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Solidarité avec les peuples d’Afghanistan ! (communiqué NPA)

 

aéroport international de Kaboul


Solidarité avec les peuples d’Afghanistan ! 

Accueil inconditionnel de tou·te·s les réfugié·e·s !

Il n’aura fallu que quelques semaines aux Talibans pour prendre le contrôle des principales villes d’Afghanistan avant de pénétrer dans la capitale Kaboul et de faire tomber le gouvernement. 20 ans après le déclenchement de la guerre par les États-Unis et leurs alliés, l’échec de l’intervention impérialiste est patent, avec le retour au pouvoir de ceux que George W. Bush et consorts prétendaient avoir éliminés.

Contrairement aux affirmations occidentales, les Talibans n’ont jamais disparu, et ont pu se réorganiser et prospérer sur fond de pauvreté, d’inégalités, d’État failli, de trafic d’opium, de corruption et de rejet de la présence militaire étrangère. L’Afghanistan est demeuré l’un des pays les plus pauvres de la planète (avec le 7e plus faible PIB par habitant au monde), et l’un des plus corrompus (parmi les dix derniers au classement de l’ONG Transparency International).

20 ans de guerre en Afghanistan, c’est plus de 160.000 morts côté afghan, des centaines de milliers de blesséEs et d’exiléEs, et près de 4000 soldats occidentaux (majoritairement étatsuniens) tués. Les 2200 milliards de dollars dépensés en 20 ans par les États-Unis — soit plus de 300 millions par jour — pour assurer leur présence sur place et « former » les forces de sécurité du gouvernement afghan n’y auront rien changé : le président afghan est en fuite, la police et l’armée afghanes se sont effondrées et les Talibans règnent en maîtres à Kaboul. Une énième démonstration du fait que les interventions militaires impérialistes ne se font jamais dans l’intérêt des peuples, et que pour ces derniers elles font partie du problème et non de la solution.

Les images de chaos et d’évacuation précipitée des ressortissants occidentaux donnent une idée des menaces qui pèsent aujourd’hui sur des centaines de milliers, voire des millions d’Afghan·e·s. Nous exprimons notre solidarité avec toute la population afghane, qui risque de vivre encore des années de guerre civile, et notamment avec toutes celles et tous ceux qui sont aujourd’hui dans le viseur du pouvoir ultra-réactionnaire des Talibans : journalistes, militant·e·s associatifs, syndicaux ou des droits humains, ainsi que toutes les femmes et les personnes LGBTI, dont la situation déjà dramatique risque de se dégrader encore un peu plus.

Les pays occidentaux, dont la France qui fut présente militairement pendant 13 ans en Afghanistan, portent une lourde responsabilité dans la situation actuelle. Il est dès lors particulièrement insupportable d’entendre Macron évoquer les « flux migratoires » face auxquels il faudrait « se protéger » : un discours emprunté à l’extrême droite, qui souffle sur les braises du racisme et vise à transformer en menace des réfugié·e·s cherchant à fuir la guerre et la misère.

La mise en scène, ces derniers jours, de l’accueil de quelques dizaines d’exilé·e·s afghans ne fait guère illusion : les frontières doivent être ouvertes, l’accueil doit être inconditionnel et la traque aux réfugié·e·s déjà présents sur le territoire doit cesser. Solidarité avec les peuples d’Afghanistan ! De l’air, ouvrez les frontières !

Montreuil, le 19 août 2021 

source : https://nouveaupartianticapitaliste.org/communique/solidarite-avec-les-peuples-dafghanistan-accueil-inconditionnel-de-toutes-les-refugiees


 

Mouvement des femmes kurdes : 

« Soyons solidaires des femmes et des peuples 

d’Afghanistan ! »

La plus haute structure du mouvement des femmes kurdes dans le monde a publié un communiqué appelant les femmes du monde entier à se mobiliser afin d’accroître la solidarité pour les femmes et les peuples d’Afghanistan.

Nous publions ci-dessous l’intégralité du communiqué des Communautés des femmes du Kurdistan (KJK).

« En Afghanistan, théâtre de guerres par procuration depuis des décennies, la sale politique des puissances hégémoniques mondiales a livré le pouvoir aux talibans misogynes. Cette situation, qui a provoqué rage et colère chez les femmes et les peuples en Afghanistan et partout dans le monde, a aussi une fois de plus révélé la vérité suivante : il n’y a pas de force sur laquelle s’appuyer autre que notre propre force, auto-organisation et auto-défense. Ce qui se passe en Afghanistan met à nu la réalité de l’hypocrisie des États occidentaux. Pour les forces de l’OTAN des valeurs telles que la démocratie, la liberté et les droits des femmes ne sont que des excuses pour leurs sales politiques. Ceux qui ont essayé de légitimer leur occupation par l’argument du « droit des femmes » il y a 20 ans laissent aujourd’hui la vie de millions de femmes à la merci des talibans.

Ce sont les mêmes forces qui ont livré l’Afghanistan aux talibans aujourd’hui et Afrin, Serêkaniyê, et Girê Spî à l’État turc hier. De même qu’ils ont ouvert les portes de la Syrie du Nord et de l’Est à la Turquie, ils laissent aujourd’hui le même scénario se répéter en Afghanistan. Quels que soient ceux qui prennent le pouvoir grâce à ces sales marchandages, cela ne fait pas de différences sur le terrain pour les femmes et les peuples. Erdoğan, le chef du régime fasciste turc, avoue même qu’ils partagent la même mentalité, en disant : “Nous n’avons rien à redire sur les croyances des talibans.” C’est même dans ce cadre qu’il faut lire le projet des États-Unis de confier le contrôle de l’aéroport de Kaboul à l’État turc fasciste. Il faut même voir cette étape comme un renforcement du pouvoir de l’État turc, qui s’appuie partout sur des forces mercenaires pour mener à bien ses politiques. Ceci représente un grand danger pour les peuples, en particulier les femmes.

Tout comme à Afrin, où les YPJ, qui ont inspiré les femmes du monde entier, ont été fondées et les femmes sont aujourd’hui réduites en esclavage et assassinées à cause des politiques des puissances hégémoniques, toutes les femmes en Afghanistan font aujourd’hui face aux mêmes dangers. Les féminicides qui se sont accrus ces derniers mois, notamment envers celles exerçant un rôle moteur, le préfigurent.


 

En tant que peuple et femmes kurdes, nous savons très bien que face à la politique impérialiste et colonialiste des puissances hégémoniques mondiales, la seule façon de défendre notre existence et notre volonté passe par l’organisation. Sans autonomie, sans auto-organisation et sans autodéfense, il n’est pas possible de construire et défendre une vie libre. En tant que peuple et mouvement, nous avons expérimenté très durement cette réalité et le faisons toujours. Notre leader, Abdullah Öcalan, arrêté le 15 février 1999 suite à un complot interétatique, en est l’exemple le plus concret. De l’invasion et l’occupation de Shengal (Sinjar), de Kobanê, du Rojava et du Kurdistan du Sud par Daech jusqu’à l’invasion et l’occupation du Kurdistan par l’État turc, les politiques génocidaires auxquelles nous sommes confrontés ici reposent sur l’équilibre des intérêts du capitalisme global.

De même, la remise du contrôle de l’Afghanistan aux talibans, ennemis des femmes et des peuples,   s’inscrit dans le cadre des intérêts géostratégiques des États-Unis et des États occidentaux au Moyen-Orient et en Asie centrale. Encore une fois, nous voyons que pour les forces en question, les souhaits, les volontés, les rêves, les espoirs et les efforts des peuples qui habitent ces terres n’ont aucune importance. Parce que ce ne sont pas seulement les terres qui sont objectifiées par le point de vue colonialiste, mais aussi les personnes qui vivent sur ces terres. Ceux qui mènent ces politiques sans interruption depuis 200 ans ne reculeront devant rien pour servir leurs intérêts. C’est pourquoi ce serait de la naïveté voir de la négligence de s’attendre à une approche humanitaire et honnête ou la mise en place de « lignes rouges » de la part des États occidentaux. Ceux qui ont combattu les talibans hier pour leurs propres intérêts et qui ont sacrifié 200 000 vies pour cette guerre en 20 ans peuvent aujourd’hui conclure des accords avec ces mêmes forces comme si rien ne s’était passé.

Pendant les années d’occupation sous le régime taliban, ce sont les femmes qui ont le plus résisté et lutté pour une véritable démocratie, la liberté et une vie digne. Dans les moments et les conditions les plus difficiles, elles ont tout de même trouvé les moyens  de s’organiser. Avec la force, le soutien, la solidarité et l’auto défense que nous montrerons en tant que femmes, nous avons pleinement confiance qu’elles résisteront non seulement aux talibans, mais contre toutes les mentalités misogynes. Du Kurdistan à l’Afghanistan, nous allons construire une vie libre et un système démocratique, grâce au  leadership des femmes organisées. En tant que femmes du Kurdistan, aujourd’hui comme hier, nous sommes solidaires des femmes et du peuple afghans. Nous invitons les femmes du monde entier, à commencer par celles du Moyen Orient, à se montrer solidaires avec nos sœurs afghanes, ajouter nos voix à leurs voix, contribuer à défendre leurs vies, leurs rêves et leurs réalisations. Contre les accords des forces patriarcales et misogynes, renforçons nos alliances de femmes !

16 Août 2021

Jin Jiyan Azadî !

KJK (Communautés des femmes du Kurdistan)

Commission des relations et alliances démocratiques »

 source : https://rojinfo.com/mouvement-des-femmes-kurdes-soyons-solidaires-des-femmes-et-des-peuples-dafghanistan/

PÉTITION DE LA CIMADE CONTRE LES EXPULSIONS VERS L'AFGHANISTAN : https://agir.lacimade.org/afghanistan

 

 

 

 


 


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