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Roms. Valls joue avec le feu, d'autres grattent les alumettes !

 La Valls antiRoms plébiscitée à Marseille
 
Hollande avait promis que des relogements décents d'occupants de campements  insalubres précèderaient toute évacuation desdits camps. Son néosarkozyen ministre de l'Intérieur a décidé que l'été était le moment propice pour lâcher ses flics et expulser (!) de leurs campements, sans  décemment les reloger, des Roms avec mise à la rue pour certains et expulsions du territoire pour d'autres. Le spectacle médiatique avec force coups de menton du Guéant new look a été assuré avec la complicité tacite des autres ministres (les ministres écolos restant en place avec probablement quelques "états d'âme") dont le Premier d'entre eux, sans parler de celui du Président de service ou des godillots du PS. Aujour'hui, dans une ville où prospère le FN, certains croient pouvoir faire du Valls à leur échelle avec moins d'élégance dans la méthode.
L'été indien de la gauche du reniement promet d'être beau. Valls joue avec le feu, d'autres le mettent aux campements des Roms ! Et pendant ce temps l'austérité de gauche avance ses pions ! (voir les précisions après l'article de Midi Libre)

NPA 34
   
Grand Sud. Des Marseillais font fuir des roms et brûlent leur campement (Midi Libre)

Plusieurs habitants et riverains d'une cité de Marseille ont contraint à la fuite, hier soir, des familles roms installées à proximité et incendié les restes de leur campement, sans violences physiques, a-t-on appris vendredi de source proche de l'enquête.

Les policiers sont arrivés sur place vers 19h afin de séparer une trentaine d'habitants mécontents et les familles roms, qui ont reflué avec caravanes et véhicules, laissant quelques affaires qui ont été incendiées dans la soirée, selon la même source, qui a précisé qu'aucune interpellation n'avait été effectuée en l'absence d'agression physique.

Cette action, révélée par le quotidien régional La Provence sur son site internet, était préméditée puisque ces habitants avaient informé les autorités, dont une élue des quartiers nord interrogée, de leur passage à l'acte si les roms ne quittaient pas les environs de la cité des Créneaux, dans le 15e arrondissement de la ville.

Interrogée sur ces faits, dont elle n'avait pas encore eu connaissance, Caroline Godard, membre de l'association Rencontres Tsiganes, s'est dite "effarée", soulignant qu'environ 35 personnes étaient installées dans ce campement depuis quelques jours.

"Des habitants sont venus me voir jeudi matin, ils étaient excédés par la présence des Roms", qu'ils accusaient d'avoir commis des cambriolages, a pour sa part déclaré Samia Ghali, sénatrice-maire PS des 15e et 16e arrondissements de Marseille. Selon elle, des femmes s'étaient aussi plaintes que les Roms "salissent tout et essayent d'entrer dans les immeubles", dont certains sont en partie vides en raison d'une procédure de démolition en cours.

En présentant les modalités d'application locale de la circulaire interministérielle du 26 août sur la gestion des campements illicites, le préfet des Bouches-du-Rhône avait fait état récemment  de la préoccupation des services de l'Etat à l'égard de ce genre de tensions.

En mai déjà dans les quartiers nord de la ville, des militants associatifs, dont le président de la Ligue des droits de l'Homme des Bouches-du-Rhône, avaient été pris à partie par des riverains excédés d'un camp de roms installé à Château Gombert (13e arrondissement), en présence d'une candidate UMP aux élections législatives.


Illustration : imgscan‑contrepoints589‑Valls‑R

Précisions : des déclarations tendant à minimiser la portée des actes commis hier commencent à apparaître. Les riverains auraient demandé gentiment aux Roms de partir, ce que ceux-ci auraient, tout aussi gentiment fait, non sans demander que l'on brûle ce qu'ils laissaient pour cause de risque d'amiante, etc. Il nous faudra croiser les informations, à défaut qu'une enquête soit diligentée, pour en savoir plus mais, comme l'indique le correspondant de LibéMarseille, "Certains acteurs publics ont envoyé ces derniers mois des messages confortant ce genre de pratiques. En mai, dans les quartiers nord de la ville, des militants associatifs, dont le président de la Ligue des droits de l'Homme des Bouches-du-Rhône, avaient été pris à partie par des riverains d'un camp de roms installé à Château Gombert (13e arrondissement), en présence d'une candidate UMP aux élections législatives. Quelques mois plus tôt, l'ex- préfet délégué à la sécurité Alain Gardère était venu un soir prendre l'apéritif avec des riverains pour fêter le départ de familles roms voisines évacuées un peu plus tôt." (LibéMarseille). Quoi qu'il en soit l'image de l'incendie, que ce soit celui d'un campement ou, plus probablement, de restes d'un campement, garde sa pertinence comme métaphore d'une politique "de gauche" qui, de fait, favorise l'autoorganisation par des "riverains" du règlement de "la question Rom" dans les villes. Dans un contexte de montée du FN et de sarkozysme récurrent dans les mentalités de certains, Valls est bien ... un incendiaire politique !

NPA 34


Marseille, les mystères d'une "expulsion"
 
Par Daniel Schneidermann le 28/09/2012

Que s'est-il passé, jeudi soir vers 19 heures, à Marseille ? Les sites de presse du matin, reprenant tous une brève de La Provence, et une dépêche de l'AFP, font un concours de synonymes. Une trentaine d'habitants de Marseille ont "expulsé" (Le Parisien) des Roms qui occupaient depuis quelques jours un terrain proche de la cité des Créneaux. Ils les ont "délogés" (Europe 1); "chassés" (Le Point); "fait fuir" (Francetv.info). Aucun journaliste n'ayant assisté à la scène, il faudra s'en tenir aux versions des habitants (ou des Roms délogés, mais cela semble plus improbable).

Ou encore des policiers. Car la police, selon l'AFP, a assisté à la scène. Sans intervenir, apparemment, puisque "l'expulsion", ou la "chasse", a été menée à son terme. D'où quelques questions du matin: la police avait-elle des consignes ? En a-t-elle demandé à la préfecture pendant que se déroulaient les faits ? Ladite préfecture en a-t-elle à son tour demandé au ministère de l'Intérieur ? Questions d'autant plus pressantes que les habitants, dans l'après-midi, avaient prévenu la maire socialiste des 15e et 16e arrondissements de Marseille, Samia Ghali, celle qui avait, voici quelques semaines, demandé au gouvernement l'intervention de l'Armée pour régler les problèmes de sécurité, de leur intention de passer à l'action, si les Roms n'étaient pas délogés par la police. On peut imaginer que l'élue a elle-même averti la préfecture, laquelle a donc disposé de quelques heures pour arrêter sa ligne de conduite. On serait dans un Etat de droit, et plus encore dans un Etat de droit sous un gouvernement de gauche, ces questions seraient posées, et le gouvernement (de gauche) aurait à coeur de ne pas laisser accréditer le soupçon qu'il laisse se constituer des milices spontanées d'évacuation des Roms. Mais patience. Elles le seront peut-être.


Dans la foulée, ces habitants ont incendié ce qui restait sur le campement après le départ des Roms, à savoir des vêtements et de l'électroménager. La police, qui n'a verbalisé personne, maintient pourtant qu'aucune infraction n'a été relevée. Avis aux amateurs: incendier, sous les yeux de la police, le bien d'autrui, ne constitue plus une infraction. Où l'on découvre que Manuel Valls, mais oui, peut aussi parfois être laxiste.




> Cliquez sur l'image pour un gros plan <



(Photo du site du Parisien. Comme l'indique la mention "Archives", il ne s'agit pas du camp de Roms de Marseille. Après tout, des débris calcinés, ce sont des débris calcinés, n'est-ce pas ?)



Cet article sur le site d'Arrêt sur images

Pathétique : quand la gauche singe la droite sur le sécuritaire, celle-ci se paie le luxe de lui faire la leçon "humaniste raisonnable" comme fait Gaudin à Marseille à l'élue PS qui avait demandé, fin août, l'intervention de l'armée "pour ramener le calme dans les cités "gangrenées par la drogue". La machine à perdre s'emballe : bravo la gauche de droite ! Lire : Samia Ghali (PS) presse le maire de Marseille d'agir sur les campements roms

Complément d'infos : Samia Ghali, révolutionnaire

Communiqué du NPA

Agression contre les Roms à Marseille, les sinistres émules de Valls



Des habitants de la cité des Créneaux, dans les quartiers Nord de Marseille, ont contraint par la menace, jeudi soir, une quarantaine de Roms à évacuer un campement. Ces derniers avaient pris possession, il y a quatre jours, d'un terrain vague. Ils ont été obligés de fuir par des riverains, qui ont ensuite brûlé les restes de leur campement de fortune, leurs seuls biens. Une expulsion violente préméditée puisque ses acteurs avaient avertis la police de leurs intentions. 

De tels actes scandaleux sont directement la conséquence de la campagne contre les Roms du ministre de l'intérieur M. Valls, et de la démagogie d'élus locaux de droite qui ont flatté le racisme, semé la haine pour détourner le mécontentement dans les quartiers populaires. . 

Valls porte la responsabilité de ces exactions racistes, xénophobes, inacceptables. L’État a les moyens de prendre les mesures nécessaires pour accueillir dignement les Roms. Nous exigeons qu’il le fasse et qu’il mette un terme aux surenchères sécuritaires et racistes qui visent à diviser les classes populaires.

Montreuil, le 28 septembre 2012

Le texte sur le site national du NPA

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