Une chaîne humaine à Auch contre le gaz de schiste (Midi Libre)
Entre 400 et 500 personnes ont formé une chaîne humaine dimanche
après-midi à Auch pour appeler à la mobilisation face à la persistance
du danger représenté selon elles par une exploitation des gaz de
schiste.
Il s'agissait de montrer que le risque n'était pas écarté par la loi de
juillet 2011 interdisant d'explorer et d'exploiter les gaz et huiles de
schiste par la technique de la fracturation hydraulique, et que les
grands groupes énergétiques poursuivaient leurs efforts pour obtenir
l'autorisation d'extraire cette ressource fossile, ont indiqué les
organisateurs.
Il reste des autorisations de forage
Ainsi, si certains permis ont été abrogés devant la mobilisation de
2010-2011, une soixantaine de demandes d'autorisation soumises par les
industriels pour forer le sol à la recherche des gaz et huiles de
schiste restent à l'instruction dans les services de l'Etat,
affirment-ils.
Le Gers est directement concerné par deux de ces dossiers, ceux de
Beaumont-de-Lomagne (Tarn-et-Garonne) et de Mirande (Gers), notent-ils.
Le permis de Beaumont-de-Lomagne couvrirait une superficie théorique de
10.405 kilomètres carrés sur huit départements de Midi-Pyrénées et
d'Aquitaine, ce qui en fait le plus grand demandé en France. Dans la
région Midi-Pyrénées, une troisième demande, pour un permis dit de
Cahors, attend après instruction une réponse au ministère de l'Ecologie.
Ravage à l'environnement
Les détracteurs du gaz de schiste s'alarment des ravages que
l'exploitation causerait selon eux à l'environnement, l'eau et les
paysages. Dans un département comme le Gers, qui s'est construit une
identité bio et touristique, "si les gens voient les derricks pousser
partout, ils ne vont pas revenir en vacances", a relevé Sylviane
Baudois, porte-parole du collectif gersois contre le gaz de schiste.
"Ici, la mobilisation ne fait que commencer", a-t-elle déclaré. "Cette
mobilisation citoyenne (reste) ce qui a le plus fait bouger les choses,
en Lozère, en Ardèche, en Aveyron", a indiqué Philippe Martin, député PS
et président du conseil général du Gers, qui a participé à la chaîne
humaine.
"La faiblesse de la loi Jacob (de juillet 2011), c'est que si les
groupes déposent des permis en disant qu'il vont recourir à une
technique autre que la fracturation hydraulique, éventuellement le
projet peut suivre son cours alors qu'on sait bien qu'il n'y a pas
d'autre technique (que la fracturation) pour extraire ces gaz", a
expliqué M. Martin, co-rapporteur d'une mission parlementaire sur le
sujet.
S'ils obtiennent la majorité aux législatives, les socialistes ont sous
le coude une proposition de loi interdisant l'exploration et
l'exploitation des gaz et huiles de schiste, quelle que soit la
technique, et abrogeant les permis délivrés ou à l'instruction, a-t-il
assuré.
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