"Si
les dirigeants ne viennent pas à nous, on ira à eux et on secouera la
rue de la Boétie [siège parisien de Sanofi]"(délégué montpelliérain de l'intersyndicale)
[voir ci-dessous le courrier adressé par le NPA 34 aux partis, syndicats et associations pour préparer un soutien unitaire aux Sanofi]
Les salariés de Sanofi manifestent (RMC)
TOULOUSE (Reuters) - Plusieurs
centaines de salariés de Sanofi venus de toute la France ont manifesté
jeudi à Toulouse devant un site où quelque 600...
REUTERS | RMC.fr | 13/09/2012
TOULOUSE
(Reuters) - Plusieurs centaines de salariés de Sanofi venus de toute la
France ont manifesté ce jeudi à Toulouse devant un site où quelque 600
postes sont menacés par le plan de restructuration de la recherche voulu
par le groupe pharmaceutique.
Selon des représentants de l'intersyndicale,
environ 600 personnes étaient présentes pour dénoncer ce projet, qui
envisage un "désengagement" du site de Toulouse et menace également 200
emplois de chercheurs à Montpellier.
Cette contre-attaque syndicale intervient à
la veille des réunions des comités centraux d'entreprise, prévus le 25
septembre, et la tenue le 3 octobre d'un comité de groupe extraordinaire
au cours desquels Sanofi doit chiffrer son projet.
"Le ton monte et va continuer de monter. Si
les dirigeants ne viennent pas à nous, on ira à eux et on secouera la
rue de la Boétie", a déclaré à Reuters Christian Allègre, membre
montpelliérain de l'intersyndicale, faisant allusion au siège parisien
de Sanofi.
Quelque 140 salariés avaient fait le
déplacement de Montpellier par autocar et une centaine d'autres étaient
venus de divers sites de la région parisienne et du sud de la France,
selon les syndicats CGT et Sud.
"Plus ça va, plus les salariés prennent
conscience qu'ils vont être impactés, que leurs postes seront concernés.
Le mouvement ne se limite plus aux seuls chercheurs, il y a aujourd'hui
des gens de la production, de la distribution, des visiteuses
médicales. Ca fait tache d'huile", a poursuivi Christian Allègre.
Au total, 1.200 à 2.500 salariés sont menacés
par le projet de Sanofi qui emploie quelque 28.000 personnes en France,
soit un quart de ses effectifs mondiaux, d'après la CFDT.
"LOGIQUE FINANCIÈRE"
Pour Laurent Besson-Imbert, porte-parole de
l'intersyndicale à Toulouse, le site de la route d'Espagne, dans le sud
de l'agglomération toulousaine, est symbolique de la "logique
financière" du directeur général de Sanofi, Chris Viehbacher.
"Si on pense aux malades, à l'avenir de la
société, à trouver des médicaments, on ne supprime pas un site de
recherche", a-t-il dit à la presse, rappelant que le groupe avait
investi dans la création d'une chimiothèque, sorte de catalogue de
molécules établi depuis un an à Toulouse.
"Il y a eu la construction d'un bâtiment
adéquat ultramoderne, robotisé, qui permet d'avoir un outil
extraordinaire. Ça pose question de voir des responsables d'une
industrie pharmaceutique qui envisageraient de se séparer d'une
chimiothèque alors que toutes les molécules sont là, sous nos yeux."
Plusieurs élus et responsables de la
recherche publique étaient présents pour soutenir les salariés, à
l'image du directeur de l'Oncopôle, centre de recherche contre le cancer
qui doit occuper l'ancien site de l'usine AZF à Toulouse et dans lequel
Sanofi est partie prenante.
"Nous sommes présents pour exprimer notre
solidarité et pour dire notre incompréhension", a dit Benjamin Gandouet à
Reuters, soulignant que Sanofi a signé un partenariat en mars avec le
Centre de lutte contre le cancer Claudius-Régaud de Toulouse.
"On est à 18 mois de l'ouverture de
l'Oncopôle et de l'arrivée des premiers patients. On a GSK et Roche qui
sont intéressés pour rejoindre le projet et un retrait de Sanofi serait
lourd en terme de symbole pour la recherche (...) C'est une logique
qu'on a du mal à appréhender."
Jean Décotte, édité par Patrick Vignal
Info du correspondant du NPA 34 : malgré le départ de trois cars ce matin pour le rendez-vous de Toulouse, la mobilisation continue sur le site à Montpellier : une bonne
centaine de salariés se sont rassemblés, de 11h30 à 12h30, devant les
portes de l'entrée de la rue du Professeur Blayac, pour distribuer le
tract intersyndical aux automobilistes. Il va falloir que la direction, toujours muette sur ses intentions, s'y fasse : le
rassemblement de ce matin, sans la présence pourtant de la plupart des militants syndicaux partis à Toulouse, était particulièrement dynamique !
Tract diffusé ce matin par les salariés de Sanofi de Montpellier autour de leur site (transmis par le correspondant du NPA 34)
Montpellier, le 8 septembre 2012
LETTRE DU NPA 34 aux syndicats, partis et associations départementales
Chers camarades, chères camarades,
Avec plus de 200 emplois sur le site de Montpellier et 640 sur le site de Toulouse c’est plus de 800 emplois qui sont menacés à Sanofi auxquels s’ajoutent 300 emplois de sous-traitants touchant à la recherche pharmaceutique.
Les Sanofi de Montpellier et Toulouse sont mobilisés pour sauver leur emploi. Jeudi 13 septembre, à l’appel de leur intersyndicale ils manifesteront sur le site de Toulouse.
Nos organisations respectives leur apportent leur soutien.
Nous pensons qu’il serait important pour le renforcement de cette solidarité que nous nous exprimions tous ensemble pour le maintien des deux sites, pour une recherche pharmaceutique au service de la santé et de la population et pour dire non aux licenciements et à la restructuration. N’oublions pas que Sanofi est un groupe très prospère qui a réalisé 8, 8 milliards d’euros de bénéfice en 2011.
Pour discuter d’une réponse et d’une action commune et en définir les modalités, nous vous proposons de nous retrouver JEUDI 13 SEPTEMBRE à 18h30 au local du NPA, 14 rue du commerce, 34000 Montpellier (entre le Boulevard Renouvier et l’ Avenue Clemenceau).
Comptant sur votre présence,
Pour le NPA 34, Martine GRANIER (porte parole), npa34@orange.fr, 06 81 74 99 61
A lire aussi
Le jeudi de la colère des Sanofi
mercredi 12 septembre 2012
Montpellier, le 6 septembre. Le traditionnel « haka » des Sanofi. (DR)
Nouvelle mobilisation réussie des «Sanofi» Toulouse et Montpellier, le 6 septembre, pour leur neuvième « jeudi de la colère ».
Lors
du « Die-in » sur la place de la Comédie à Montpellier, entre 250 et
300 personnes se sont rassemblées jeudi 6 septembre, après s’être
réunies en assemblée générale, comme elles le font depuis le début de
l’été tous les jeudis.
Après avoir bloqué la route d’Espagne à
Toulouse, avec leur banderole emblématique « Du caviar pour les
actionnaires, le placard pour les salariés », et érigé une pyramide de
boîtes de médicaments vides sur le terre-plein, les salariéEs ont
lancé leur traditionnel « haka de la colère », doublé, cette fois-ci,
d’une comptine de lutte : « Le Viebhacher, et Zéhrouni sont les plus
gros menteurs tricheurs de Sanofi ! […] On reste ici, pas à Paris. Car
Sanofi, dans le Midi, c’est pas fini ! »
La colère des Sanofi,
présente dans toutes les têtes et tous les cœurs, est alimentée par la
direction qui se garde bien d’annoncer clairement la couleur. La date de
convocation du comité central d’entreprise, où elle a l’obligation
légale de présenter ses choix stratégiques aux représentants du
personnel, n’est toujours pas officielle. Laisser dans l’incertitude les
salariéEs de Toulouse et Montpellier après son document du 5 juillet qui
évoque l’incapacité des deux sites et la concentration des activités en
France sur Paris, Strasbourg et particulièrement Lyon (« pôle
d’excellence mondial ») vise évidemment à désamorcer leur volonté de se
battre.
Peine perdue pour la direction. En discussion depuis trois
semaines parmi les salariés toulousains et leur intersyndicale (CFDT -
CGT - CFE/CGC - SUD Chimie - CGT-FO), ils et elles (les travailleuses
sont majoritaires à Sanofi) veulent frapper un grand coup pour leur
dixième « jeudi de la colère », le 13 septembre. Grève d’une journée à
Toulouse, rassemblement de masse sur le site – histoire de montrer à leur
patron qu’ils y sont chez eux – avec accueil de délégations des autres
sites.
Acquis depuis une semaine, celles et ceux de Montpellier, de
Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence), de Vitry (Val-de-Marne) et d’Ambarès
(près de Bordeaux) sont de la partie, ainsi qu’une délégation lyonnaise
qui vient aussi, sachant qu’ils n’ont rien à gagner à laisser leurs
dirigeants jouer sur la rivalité entre les sites. Passés maîtres
ès-restructurations et délocalisations, ceux-ci n’hésiteront pas un seul
instant à brader demain Lyon, Paris et Strasbourg, comme ils ont bradé
Milan il y a deux ans, tandis qu’ailleurs, en France, en Europe ou dans
le monde, ils auront trouvé des États et des collectivités territoriales
mieux-disantes en matière de dumping social et fiscal…
Acquise
aussi, la solidarité des organisations syndicales de la place
toulousaine, l’union départementale CGT particulièrement qui appelle à
l’action « pendant la pause méridienne » autour des sections syndicales
CGT des entreprises frappées par des plans de licenciements (outre
Sanofi, Air France, Thalès, Fram…) et ont décidé de s’organiser en
« coordination de lutte ».
Reste à obtenir un appui unitaire
inconditionnel des partis de gauche de la Haute-Garonne et de l’Hérault
pour le maintien de tous les sites et zéro licenciement. Les NPA31 et 34
leur ont proposé une rencontre pour « discuter d’une réponse et d’une
action communes ».