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OGM. La controverse sur l'étude établissant la toxicité de l'OGM NK603 de Monsanto


Gard. A Barjac, un front anti-OGM offensif demande un moratoire (ADRIEN BOUDET, Midi Libre, 23/09/2012)
Ne pas laisser retomber la pression... Trois jours après la divulgation de l'étude sur les OGM NK603 et  des images de rats aux tumeurs grosses comme des balles de ping-pong, le professeur Gilles-Eric Séralini et l'ex-ministre Corinne Lepage s'étaient donné rendez-vous hier à Barjac (Gard).

Ensemble, ils ont participé à un séminaire et rejoint le réalisateur Jean-Paul Jaud pour l’avant- première du film Tous cobayes ? (lire ci-dessous). Ils en ont profité pour faire part de leur détermination. Les résultats de l’étude doivent, très vite, être pris en considération par l’Europe, estiment-ils.

"Un système d'irresponsabilité organisée"

"On est dans un système d'irresponsabilité organisée, explique Corinne Lepage. Le droit communautaire repose sur l'idée que le producteur est responsable d'un produit défectueux sauf quand l'état des connaissances est insuffisant. Et là, on a organisé cette insuffisance, soit en ne faisant pas d'études, soit en ne les rendant pas publiques. Maintenant, l’étude, on l’a."

Ces derniers jours, le professeur Séralini a subi une salve de critiques. Pour lui, il s’agit d’une "entreprise de décrédibilisation de la part de ceux qui ont autorisé l'OGM NK603. Ce sont des organisateurs de laxisme. Il faut un moratoire." "Pourquoi y a-t-il plus d'allergies, de cancers, et pourquoi les hommes produisent moins de spermatozoïdes ? Il faut agir", embraye le docteur Joël Spiroux, qui a participé à l'étude.
La balle est maintenant dans le camp des gouvernements.

Voir la vidéo directement sur le site de Midi Libre en cliquant sur le lien ci-dessous


“Tous cobayes ?”, film explosif
Il fallait oser : faire un parallèle, dans un même documentaire, entre l’expérience OGM de l’équipe Séralini et l’explosion de Fukushima. Jean-Paul Jaud - auteur également de Nos enfants nous accuserons - l’a fait dans Tous cobayes ? présenté hier soir (sortie le 26 septembre).

"J’étais à Barjac quand Séralini m’a demandé si je savais garder un secret, raconte-t-il. Il m’a proposé de filmer son expérience. Puis Fukushima a eu lieu. Je me suis dit qu’il fallait y aller" Du Japon au Sénégal, en passant par le port de Nantes et ses cargaisons de soja transgénique, Jaud interroge dockers, citoyens, agriculteurs victimes des conséquences des OGM ou du nucléaire.

Des témoignages poignants, un film choc. Réussi.

L'article sur le site de Midi libre 

Illustration : maisOGM.jpg

La critique de l'étude

Michel de Pracontal titre son article de Mediapart OGM : une étude fait beaucoup de bruit pour presque rien (22 septembre 2012). L'article est réservé aux abonnés aussi résumons-nous son argumentation en en reproduisant des extraits :

Pourquoi Séralini n'a-t-il pas étudié séparément le maïs manipulé et le Roundup ? Sur le plan de la toxicité potentielle, le problème de l’herbicide n’est pas le même que celui du maïs manipulé.

L’étude utilise des effectifs trop restreints d’animaux (200 rats, 100 de chaque sexe).  Un spécialiste de l'INRA estime que « les études de cancérogenèse, c’est-à-dire le suivi du développement éventuel de tumeurs après l’exposition à une substance, doivent se baser sur des groupes d’au moins cinquante animaux de chaque sexe pour pouvoir établir une analyse statistique représentative. »

Les résultats ne prouvent pas que le maïs OGM réduit l’espérance de vie des rats. La durée de l’expérience est voisine de la longévité maximale des animaux, ce qui pose problème lorsqu’on considère l’effet de l’alimentation sur la mortalité. On ne peut pas savoir si la mortalité supérieure chez les femelles traitées est vraiment due à leur alimentation ou si ce n’est pas un effet aléatoire. D’autant que chez les mâles, les résultats sont incohérents, certains groupes traités ayant une mortalité plus faible que les contrôles.

L'étude ne prouve pas que les pathologies observées sont dues aux OGM et au Roundup. Une analyse statistique claire manque dans l’article.

Les résultats ne montrent pas de relation dose-effet. Les rats mâles qui consomment 22 % de maïs OGM ont plus de pathologies que ceux qui en consomment 33 % !Pour les chercheurs, à partir d'un certain seuil, il peut y avoir des variations erratiques. Pour l'auteur de l'article, on pourrait tout aussi bien dire que c'est l'ensemble des résultats qui varie de manière erratique.

Les tumeurs imputées à la toxicité pourraient être spontanées car les rats utilisés dans l’expérience sont d'un type sujet à des tumeurs spontanées et ainsi une grande partie des tumeurs observées par Séralini, sinon toutes, auraient pu se produire indépendamment de leur alimentation, simplement parce que l’expérience a duré longtemps. La souche choisie par Séralini n’est certainement pas la mieux adaptée à une expérience prolongée sur deux ans.

Enfin si, pour Gilles-Éric Séralini, les experts européens ne sont pas indépendants de l’industrie, ses propres  travaux ont été en partie financés par l’association Ceres, créée sous l’impulsion de Gérard Mulliez, le fondateur d’Auchan. Ceres rassemble plusieurs sociétés de la grande distribution, dont Auchan et Carrefour. Lesquels ont construit leur stratégie marketing, entre autres, sur la promotion de produits sans OGM…

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