François Hollande soutient la candidature du centriste Gilles de Robien au BIT (Le Monde)
Le président François Hollande a confirmé jeudi la candidature de
l'ancien ministre centriste Gilles de Robien comme directeur général du
Bureau international du Travail (BIT) le 28 mai, dans une déclaration
diffusée par l'Elysée.
"La France, dont je souhaite qu'elle s'engage dans une coopération
accrue avec l'OIT en liaison avec les partenaires sociaux français qui
ont un rôle de premier plan à jouer pour affirmer la dimension sociale
de la mondialisation, soutient résolument la candidature de M. Gilles de
Robien", affirme M. Hollande dans cette déclaration.
M. de Robien avait annoncé en décembre sa candidature pour succéder
au Chilien Juan Somavia, dont le mandat s'achève le 30 septembre 2012.
Il avait recueilli le soutien de Nicolas Sarkozy, alors président de la
République, et de son gouvernement.
Histoire de démarrer sur les chapeaux de roue la présentation de
notre bonhomme soutenu par le président de gauche (mais de tous les
Français !), jouons la carte de l'anti-aristocratisme primaire en
relevant sur la fiche Wikipedia ad hoc ce point biographique : "Le
vicomte Gilles, Marie, Ghislain, Louis Gauteron de Robien est le fils du
vicomte Jean de Robien (cultivateur et industriel) et d'Éliane Le Mesre
de Pas, le huitième de leurs dix enfants, le mari de Jeanne Hoarau de
la Source depuis le 5 juillet 1965 et le père de quatre enfants (Laure,
Hugues, Thibaut, Gaël). La famille de Robien est une famille bretonne,
catholique pratiquante, appartenant à la noblesse de robe et à la
descendance capétienne. Ses armes se blasonnent d'azur à 10 billettes d'argent 4, 3, 2 et 1 et sa devise est « sans vanité ni faiblesse » (Familles subsistantes de la noblesse française : Noblesse d'extraction chevaleresque - 1389 - Honneurs de la cour)."
Voilà qui, étant insidieusement posé depuis les canons déterministes
de mon marxisme primaire ("Ce n'est pas la conscience des hommes qui
détermine leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui
détermine leur conscience."), me permet de mentionner, entre autres
faits d'armes de ce faux nez centriste, véritable spécimen de politicien
de droite appliqué, par-delà son humanisme catholique, à formater la
société française à la mondialisation libérale, quelques décisions
prises du temps où il sévissait comme ministre de l'Education de
Chirac :
D'où on extraira ceci : " Au moyen de Base-élève, ce sont donc les
données personnelles de tous les enfants, et à terme de toute la
population, qui seront centralisées et partagées entre institutions ; un
fichage généralisé que rien ne protège d’ailleurs des intrusions
privées puisque ces informations, personnelles et confidentielles,
transiteront par Internet.
Pour Sud éducation, Base-élèves n’est pas un outil au service des besoins éducatifs de la jeunesse, c’est l’instrument d’une politique sécuritaire et policière."
Par ailleurs :
"Le 12 février 2007, il signe un décret allongeant de une à trois
heures hebdomadaires le temps de travail de certains enseignants, sans
contrepartie financière, et donnant la possibilité aux chefs
d'établissement de les contraindre à enseigner deux matières
(bivalence). Devant la forte opposition qui se manifeste, plusieurs
candidats à l'élection présidentielle 2007, dont Nicolas Sarkozy et
Ségolène Royal, annoncent au cours de leur campagne qu'ils abrogeront ce
décret s'ils sont élus. Nicolas Sarkozy devenu Président de la
République l'abroge effectivement le 11 juin 2007, ce que Gilles de
Robien déplore encore quatre ans après." (Wikipedia)
Sa défense d'un socle commun de connaissance et de compétences lui
avait valu l'ire du principal syndicat du second degré (le Snes FSU) :
"La circulaire ZEP [Zones d'Education Prioritaire] affiche clairement le
socle comme l’unique objectif à atteindre, renvoyant les élèves de
milieux populaires à une hypothétique formation tout au long de la vie
(on sait pourtant qu’elle ne profite qu’à ceux qui ont bénéficié d’une
solide formation initiale). [...] Le décret sur le socle confirme que
cette mesure phare de la loi Fillon constitue un outil redoutable au
service d’un véritable tri social au sein d’un collège à plusieurs
vitesses et d’un renoncement à la réussite de tous." (SOCLE COMMUN)
Alors bien sûr on sait que Gilles de Robien s'est dit partisan du
vote des étrangers aux municipales, s'est opposé (chapeau bas !) à
l'intégriste ultralibéral Madelin dans Démocratie Libérale la bien
nommée, a soutenu Martine Aubry dans son action à travers la Fondation
Agir contre l'exclusion et son projet de "placer l’entreprise au coeur
de... l’égalité" ! ?!?!?...Tout ceci est en fait du même tonneau que ces
rappels actuels qui nous présentent le maître artisan de la politique
de démantèlement sarkozyen des protections sociales, la retraite en
particulier, je veux parler de François Charles Armand Fillon,
comme un gaulliste...social à la mode Seguin lequel, tout de même, pour
un Etienne Pinte refusant, porté par la doctrine sociale de l'Eglise,
l'expulsion de sans-papiers, a "créé", outre le susnommé Fillon, les
sarkocompatibles Karouchi, Guaino ou Baverez !
François Hollande ne nous fera donc pas oublier, par son soutien à
Robien à la direction générale du BIT (...du Travail, on croit rêver),
que l'axe structurant du positionnement politique de son protégé est de
droite et que converger pour faire l'article avec Sarkozy finit de
déporter clairement à droite la manoeuvre ! Il faut dire que l'ambition
affichée d'" affirmer [via Robien] la dimension sociale de la mondialisation",
en y piégeant les "partenaires sociaux", permet de mieux comprendre ce
que c'est qu'un "président de gauche" qui avait, reconnaissons-le, vendu
la mèche en plaidant, pendant la campagne électorale, pour "donner du
sens à la rigueur". En respect des exigences de réduction des déficits
publics prônée à la tête de cette UE qui maltraite le peuple grec à
l'unisson du FMI ! Etonnez-vous avec ça que le ministre Sapin déclare aujourd'hui rejeter l'idée d'une forte hausse du smic...
Un autre petit rien qui annonce aussi bien des choses...et rend assez
"étonnant" que le Parti Communiste, ce pilier du si radical Front de
Gauche, puisse seulement se poser la question de participer à ce gouvernement-là !
Autant se poser la question de savoir si on défend le Smic à 1700€
(bruts, pas nets, faudrait pas exagérer) brandi, haut les coeurs,
pendant la campagne présidentielle...
Souvenir, souvenir : Mitterrand déjà...
Jean-Pierre Soisson, mnistre de Rocard, de Cresson et de Bérégovoy de 1988 à 1993, le Robien de Mitterrand
En 1988 la politique d'ouverture au centre se manifestera par l'entrée
au gouvernement de personnalités de l'UDF comme Jean-Pierre Soisson et
Jean-Marie Rausch, centristes comme Michel Durafour ou Olivier Stirn ou
de la société civile comme Alain Decaux et (brièvement) Léon
Schwartzenberg. (Wikipedia)
Après avoir obtenu de se maintenir à la présidence de la région
Bourgogne avec l'appui du PS et des Verts, Jean-Pierre Soisson, qui fut
tour à tour giscardien, centriste, UMP puis sarkozyste, accepta de voir
reconduit son mandat en 1998 avec les voix de l'UMP et d'une partie du
FN !
Précision : Mitterrand a largement démontré qu'il pouvait faire une politique de droite sans recourir aux centristes. On dira simplement qu'avec ceux-ci (ou Tapie !) dans les ministères les choses étaient plus claires !
Le TSS (Tout Sauf Sarkozy) a fait escamoter ce que Hollande trimballe comme héritage des années Mitterrand. Le soutien à Robien n' est qu'un indice mineur d'une structure politique profonde que les réponses social-libérales à la crise du capital devraient révéler au grand jour.
Antoine (comité NPA Pic-Saint-Loup)
Précision : Mitterrand a largement démontré qu'il pouvait faire une politique de droite sans recourir aux centristes. On dira simplement qu'avec ceux-ci (ou Tapie !) dans les ministères les choses étaient plus claires !
Le TSS (Tout Sauf Sarkozy) a fait escamoter ce que Hollande trimballe comme héritage des années Mitterrand. Le soutien à Robien n' est qu'un indice mineur d'une structure politique profonde que les réponses social-libérales à la crise du capital devraient révéler au grand jour.
Antoine (comité NPA Pic-Saint-Loup)
Illustration : author_cover_jean-pierre_soisson_1
Illustration : francois-hollande-mitterrand-parti-sociliste.jpg (cliquer sur la photo pour agrandir)
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