Fabius, l’homme du « non » au service du président du « oui » (Rue 89)
« Fabius, mais il a voté “non” à l’Europe en 2005 »... Cette réaction
revenait souvent ces derniers jours dès qu’on évoquait l’arrivée de
Laurent Fabius à la tête de la diplomatie française, avec le risque de
brouiller la lisibilité de la politique française au moment où François
Hollande veut renégocier un autre traité européen.
[...]
En politique étrangère, Laurent Fabius s’inscrira vraisemblablement
dans un moule gaullo-mitterrandien qui a été dominant sous la V°
République, Nicolas Sarkozy ayant tenté une inflexion atlantiste
moyennement réussie. Hollande ne reviendra toutefois pas sur le retour
de la France dans le commandement intégré de l’Otan : il n’a pas grand
chose à y gagner aujourd’hui à reproduire le geste du général de Gaulle.
Laurent Fabius n’aura pas de mal à s’installer dans le fauteuil
d’Alain Juppé, la proximité entre les deux hommes ne tient pas qu’à leur
crâne dégarni, mais aussi à une approche réaliste, un brin cynique, des
affaires du monde : pas de big bang en perspective, surtout dans un
contexte où tout doit passer par le prisme de l’économique.
Illustration : un lourd passé comme premier ministre de Mitterrand ! (fabius-mitterrand-600x360.jpg)
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