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Tour d'horizon de l'écologie locale (partie 1)

 


Nouveau sur le site du NPA 34 : des articles réguliers sur l'actualité politique locale. Ci-dessous le premier article.

TOUR D'HORIZON DE L'ÉCOLOGIE LOCALE

(temps de lecture 7')

L'écologie saurélienne

Dans la période récente, dans la métropole de Montpellier, on a pu assister à un spectaculaire revirement de Philippe Saurel. L'artisan du tout voiture et du tout béton avait fait une remarque dans la presse selon laquelle il ne présentait aucun intérêt de construire des pistes cyclables si elles ne seraient fréquentées que par un ou deux cyclistes. Dans Montpellier et sa métropole, les voies pour les vélos étaient rares, discontinues et dangereuses. Des cyclistes se sont mobilisés sur les réseaux sociaux face à cette provocation pour clamer "Je suis un des deux". Ce mouvement d'opinion a conduit à de grandes manifestations cyclistes. En difficulté en raison de son incurie, essayant de trouver des soutiens nouveaux pour un nouveau mandat, le maire de Montpellier se prit à neutraliser des voies de circulation pour en faire des semblant de pistes cyclables, sans qu'aucun débat, sans qu'aucun plan de circulation générale ne soit établi ni proposé. Dans une métropole déjà embouteillée aux heures de pointe, les difficultés de circulation se sont aggravées.

N'oublions pas que l' "écologiste" Saurel a défendu bec et ongles la gare inutile, inondable et excentrée de La Mogère. Une gare qui n'est pratiquement accessible qu'en voiture et qui fait perdre du temps de trajet à la plupart des voyageur/ses. L'objectif étant d'augmenter encore la taille de MMM et de sa ville-centre en y construisant un nouveau quartier pour le plus grand plaisir des promoteurs immobiliers.


Parmi les ambitions de Saurel qu'il n'a pu mettre en œuvre, il y avait le projet libéral de ZFE (zone à faible émission) consistant à délimiter des zones dans lesquelles les véhicules polluant l'atmosphère seraient interdits afin de protéger le centre ville et le bien-être des touristes.



Toujours en fin de mandat, sentant le bon filon électoral, le président de MMM a multiplié les initiatives médiatiques à prétention écologique. Essentiellement de la com, du vent, mais aucune action majeure. Et dès le premier tour des élections municipales, il semble que les électeurs/trices n'aient pas été dupes.

signature du "Pacte de transition"

Delafosse, le changement dans la continuité

Le candidat frêchiste avait trouvé un thème de campagne électoral porteur pour démarrer sa campagne : la gratuité des transports en commun. Une proposition sociale et écologique défendue depuis très longtemps par le NPA et notamment lors de sa campagne électorale municipale de 2014. Une proposition que ne défendaient pas les écologistes "officiels" d'EÉLV Montpellier qui expliquaient que ce serait la porte ouverte aux incivilités. Face à la proposition de Delafosse, ces derniers ont proposé la gratuité le week-end pour favoriser les commerces du centre ville (qui au demeurant sont rarement ouverts le dimanche). C'est ce qu'a réalisé Delafosse. Une gratuité très limitée puisqu'elle ne concerne pas la grande majorité de la population qui se déplace pour aller travailler et étudier. Une gratuité qui ne s'applique qu'aux habitants de MMM qui ont rempli un dossier complet dont on ne sait pas vraiment à quoi il va servir. Les frais de billetterie et de contrôle vont donc persister, contrairement à ce qui se fait dans la ville de Dunkerque. Indépendamment de la gratuité, on n'a pas encore vu une augmentation des fréquences des transports en commun, pas plus que l'extension des plages horaires du service, ce qui aurait pu diminuer l'utilisation de la voiture individuelle.


Côté vélo, les "pistes cyclables" sauréliennes sont maintenues et étendues, mais toujours pas de discussions pour un plan de circulation global dans MMM donnant la priorité absolue aux modes de déplacements doux et aux transports en commun.

L'apparence du changement par la mise en place d'arbres en pots sur la place de la Comédie peut difficilement masquer la continuité dans le bétonnage intensif, la perte de terres naturelles ou agricoles, la poursuite de la construction de nouveaux quartiers, de nouveaux stades pour les sports professionnels. Les projets urbanistiques de l'ancienne municipalité se poursuivent. Le dernier exemple étant celui de la construction d'immeubles sur le terrain de l'ex-Friche de Mimi dont l'opposant Delafosse  avait déclaré que la ville devait l'acquérir. Toujours dans la continuité du tout voiture saurélien, la municipalité persiste dans la construction du COM (Contournement Ouest de Montpellier) présentant comme une victoire que ce serait à Vinci de le financer, ce qui satisfait les alliés EÉLV de Delafosse.

Et au Conseil Départemental ?

Deux grands projets soutenus par le département sont signes de la continuité non-écologique du département, plus soucieux de développer l'attractivité du territoire, le tourisme et le développement urbanistique : 

Le LIEN (Liaison Intercommunale d'Évitement Nord) est un vieux projet trentenaire visant à relier l'A9 à l'A75. Il est en grande partie réalisé, mais son achèvement-prolongation se heurte à la municipalité de Grabels et à une association de riverains qui se battent pour un autre tracé que celui du CD. Lassé des recours, le CD passe en force et son tracé prévu est en cours de défrichement. Cette nouvelle route a rencontré l'opposition d'organisations écologistes radicales qui s'opposent au tout voiture et à la généralisation de l'urbanisation du nord de Montpellier par la destruction de zones naturelles. Pour cette lutte, les organisations écologistes ont investi une habitation située sur le parcours du prolongement pour en faire une MÉR (Maison de l'Écologie et des Résistances). Pour résoudre la question, le département à ordonné l'expulsion des habitant·e·s de la MÉR suivie de sa destruction immédiate.

Le Conseil Départemental soutient avec force, conjointement avec le maire de Béziers, la destruction de terres agricoles au Domaine de Bayssan pour y mettre en place un projet privé dédié au cinéma, à proximité de la future gare excentrée de Béziers et de l'A9. Une sorte de parc à thème destiné à attirer des touristes. Le projet est soumis actuellement à une consultation largement biaisée et recueille une vive opposition de la part de France Nature Environnement.

Et l'écologie institutionnelle ?

Un petit résumé du terrible imbroglio de la campagne municipales d'EÉLV Montpellier : Une primaire dite "ouverte" est organisée. Y étaient confrontés Clothilde Ollier, infirmière militante et dynamique et l'ex-député Jean-Louis Roumégas. Une primaire dans laquelle les différences programmatiques ne sont pas apparues publiquement. Surprise, c'est Clothide Ollier qui arrive en tête. Un sondage d'opinion la donne gagnante contre Saurel. Il semblerait que les antilibéraux de Confluence aient cherché à jouer un rôle déterminant dans sa campagne, ce qui aurait fortement déplu à la direction locale d'EÉLV Montpellier qui fait appel à la direction nationale d'EÉLV. Celle-ci désavoue la candidate qui avait gagné la primaire et une nouvelle tête de liste est désignée avec l'appui du national : Coralie Mantion. À l'issue du premier tour, cette liste "officielle" fusionnera avec la liste Delafosse.
Un rappel sur cette question : Les tambouilles électoralistes des gargotiers verts et FI de Montpellier

Depuis, avec parfois quelques grognements, les élus EÉLV ne pèsent aucunement dans la politique majoritaire et se payent le luxe de défendre à l'occasion, en Conseil de Métropole, des positions à l'opposé de ses orientations antérieures (destruction de terres agricoles pour agrandir le domaine de Verchant).



 

 Un dessin de Délirius paru sur l'AggloRieuse : Coralie Mantion, tête de liste d'EÉLV officielle et adjointe au maire "socialiste".

 

 


Quant à Clothide Ollier, avec Alenka Doulain de NousSommes, elle a commis l'énorme bourde politique de s'allier avec le milliardaire patron de choc Altrad, le roi des échaffaudages. Bonne nouvelle néanmoins : depuis leur élection à Montpellier et à la Métropole, les deux militantes ont un discours relativement radical en opposition à la majorité "de gauche" et soutiennent des luttes en cours. C'est cet aspect extra-institutionnel qui sera l'objet de la deuxième partie de ce tour d'horizon.

Séraphin Langlois (NPA 34)




 




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