Le secrétaire national du Parti communiste a bien reçu
l'appel du pied de Jean-Marc Ayrault au Front de gauche. Il y met des
conditions.
Trois questions à Pierre
Laurent, secrétaire national du Parti communiste. Il participait, hier, à
Saint-Nazaire, à la fête du PC de Loire-Atlantique.
Comment se présentent les législatives, après l'échec des négociations pour un front uni de la gauche ?
Nous souhaitions un accord pour conjurer le risque d'élimination dans
quelques circonscriptions. Les discussions n'étaient pas simples car le
PS était un peu gourmand. Jusqu'au dernier jour, j'ai dit à Martine
Aubry que le PC était prêt à signer cet accord tel quel malgré ses
insuffisances. Le PS et les Verts ont refusé. Je le regrette, mais ça ne
concerne que quelques circonscriptions.
Jean-Marc Ayrault est prêt à nommer des ministres du Front de gauche ? Que va répondre le PC ?
Je lui ai écrit pour proposer un moratoire immédiat sur les plans de
licenciement et d'inscrire en priorité, à l'ordre du jour de la session
parlementaire, des mesures anti-licenciement et de relance industrielle.
Il m'a répondu sans reprendre l'idée de moratoire, ce qui nous inquiète
car les plans tombent. On a la volonté de réussir le changement, mais
il faudra que nos propositions soient prises en compte pour que nous
puissions participer au gouvernement. La question sera tranchée le
20 juin, au lendemain des législatives.
Comment relancer la navale en France ?
Ce quinquennat doit être celui de la relance d'une construction
navale forte en France. Il faut reconstruire une filière et reconquérir
les commandes publiques. Un exemple : si la SNCM doit assurer la
continuité territoriale, elle a besoin de deux nouveaux ferries. Il faut
les construire à Saint-Nazaire. Il faut aussi créer immédiatement un
pôle public bancaire et financier qui soutienne le développement de la
construction navale et les projets industriels.
Recueilli par Jean DELAVAUD.
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