au tac dans un tweet : « A la suite de mon rendez-vous lundi avec les élus de l’Hérault, j’ai décidé qu’une demie compagnie de CRS, soit plus de 30 policiers, seront présents à partir de demain à Montpellier et y resteront vendredi et samedi. Ce dispositif sera reconduit les prochaines semaines. » Décision aussitôt saluée par le maire PS Michael Delafosse (majorité municipale PS, PC, EELV…) véritable entremetteur de cette croisade répressive sur fond de délire sécuritaire : « Je tiens à remercier le ministre G. Darmanin pour cette décision immédiate en matière de sécurité qui va conforter la présence de la police sur le terrain et renforcer la sécurité. Nos échanges vont se poursuivre sur les enjeux et les moyens en termes de sécurité à Montpellier. ».

Un labo au service de la répression de masse

Montpellier est un vrai laboratoire du quadrillage répressif, dans les quartiers (opérations de nettoyage médiatisées à La Paillade, Plan Cabanes, Gambetta et plus récemment aux halles de la Mosson), et même en plein centre-ville (militarisation de la Comédie et du quartier de l’Écusson pour réprimer les manifestations et les transformer en combats de rue). Suivant les pas de l’extrême droite et des électeurs les plus réactionnaires qui menaçaient d’organiser des milices à Montpellier, le maire veut promouvoir un « partenariat » police nationale-police municipale. Par clientélisme électoral, il singe ainsi son collègue de Béziers Robert Ménard, qui se targue d’être à l’avant-garde en ce domaine ; une « efficacité » qui s’est traduite par la mort de Mohammed Gabsi le 8 avril dernier, « contrôlé » lors du couvre-feu par trois policiers municipaux. Pour ce qui est de la « fermeté », va-t-il s’inspirer de l’acharnement du tribunal de Nîmes, qui a jeté en prison notre camarade Roland Veuillet, à l’isolement depuis plus de 4 mois ?

La répression d’État au service du capitalisme

En pleine débâcle du capitalisme, face à la crise sociale, la bande à Macron n’apporte qu’une seule réponse : la répression tous azimuts. Le contrôle social s’étend dans l’espace public et même dans la sphère privée, que le gouvernement voudrait limiter à la « bulle familiale ». La propagande idéologique sur la « tenue républicaine » prétend vouloir faire régner l’ordre moral. La croisade contre le « séparatisme » vise à semer le poison de la division. Dans la surenchère répressive, les « élus de la république » jouent les supplétifs du pouvoir central dont Muriel Ressiguier, députée (Ensemble-LFI) pourtant souvent présente aux procès et arrestations de gilets jaunes et d’activistes du mouvement social qui se sont multipliés ces derniers mois à Montpellier. A l’heure où le gouvernement institue la chasse aux migrants, pérennise les lois d’exception liberticides sur la liberté de réunion, de manifestation et d’information (décret sur les restrictions de liberté des journalistes lors des manifestations), sa participation à une concertation avec le ministre de l’intérieur pose question … D’autant que ce dernier compte bien revenir bientôt à Montpellier pour parler à nouveau de « la sécurité ». Cette violence d’Etat se traduit par des morts, des blessés de guerre et des prisonniers politiques, grâce à la loi, « arme de répression des manifestations pacifiques en France », dénoncée dans le rapport d’Amnesty International publié le 29 septembre. Dans ce contexte nauséabond, la « marche des solidarités », partie de plusieurs villes dont Montpellier et qui convergera vers l’Élysée le 17 octobre permettra à chacun(e) de se retrouver ensemble du bon côté de la barrière, dans le camp de l’anticapitalisme.

Correspondants NPA34 

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Sur le même sujet : l'article du Poing : Cliquez sur le lien pour lire l'article

Pourquoi il est irresponsable de réclamer plus de moyens pour la police

 

L'article de France Bleu Hérault du 7 septembre dans lequel figure la lettre à Darmanin envoyée par le maire de Montpellier et 8 parlementaires de l'Hérault : Cliquez sur le lien pour lire l'article

 Le maire de Montpellier et huit parlementaires héraultais reçus le 28 septembre au ministère de l'Intérieur

 


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