Sumène. Face à la haine, des habitants appellent au calme (Midi Libre)
Le FN a battu des records dans le canton de Sumène comme ailleurs dans le Gard. (D.R)
"On se calme !" Ce cri du cœur, lancé par une poignée de Suménois, a rassemblé plus de deux cents personnes mardi sur la place du Plan. Cet élan démocratique avait pour but affiché d’apaiser les tensions apparues au lendemain des élections où le FN a battu des records dans le canton de Sumène comme ailleurs dans le Gard.
Suménois de souche ou d’adoption, venus du centre ou de hameaux voisins,
 les habitants, toutes générations confondues, ont formé un cercle 
autour du collectif constitué de quelques femmes décidées à rompre la 
loi du silence et à faire cesser l’escalade de violence.
"Ils sèment le désordre et la haine dans Sumène"
"Au départ, ce sont des gens qui embêtent et provoquent, puis ce sont 
des insultes, menaces avec armes, rodéo de représailles...", commence 
Isabelle. Les auteurs, s’ils ne sont pas nommément cités, sont désignés à
 travers leurs accointances avec le Front national et la Ligue du Midi. Le canton, Saint-Julien-de-la-Nef précisément, est le berceau du parti d’extrême-droite fondé par Richard Roudier.
"Ils sèment le désordre et la haine dans Sumène en dressant une partie de la population contre l’autre." Un mouvement "de résistance à la prolifération des “rabas” en Cévennes" (Lire
 ci-dessous), animé semble-t-il par des extrêmistes du Bloc identitaire,
 a ainsi fait son apparition sur la toile. Ce terme - blaireau en 
occitan - désigne pêle-mêle les assistés, marginaux, hippies et 
autres...
La goutte de trop pour cette quadra assise dans le public : "Ils parlent
 en notre nom. Je suis issue d’une vieille famille suménoise. On a 
toujours bien cohabité avec les néos, il faut que ça dure." Isabelle, 
membre du collectif, acquiesce : "On n’a pas tous les mêmes idées, on se
 frite aux élections, ce n’est pas une raison pour ne pas se respecter."
"Ces opinions dangereuses qu’il faut dénoncer"
Un jeune homme, la trentaine, témoigne : "J’ai fait partie de ceux qui 
ont été pris à partie pendant la fête votive, ce soir est une petite 
victoire". Inquiet de voir des mineurs embrigadés, il suggérait d’agir 
en leur faveur. Un autre dénonce une politique du bouc émissaire : "Si 
on met “juif” à la place de “rabas”..."
Un quadra confirme : "Ils utilisent une tactique pour faire croire qu’à Sumène, c’est le chaos, et qu’ils sont les seuls à pouvoir ramener le calme."
Représentant départemental de la Ligue des droits de l’homme, Jacques Giniers décriait "ces opinions dangereuses qu’il faut dénoncer. L’Occitanie de la Ligue du Midi, dont le slogan est “Maîtres chez nous”, n’a rien à voir avec celle que nous défendons". Sumène ne veut pas être le prochain Aigues-Mortes. Vigilants, les habitants doivent se revoir dans deux semaines.
Le mouvement anti "rabas" s’affiche sur Facebook
Les “rabas”, kesaco ? Si le terme signifie “blaireau” en occitan, il 
désigne tout autre chose dans la bouche des identitaires. Marginaux, 
assistés, hippies et autres militants d’extrême-gauche sont mis dans le 
même panier.
Une page Facebook a été créée sous cette appellation. 
Ses créateurs présentent leur initiative comme "un mouvement de 
résistance à la prolifération des “rabas” en Cévennes". La page, créée 
le 29 août dernier, rassemble 57 “j’aime” et soixante-six personnes en 
parlent.
Les internautes n’hésitent pas à afficher leur réelle identité et à 
diffuser des messages d’incitation à la haine. Ils accusent "des voyous 
d’extrême gauche installés chez nous se croyant investis d’une mission 
de résistance à un fascisme fantasmé" d’agressions, dégradations, 
menaces...
Le maire Guilhem Pailhé, absent lors du rassemblement de mardi, avait 
rendez-vous hier après-midi avec le sous-préfet du Vigan. "Je vais voir 
quel moyen utiliser pour supprimer cette page. La mairie portera plainte
 s’il le faut."
Déplorant l’absence de moyens, l’élu dit essayer "d’apaiser et 
temporiser les extrêmes des deux côtés". Sumène, 1 650 habitants, 
dispose d’une brigade de six gendarmes sur vingt-et-un à l’échelle de la
 compagnie du Vigan.
Alertés au sujet du rassemblement, les gendarmes étaient postés mardi à 
l’entrée du village. "Des plaintes ont été déposées pour insultes et 
échanges de coups, les vérifications sont en cours, mais cela demeure 
des cas isolés", d’après le capitaine Arpin.
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