QUAND LES PETITS MOUCHOIRS DE L’ÉDUCATION SE RÉVOLTENT…
[cliquer sur l'image pour l'agrandir] 
La précarité s’est développée de façon galopante dans l’Education Nationale ces dernières années.
Depuis la disparition du statut des Maîtres d’externat et des 
Surveillants d’externat (MI-SE) au début des années 2000, en 2003, la 
situation des personnels de vie scolaire n’a fait qu’empirer avec le 
statut d’ AED et la multiplication des contrats de droit privé ( CAE, 
CUI ) [1] affectés sur de nouvelles missions : les Assistants de vie 
scolaire (AVS), les emplois de vie scolaire (EVS), les Assistants 
pédagogiques (AP) …
Le nombre des enseignants, des administratifs, des personnels de 
service … non-titulaires n’a cessé d’augmenter de la même façon avec des
 conditions de vie et de travail insupportables pour l’ensemble de ces 
personnels.
UNE MÊME RÉALITÉ : LA PRÉCARITÉ…
En fait quelles que soient les appellations de ces contrats 
de vie scolaire, un même dominateur commun : une précarité de l’emploi 
et des droits toujours plus rognés que ce soit au niveau des salaires, 
des horaires ou de l’accès à des concours internes . Un autre élément 
contribue à la précarité de ces personnels, au-delà de leurs salaires, 
c’est leur dépendance envers les chefs établissement qui en certaines 
circonstances n’hésitent pas à se transformer en véritables DRH. A 
l’époque des MI-SE, c’étaient les rectorats qui recrutaient et affectaient
 les candidats. Aujourd’hui, ce sont les établissements directement qui 
recrutent ces personnels sur la base d’un entretien d’embauche. Les 
contrats étant renouvelés tous les ans, bien souvent, les AED, AP, CUI, 
EVS, AVS n’ont d’autre choix que de se faire discrets et dociles s'ils 
et elles entendent être renouvelé-es pour la rentrée suivante.
FACE A L’ARBITRAIRE : RÉSISTANCE !
Depuis quelques mois néanmoins, la machine à précaire de l’Éducation 
nationale connaît quelques ratés. C’est qu’ à force d’être 
déconsidéré-es, sur-exploité-es et victimes de l’arbitraire managérial 
de nombreux-seuses chefs d’établissement, à force d’être traité-es comme
 des petits mouchoirs que l’on jette sitôt l’année scolaire terminée, 
les précaires finissent par se rebiffer. Ici et là des Collectifs de 
précaires se créent. Dans le 93, au Havre, à Dijon, dans l'Hérault, à 
Lyon… Mieux, ces Collectifs demandent des comptes comme ce fut le cas en
 février dernier à Tours où pas moins de 19 EVS attaquaient l’Éducation 
nationale aux Prud’hommes, gagnaient la transformation de leurs CDD en 
CDI et percevaient en guise d’indemnité 10 000 euros chacun-e pour 
licenciement abusif.
Un autre angle d’attaque juridique que saisissent désormais les 
personnels a trait au défaut de formation. Ces contrats précaires étant 
en théorie des tremplins vers une insertion professionnelle (c’est le 
sens d’ailleurs du sigle CUI), il est écrit noir sur blanc au moment de 
la signature de ces contrats que l’Éducation nationale doit à ces 
personnels pas moins de 200h obligatoires de formation par an. En 
réalité, beaucoup d’entre eux ne suivent pas de formation. Les chefs d'
établissement mettent le plus souvent une mauvaise volonté évidente à 
libérer « leurs » personnels de vie scolaire prétextant des obligations 
de services telle ou telle semaine. Résultat nombre d’AED, AP, CUI, EVS 
ou AVS se retrouvent au bout de leurs contrats sans avoir effectué une 
seule heure de formation qualifiante. Réponse des personnels 
concerné-es : ils et elles attaquent aux Prud’hommes et obtiennent des 
indemnités, l’Éducation nationale étant en porte-à-faux avec les 
contrats signés.
CRÉATION D’UN COLLECTIF DES PRÉCAIRES DU GARD
Fort de ces expériences dans d’autres départements et constatant que 
bien souvent les personnels précaires n’avaient pas conscience de leurs 
droits, nous avons constitué depuis le mois de mars 2012 un Collectif 
des Précaires sur le Gard.
Notre Collectif est ouvert à tous et à toutes les précaires mais 
aussi acteurs-trices de l’Education Nationale quels que soient leurs 
statuts. Les décisions et actions se prennent de façon autogérée selon 
les principes de la démocratie directe. Notre Collectif a pour vocation 
de faire de l’information type de contrat par type de contrat sur les 
droits des personnels. Notre Collectif a surtout pour rôle de créer du 
lien entre des précaires qui trop souvent sont oublié-es par les 
structures syndicales enseignantes. Créer du lien c’est déjà permettre 
la mise en contact des précaires afin de nous convaincre que nous ne 
sommes pas seul-es dans ce cas face aux incertitudes du lendemain. Nous 
convaincre que les questions individuelles du type « mon contrat arrive à
 échéance le 30 juin qu’en sera-t-il à la rentrée prochaine ? », « mon 
chef d’établissement m’humilie, me pousse à bout » peuvent avoir des 
réponses qui sont avant tout collectives.
Créer du lien c’est aussi se soutenir car ensemble on est plus forts.
 A ce sujet, le Collectif entend mettre à disposition de tout précaire 
une aide juridique au cas où il ou elle déciderait d’entreprendre des 
démarches aux Prud’hommes. Nous serons ainsi présents le mardi 19 juin 
2012 à 14h devant le Conseil des Prud’hommes de Nîmes afin d’être aux côtés de notre collègue AVS, Fanny, non reconduite alors 
qu’elle s’occupait depuis des années du même groupe d’enfants-handicapés
 dans une école spécialisée.
Notre Collectif enfin a pour vocation ultime de contribuer, en lien 
avec d’autres Collectifs du même type dans d’autres départements, à 
créer les conditions d’un mouvement coordonné de ceux et celles qui, tout
 en étant bien souvent « invisibles » aux yeux des autres personnels de 
l’Education et de la Direction, sont pourtant indispensables à la bonne 
marche de tout établissement scolaire. Un mouvement et une mobilisation à
 construire donc qui pourrait aboutir (comme ce fut le cas dans le passé
 pour d’autres mouvements de précaires) à la titularisation des 
personnels sur des emplois pérennes condition sine qua non pour mettre 
fin à ce cancer qu’est la précarité.
TOUS UNIS CONTRE LA PRÉCARITÉ !
NE RESTE PAS SEUL-E …
SYNDIQUE OU NON SYNDIQUE 
Plus d’infos sur : http://collectif30.unblog.fr
REJOINS LE COLLECTIF DES PRÉCAIRES DU GARD !
On peut écrire à  collectif30desprecaires@gmail.com 
Tiré de Bellaciao : Gard : Colletif des précaires de l’Education Nationale
A relever parmi les commentaires sur Bellaciao : 
Depuis la disparition du statut des Maîtres d’externat et des Surveillants d’externat (MI-SE) au début des années 2000
Petit rappel : quel gouvernement a cassé ce statut qui permettait à 
des étudiants de financer leurs études avec un travail adapté ? Pour le 
remplacer par des emplois sans statut, les "emplois jeunes" ?
Le gouvernement PS, PCF, Verts, la gauche plurielle.
Et quand je demandais aux copains du PCF s’il y avait un truc positif
 dans le bilan du gouvernement gauche plurielle, ils me citaient...
1) la lutte anti-dopage de Marie-George Buffet (on voit avec le recul
 que ça a eu un impact décisif ! En particulier sous l’angle de la lutte
 des classes...)
2) les "emplois jeunes" censés lutter contre le chômage (insensé)... 
alors qu’il ne servaient justement qu’à introduire la précarité dans le 
service public en remplaçant de vrais emplois par ces trucs bidon...
On remet un jeton dans la machine en 2012 ? On soutient ce gouvernement sous prétexte que Sarkozy c’était encore pire ?
Chico
[1] AED : Assistants d'Education
CAE : contrat d'accompagnement dans l'emploi 
CUI : Contrat Unique d'insertion 
Illustration tirée de LE CORPS PROFESSORAL, TOUT NU où l'on peut lire :
Afin de dénoncer la précarité de leurs conditions de travail, un 
collectif d’enseignants de l’Éducation Nationale vient de se lancer dans
 une campagne.
« L’école est nue » est ce cri d’alarme lancé récemment par une quinzaine d’enseignants de l’Éducation Nationale, attristés de voir leur métier chaque jour se dégrader. En posant nus dans un calendrier, ils comptent ainsi interpeller le gouvernement afin d’entamer le dialogue.
A lire aussi 












