Bassin de Thau. Inacceptable ! Pendant que le gouvernement concocte l'austérité, la lutte contre la misère au quotidien se "décarcasse" !
La position du NPA
Les mesures d'urgence portées par Philippe Poutou à la présidentielle
En finir avec l’intolérable
L’accès à l’emploi est un problème essentiel, notamment pour les jeunes. Il faut donc en créer (avec des salaires et des contrats qui permettent de vivre) et arrêter les destructions d’emplois.
Mais il faut aussi constater que le système social ne joue pas son rôle. Tout d’abord, le niveau relatif des prestations sociales a reculé. En 20 ans, le RMI/RSA, l’ASS (chômeurs de longue durée) et l’AAH (handicapés) ont tous trois décroché de manière significative par rapport au Smic : en 1990, le RMI représentait 48, 7 % du Smic mensuel à temps plein, il a reculé à 43, 5 % en 2011. Par ailleurs, on constate pour diverses prestations un taux important de non-recours. Cela a déjà été signalé ci-dessus pour les « tarifs sociaux » du gaz et de l’électricité. Le non-recours est particulièrement élevé pour le RSA. On estime qu’il représente une somme non distribuée de l’ordre de 5, 2 milliards d’euros. Contrairement à l’imagerie répandue qui veut que les pauvres soient à l’affut de la moindre prestation, ils sont bien souvent confrontés à des systèmes compliqués difficiles à comprendre et qui les placent parfois dans des situations humiliantes.
C’est à tout cela qu’un véritable gouvernement de gauche s’attaquerait pour en finir avec des situations injustifiables dans un des pays les plus riches de la planète.
Les travailleurs pauvres
L’emploi reste le meilleur rempart contre la pauvreté mais le nombre de travailleurs pauvres augmente. Disposer d’un emploi n’est plus une condition suffisante pour franchir le seuil de pauvreté.
Il existe deux façons de mesurer le nombre de travailleurs pauvres. Soit on prend en compte l’ensemble des revenus du ménage et des prestations sociales. Il s’agit de travailleurs dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. C’est le cas, par exemple, d’une famille de cinq personnes où une seule dispose d’un emploi payé au Smic à temps plein. Soit on prend en compte uniquement les revenus individuels d’activité (salaires ou revenus des travailleurs indépendants). C’est le cas par exemple d’une personne employée au Smic à mi-temps, qui n’est pas prise en compte dans la seconde définition si elle vit avec une personne dont les revenus permettent de dépasser le seuil de pauvreté pour l’ensemble du ménage. 20 % des salariés ont ainsi en 2009 un salaire net inférieur à 790 euros (le salaire médian, toutes durées de travail confondues, est de 1 476 euros). On sent les limites de la première définition ; néanmoins, on l’utilisera pour être cohérent avec les autres données.
6, 7 % des personnes en emploi en 2009 sont dans une situation de pauvreté (7, 4 % pour les seuls salariés). 1, 9 million de personnes exercent donc un emploi mais disposent, après avoir comptabilisé les prestations sociales (primes pour l’emploi, allocations logement, etc.) ou intégré les revenus de leur conjoint, d’un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté (fixé à 60 % du revenu médian). Le nombre de travailleurs pauvres a grossi de 132 000 personnes entre 2003 et 2009. Il est d’ailleurs possible que ces chiffres aient progressé depuis avec la montée du chômage.
Si l’on compte l’ensemble des personnes, conjoints et enfants compris, c’est 3, 7 millions de personnes qui vivent dans un ménage pauvre dont le chef de famille dispose d’un emploi – toujours en tenant compte de l’ensemble des ressources.
L’existence de travailleurs pauvres résulte de plusieurs facteurs. D’abord, de la faiblesse des salaires dans de très nombreux secteurs et notamment du niveau du salaire minimum. Ensuite, du temps partiel, qui réduit en proportion les niveaux de vie. Enfin, du fractionnement des emplois : petits boulots, alternances de phases d’emploi et de chômage ou d’inactivité.
La pauvreté en emploi touche d’ailleurs différemment les salariés selon les secteurs dans lesquels ils sont employés. Ainsi, en 2008, le taux de pauvreté est particulièrement élevé dans l’hôtellerie-restauration et l’agriculture (environ 19 % des salariés de ces secteurs) ainsi que dans les services à la personne (15 %).
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