Une tâche urgente : la coordination des luttes pour gagner contre le patronat et l'austérité gouvernementale !
Mondial de l'auto. Sous les lacrymos, la détermination
mercredi 10 octobre 2012
AccueilliEs par les gaz lacrymo à leur arrivée au Mondial de l'auto,
les salariéEs des boîtes en luttene ne se sont pas laisséEs démoraliser. Mardi
9 octobre, près de 2 000 salariéEs déterminéEs e sont retrouvéEs à la
Porte de Versailles devant l’entrée du Mondial de l’automobile à partir
de 10 heures. Ce rassemblement, en prélude de la manifestation appelée
par la CGT l’après-midi, était à l’initiative des syndicats CGT et Sud
de PSA.
Les manifestantEs étaient bien décidéEs à crier leur colère dans l’enceinte de la vitrine du grand business automobile. Des salariéEs de PSA d’Aulnay, de Sochaux, de Poissy, de Mulhouse, des métallos du Nord-Pas-de-Calais, celles et ceux de Fralib, Licenci’elles, Goodyear, Renault Cléon, Preventiglass, Michelin, Thales, Air France, Sanofi, Technicolor, Presstalis et bien d’autres encore, venuEs dénoncer la fermeture d’entreprises, les licenciements et la mise en place d’accords emplois-compétitivité.
Les arrivées de cars, de trains, de voitures se sont étalées sur
plus d’une heure au gré des embouteillages et des tracasseries des
forces de l’ordre. Mais le gouvernement Hollande-Ayrault-Montebourg
avait décidé de présenter sa version du dialogue social : un quartier
entièrement bleui et militarisé par les cars de gardes mobiles, des
centaines de CRS déguisés en Robocop. Les flics de Valls, après la
chasse aux immigrés et aux Roms, ressemblent décidemment de plus en plus
à ceux de Sarkozy et Hortefeux.
De ce fait, nous avons passé la fin de matinée à tenter de
bousculer les grilles du Mondial entre deux arrosages de gaz
lacrymogène. La colère des manifestantEs n’entamait pas leur
détermination. Entre deux « assauts », les représentantEs des
entreprises affirmaient tour à tour les revendications essentielles des
manifestantEs : refus de voir les emplois liquidés au nom de la
rentabilité du capital, les conditions de travail dégradées au nom de la
productivité, les salaires bloqués au nom de la baisse du « coût » du
travail. Mais surtout, toutes et tous affirmaient la nécessité de la
coordination des mobilisations. Pourtant les organisations syndicales
(fédérations, confédérations) étaient non seulement absentes mais
avaient plus ou moins ouvertement combattu l’idée même d’une
mobilisation au Mondial de l’automobile. Pourtant les difficultés des
luttes dans chaque boîte laissent parfois peu de temps et de place à la
construction du tous ensemble.
Par leur présence, en réponse à l’appel
des PSA, les salariéEs présentEs montraient que la rencontre de ceux et
celles qui se battent, qui refusent les politiques patronales et
gouvernementales, est possible dès maintenant. Les discussions, à peine
perturbées par les allers-retours entre les grilles derrière lesquelles
s’étaient réfugiées les forces de défense de l’ordre social, tournaient
autour de cette préoccupation : comment construire la mobilisation
« tous ensemble » qui fera ravaler son insolence à un patronat protégé
par les sbires gouvernementaux. Malgré l’impossibilité de faire notre
tour du Mondial, la majorité des manifestantEs sont partiEs gonfléEs à
bloc vers la place d’Italie, pour insuffler colère et détermination aux
cortèges de leur région.
Robert Pelletier
L'article sur le site national du NPA
L'article sur le site national du NPA
Sur le même sujet : Défricher le chemin de la révolte
Extrait : La si rapide baisse de popularité de Hollande est due à la
rapidité de la crise et aux évolutions des rapports entre les classes
que celle-ci provoque. Pour la bourgeoisie, Hollande ne va pas assez
vite dans les mesures antisociales et a même l’audace de prendre
quelques mesures défavorables aux plus riches, comme la taxe soi-disant à
75 % des revenus supérieurs à un million d’euros.
Pour la majorité de la population, domine l’impression de
la totale inefficacité de l’action de Hollande, que ce soit sur le
chômage, les salaires ou la santé.
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