Salle pleine (une centaine de personnes) à la Carmagnole lundi pour la conférence-débat sur les méga-bassines malgré la concurrence dans le même temps du très médiatisé Michael Zemmour, économiste, sur la réforme des retraites à Saint Charles et de l’AG interpro à la fac Paul Valéry.
En introduction, Sylvain, du collectif Changeons le système pas le climat de Montpellier, co-organisateur de la soirée, présentait les soulèvements de la terre
Une mégabassine c’est quoi ?
Les intervenants, Jean-Emile Sanchez de la Confédération Paysanne Hérault et Lawryn Remaud administrateur d'Attac France, rappelaient pourquoi les mégabassines sont une fausse solution aux problèmes de sècheresse.
Alors que le pays connait une période de sécheresse sans précédent, des dizaines de « méga-bassines » sont en projet de construction, portées par les géants de l’agro-industrie et soutenu à 70% par l’argent public. Ces immenses cratères de stockage d’eau pompent directement dans les sols – cours d’eau et nappes phréatiques. Il s’agit, de fait, d’une privatisation de l’eau au profit de l’agriculture industrielle. Ces projets sont emblématiques d’un déni démocratique (les diverses commissions ont été dysfonctionnelles).
Les bassines posent d’autres types de problèmes tels que le développement de bactéries et d’algues qui peuvent entrainer des épidémies. Cette eau non saine est parfois déversée dans les sols quand les ouvrages ont été construits avant de recevoir les autorisations nécessaires et qu’elles doivent être détruites suite à décision judiciaire…
Il a été rappelé que 85 % des exploitant.e.s agricoles n’irriguent pas leurs terre en France et qu’une autre agriculture est possible. La Confédération paysanne revendique une gestion transparente, collective et démocratique de l'eau. « Il faut repenser et diversifier les assolements, gérer la matière organique des sols, choisir judicieusement les espèces et variétés végétales, désintensifier, encourager les systèmes agricoles respectueux de l'environnement. »
Ces bassines ne sont pas qu’un enjeu localisé. Neuf ouvrages similaires sont prévus dans l’Hérault avec une alimentation par l’eau du bas Rhône. Et dans plusieurs régions du monde, les luttes convergent en défense de l’eau et des communs.
La bassine de Sainte-Soline dans le Marais Poitevin, était sous le feu de l’actualité en octobre dernier. A l’appel des collectifs « Bassines Non Merci » et les Soulèvements de la Terre, une mobilisation de près de 8.000 personnes s’est opposée au chantier de construction.
Cette lutte, a réussi à réunir le soutien de plus de 150 organisations, très différentes, ce qui fait la force du mouvement et rend fébrile le pouvoir.
Le gouvernement, prêts à tout pour défendre le projet, a déployé un dispositif policier massif, avec plus de 1.500 gendarmes. G. Darmanin traitera les manifestant-es « d’écoterroristes », qualificatif révélateur de la criminalisation des mouvements sociaux et écologiques, à l’heure même où les urgences sociales et climatiques se font plus pressantes.
Pour obtenir un moratoire sur tous les projets de bassine et renforcer le mouvement, une prochaine manifestation anti-bassines est annoncée pour le 25 mars dans le Poitou (voir le teaser Ici)
Sur la manifestation tout est ici
Pour
celles et ceux qui n'ont pas pu venir, la
vidéo de
la soirée à la carmagnole :
Contre les méga-bassines,
Avec Philippe Poutou et Christine Poupin,
le NPA mobilisé ce week-end dans le Poitou
En
plein mouvement social et alors que la crise politique est de plus en
plus importante, une nouvelle grande mobilisation a lieu contre les
méga-bassines en cette fin mars. Depuis la manifestation de
Sainte-Soline fin octobre, la lutte contre l’accaparement de l’eau
par l’agro-business a pris une ampleur nationale et mondiale.
Après Sainte-Soline, la répression n’a cessé de
continuer : contre des manifestantEs pris au hasard et qui ont
écopé de lourdes peines ; contre Julien Le Guet, porte-parole
de « Bassines, non merci ! », qui a été mis sur
écoute, suivi par un mouchard et convoqué par la gendarmerie puis
déféré devant le tribunal de Niort qui a décidé de lui interdire
de se rendre sur les communes de Sainte-Soline et de
Mauzé-sur-le-Mignon.
Le NPA dénonce depuis le début les
projets dévastateurs que sont les méga-bassines. Nous dénonçons
également la répression à l’œuvre. C’est pourquoi nous serons
à nouveau présentEs, notamment à la manifestation de ce samedi 25
mars, avec deux de nos porte-paroles, Christine Poupin et Philippe
Poutou. Cette mobilisation doit permettre de renforcer la crise
politique et l’affaiblissement du pouvoir.
Pour une
agriculture paysanne et biologique, pour que l’eau reste un bien
commun, pour la liberté de manifester : no bassaran !
Montreuil le vendredi 24 mars 2023
Le dossier de l'anticapitaliste
