10h30 Place Jean-Jaurès à Montpellier
Rassemblement de soutien au peuple grec
et à Syriza , à la veille des élections en Grèce à l'appel du collectif Montpellier pour un audit citoyen de la dette publique.
Les militants du NPA Motivé-e-s appellent à participer massivement à ce rassemblement
[cliquer sur la photo pour l'agrandir]
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Déclaration de la IVe Internationale. L’avenir des travailleurs européens se joue en Grèce
vendredi 25 mai 2012
Depuis deux ans le peuple grec
lutte contre l’austérité imposée par la «Troïka» (le FMI, la Commission
européenne et la Banque centrale européenne). Après dix-sept journées de
grève générale, après les manifestations massives et les occupations
des places par les aganaktismeni (indigné-e-s), après les
occupations des entreprises, il a rejeté lors des élections du 6 mai les
partis qui ont accepté les «mémorandums» imposés à la Grèce par plus de
60% de suffrages exprimés et a accordé 37% aux partis à la gauche du
libéralisme antisocial du PASOK.
Depuis deux ans, écrasée par l’endettement public, qui a servi de
débouché pour la suraccumulation du capital financier, la Grèce est
devenue le laboratoire des politiques visant à faire payer la crise
capitaliste par la population. Les «plans de sauvetage» imposés à la
Grèce n’ont qu’un but: garantir le paiement de la dette par l’État grec
aux banques, pour préserver les capitaux spéculatifs de la bulle
financière qu’ils ont créée. Les «mémorandums» qui accompagnent ces
plans visent à tester en Grèce jusqu’à quel point le capital peut
accaparer la richesse produite par les travailleurs en les paupérisant.
Les effets de cette politique c’est la brutale réduction des salaires et
des retraites, la déconstruction du code du travail, la montée brutale
du chômage (qui atteint déjà en Grèce 21, 2% de la population active,
près de 30% des femmes et 50% des jeunes), une récession similaire à
celle de 1929-1930 (chute du PIB de 6, 9% en 2011, estimée de nouveau à
5, 3 % en 2012; réduction de la production industrielle de 4, 3% en mars
2012 par rapport à mars 2011…), la destruction du système de santé
(suppression de 137 hôpitaux et d’un cinquième d’emplois dans la santé,
manque de médicaments car les impayés atteignent 1, 1 milliard d’euros…)
et de l’immobilier (200000 logements invendables… alors que le nombre
des sans-abri explose), malnutrition…
Faisant de l’arbitraire, du secret et de la peur un véritable mode de
gouvernement, une telle politique de brutal asservissement d’un peuple
ne pouvait que provoquer des réactions de rage, de désarroi, de colère.
Une partie de cette colère fut canalisée par une sinistre force raciste,
antisémite et xénophobe, le groupe néo-nazi Aube Dorée, qui surfe sur
la politique gouvernementale de répression des manifestants et de chasse
aux immigrés et a pénétré la police. Cela doit nous alerter et nous
conduire à dénoncer la politique de répression et de racisme du
gouvernement imposée par la «Troïka» en Grèce.
Face à cette politique, la gauche radicale grecque, et en particulier
Syriza qui a aujourd’hui une place centrale, défend un plan d’urgence
autour de 5 points:
1. L’abolition des «mémorandums», de toutes les mesures d’austérité
et des contre-réformes du travail qui sont en train de détruire le pays.
2. La nationalisation des banques qui ont été largement payées par les aides publiques.
3. Le moratoire du paiement de la dette et un audit qui permettra de dénoncer et d’abolir la dette illégitime.
4. L’abolition de l’immunité des ministres.
5. La modification de la loi électorale qui a permis au PASOK et à
Nea Dimokratia de gouverner au détriment de la population grecque et de
faire sombrer le pays dans la crise.
La IVème Internationale appelle l’ensemble du mouvement ouvrier
mondial, tous les indigné-e-s, toutes celles et tous ceux qui se
réclament des idéaux de la gauche, à soutenir un tel programme
d’urgence.
Nous souhaitons que le peuple grec réussisse à imposer par ses votes
et par ses mobilisations un gouvernement de toute la gauche sociale et
politique qui refuse l’austérité, un gouvernement capable d’imposer
l’annulation de la dette. C’est dans cette perspective que nous appelons
au rassemblement de toutes les forces qui luttent contre l’austérité en
Grèce — SYRIZA, ANTARSYA, KKE, les syndicats et les autres mouvements
sociaux — autour d’un plan d’urgence.
La crise n’est pas celle de la Grèce, mais bien celle de l’Union
européenne soumise à la volonté du capital et des gouvernements à son
service. C’est celle du mode de production capitaliste dans le monde
entier. Ce n’est pas à la «Troïka», mais au peuple grec de décider de la
politique à suivre dans ce pays. Les tentatives de la chancelière
allemande Angela Merkel d’imposer aux Grecs un «référendum» sur l’euro à
l’occasion des élections du 17 juin — un véritable coup de force
électoral — doivent être rejetées. Ce n’est pas l’euro, ce sont les
diktats de la «Troïka» qu’il faut combattre aujourd’hui.
Plus que jamais, les luttes contre les politiques d’austérité exigent
de combattre pour la rupture avec les politiques et les traités qui
constituent la base de la construction de l’Union européenne. Plus que
jamais, combattre l’austérité ne signifie pas le repli nationaliste,
mais le développement d’un mouvement pour une autre Europe qui défende
les droits souverains démocratiques et sociaux de chaque peuple et la
perspective des États-Unis socialistes d’Europe.
La Grèce est devenue un laboratoire pour l’Europe. On teste sur des
cobayes humains des méthodes qui seront ensuite appliquées au Portugal, à
l’Espagne, à l’Irlande, à l’Italie et ainsi de suite. Le peuple grec
s’est révolté, dans les entreprises, dans les rues et dans les urnes,
contre ces politiques barbares. La résistance des Grecs est notre
résistance, leurs luttes sont nos luttes. Elle montre que la défense des
intérêts vitaux des classes populaires implique une confrontation avec
les classes dominantes, sur le plan national et européen. Il faut
multiplier les initiatives unitaires en soutien aux luttes du peuple
grec et à sa gauche radicale. Mais la meilleure solidarité envers le
peuple grec, c’est d’imiter leur exemple dans tous les pays en
développant et en coordonnant les résistances contre les politiques
inhumaines d’austérité et de destruction. C’est exactement ce que craint
le capital responsable de la crise: la contagion des luttes!
Le 24 mai 2012
Bureau exécutif de la IVe Internationale
Illustration : Manifestations+Grèce.e.jpg
« Syriza est l’expression d’une nouvelle radicalité à gauche ». (Entretien avec Stathis Kouvélakis)
Interview de Tania Vrisaki, militante du SEK, de Antarsya (rébellion en français) et du Mouvement antiraciste et antifasciste.
Grèce : avec le peuple et la gauche radicale
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