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LA FRANCE CONDAMNEE POUR LA PERQUISITION DES LOCAUX DU MIDI LIBRE (SNJ-CGT)

LA CEDH AU SECOURS DES DROITS DES JOURNALISTES

La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a condamné la France le mois dernier pour violation de la liberté d’expression après la perquisition menée dans les locaux du quotidien Midi Libre en 2006 pour des motifs « pertinents mais non suffisants ».

Quatre journalistes du Midi Libre avaient rédigé en 2005 plusieurs articles sur la gestion de la région Languedoc-Roussillon en reprenant des extraits d’un rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) mettant en cause la gestion de la région.

Après une plainte de Jacques Blanc, alors président (UMP) du conseil régional, pour violation du secret professionnel et recel de violation du secret professionnel, le juge d’instruction avait perquisitionné les locaux du journal le 5 juillet 2006 et saisi divers documents, dont une copie du rapport de la CRC. Mis en examen pour recel de violation du secret professionnel, les journalistes avaient obtenu un non-lieu en 2007.

« Il y a eu ingérence dans la liberté des journalistes de recevoir ou de communiquer des informations, a souligné la CEDH, se demandant si d’autres mesures que la perquisition au siège de la rédaction du journal n’auraient pas pu permettre au juge d’instruction de rechercher s’il y avait eu violation du secret professionnel. » La France a été condamnée à verser 5 000 euros à chacun des quatre journalistes pour dommage moral car « la perquisition litigieuse est à considérer comme disproportionnée et a violé le droit des requérants à la liberté d’expression ».

En résumé, l’institution strasbourgeoise a rappelé aux juges de notre pays tentés de venir précipitamment en aide aux édiles mis en difficulté par des révélations embarrassantes qu’intimider des journalistes ayant tout simplement fait leur travail - ils avaient pour la Cour « fait une présentation claire de la nature du rapport en cause et démontré ainsi leur bonne foi et un souci du respect de la déontologie de leur profession » - n’était tout simplement pas permis.

Au moment où l’existence même de la CEDH est mise en cause par des projets visant à la vider de son contenu, le SNJ-CGT ne peut que saluer le rôle qu’elle joue dans la défense des droits des journalistes grâce à cette décision bienvenue au crépuscule d’un quinquennat sarkozyste oppressant.

 


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