Roms. Valls sème le vent de la xénophobie, un maire socialiste de la région lilloise récolte la tempête de la haine !
Racisme
Déferlement de haine anti-Roms dans la banlieue de Lille
Par (Basta ! 29 octobre 2012)
Vidéo ci-dessous
Une foule en colère, contre un village d’insertion pour cinq familles roms. A Hellemmes (18 000 habitants), dans la banlieue de Lille, environ 200 personnes ont manifesté leur opposition à ce projet, samedi 27 octobre. Après avoir défilé devant le chantier du village, le cortège est parti à la recherche du maire, Frédéric Marchand (PS). Les manifestants l’ont alors violemment pris à partie, lui suggérant d’accueillir les Roms dans son jardin et surtout d’aider les « vrais Hellemmois ».
« Je n’ai même plus de mots tellement je suis surpris et choqué par un tel déferlement de haine », décrit le maire. « J’ai failli me faire lapider ». Alors qu’il souhaitait s’éloigner de la foule, les manifestants lui ont barré la route, certains leaders appelant à le « bloquer ». Il n’est pas « Hellemmois d’origine », lui reproche l’un d’entre eux.
« Il y a eu certains crachats dans la foule et même quelques coups de pieds. (...) Tout en l’insultant, des membres du cortège ont même tenté de poursuivre le maire lorsqu’il s’est échappé par une porte », décrit le journal Nord Eclair. Les pères des familles Roms étaient prêts à discuter, explique l’élu. « Je leur ai dit : "N’y allez pas, vous allez vous faire lyncher" »
Voir la vidéo publiée par Nord Éclair :
Le 22 octobre, des manifestants avait bloqué le chantier de ce village d’insertion. Quelques jours plus tard, une réunion publique d’information a failli dégénerer en affrontements physiques. Il y a dix jours, quatre familles roms ont été expulsées de logements vacants qu’elles occupaient à Roubaix.
L'article sur le site de Basta!
Du côté d'Evry dont Valls était le maire avant de devenir ministre...
Roms: le harcèlement des policiers de l'Essonne
(Mediapart 29 octobre 2012)
Des procès-verbaux comme s’il en pleuvait. À l’encontre des habitants
des bidonvilles, les policiers de l’Essonne font preuve d'une pression
toute particulière. Pas seulement au moment des démantèlements de
campements, où les affaires sont fréquemment détruites et les sols
retournés pour empêcher les réinstallations. Mais aussi au quotidien.
Vélos avec charrettes ou camionnettes, les véhicules, utilisés par leurs propriétaires comme des outils de travail, paraissent être une cible privilégiée. « Pneu lisse », « feu remorque », « réflecteur avant », « circulation sur trottoir » : les motifs sont innombrables, souvent loufoques, et montrent que, dans ce département, les forces de l’ordre ne manquent aucune occasion de verbaliser cette population, de nationalité roumaine, généralement Rom, l’une des plus pauvres et des plus stigmatisées de France. [...]
De moins de 100 euros à plus de 500 euros, les sommes, parfois ajoutées les unes aux autres, sont importantes pour des personnes dont la principale préoccupation est de survivre. Mais les Roms concernés paient illico car ils ont besoin de leur véhicule pour travailler. [...]
Ces PV sont ainsi qualifiés de racket par certains militants associatifs, exaspérés par une situation en plein développement : le rapport de force est en effet si défavorable aux contrevenants que ces derniers n’ont d’autre choix que de payer. La multiplication de ces transactions en liquide soulève aussi des interrogations. [...]
« Les Roms sont victimes d’une discrimination particulière, estime-t-il. C’est du harcèlement par rapport à cette population modeste. »
« Les policiers sont sans arrêt sur leur dos, à proximité des campements. Ils font des rondes, ils surveillent. C’est vrai que leurs véhicules ne sont pas toujours en bon état. Mais je circule moi-même à Évry à vélo, je fais parfois des choses interdites comme rouler sur les trottoirs, je l’ai même fait une fois avec un conseiller municipal, évidemment rien ne nous est arrivé. Je n’ai jamais été inquiétée », témoigne Nicole Brulais. Comme Marc Alméras, elle constate que ces contrôles en direction des habitants des bidonvilles sont une nouveauté.
A Marseille, la moitié des Roms désormais à la rue
Mediapart 4 octobre 2012 |
Un tableau réalisé par la mission bidonvilles de Médecins du monde à
Marseille montre qu’au fil des expulsions, les lieux de vie des Roms sur
l'agglomération se sont multipliés et précarisés, passant de 19 en
janvier 2011 à 32 en septembre 2012. Près de la moitié des Roms recensés
par l’association dans la région marseillaise vivraient aujourd’hui à
la rue, tout au plus abrités par des tentes, contre moins de 10 % en
janvier 2011. [...]
En janvier 2011, la quasi-intégralité des lieux de vie des Roms dans la
région marseillaise était soit des squats dans des bâtiments, soit des
bidonvilles (cabanes et caravanes). Sur 19 lieux recensés, seul un
rentrait dans la catégorie « terrain nu/trottoir », celui de la Porte
d’Aix. À l’époque quelque 200 Roms s’étaient installés,
après de multiples expulsions, sur les pelouses de cette place, à
l’entrée de la ville. Un an et demi plus tard, en septembre 2012,
l’association recense 16 campements ultraprécaires du même type, où, au
mieux, les Roms s’abritent sous des tentes.
Le nombre de squats ou de campements en dur (cabanes et caravanes) est
lui passé de 18 lieux en janvier 2011 à 10 en septembre 2012. Seule
évolution positive, quelque 200 Roms bénéficient aujourd’hui de lieux
d’accueil plus pérennes gérés par des associations ou l’Église [...]
Si on prend maintenant en compte le nombre de Roms touchés par cette
dégradation des lieux de vie, les chiffres sont là aussi implacables. En
janvier 2011, moins de 10 % des Roms de l’agglomération vivaient sur
les trottoirs et/ou sous des tentes (les 80 personnes installées Porte
d’Aix). En septembre 2012, ils sont près de la moitié. C’est-à-dire que
quelque 735 Roms vivent aujourd’hui à la rue à Marseille, au mieux
abrités sous des tentes.
« La population rom précaire sur Marseille est relativement identique
d’une année sur l’autre mais leurs conditions de vie se dégradent du
fait de la surprécarisation de l’habitat (passage du bidonville aux
trottoirs) et de la rupture des processus d’intégration enclenchés », explique Cendrine Labaume, coordinatrice de la mission bidonvilles.
« On constate également que la durée des squats se raccourcit, remarque Caroline Godard, de l'association Rencontres Tsiganes. Avant ils pouvaient passer presque un an dans un lieu, désormais c'est maximum trois ou quatre mois. » [...]
Le groupe d’une cinquantaine de personnes roms, dont une quinzaine d’enfants, qui a fait la une des médias
la semaine dernière après s’être fait expulser par des habitants d’une
cité marseillaise des Quartiers Nord, aurait, selon les associations,
connu plus d'une dizaine d'évacuations depuis janvier 2011. Parfois manu
militari, parfois par anticipation des évacuations prononcées par la
justice ou des arrêtés municipaux. « C’est une même famille qui se sépare parfois en plusieurs groupes, explique Cendrine Labaume. Ils sont assez représentatifs car ils sont à Marseille depuis plusieurs années et survivent d’expulsion en expulsion. »
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Roms de France, la République face à elle-même
Le Monde.fr |
Par Saimir Mile et Pierre Chopinaud, La Voix des Rroms
C'est dans le Journal d'un bourgeois de Paris qu'est mentionnée pour la première fois la présence de Rroms en terre de France, lorsqu'en 1427 une délégation de Rroms arrive sur le parvis de la basilique de Saint-Denis où sont enterrés les rois.
Six siècles après, nous voilà encore au centre des débats sur la place de Paris, débats où manquent toujours, à quelques exceptions près, ceux qui en sont le centre. C'est la conséquence logique du regard porté sur nous : d'une part nous serions une communauté criminogène, non-intégrable, fardeau intolérable en temps de crise. Ainsi nous voient les "méchants". D'autre part, des "gentils" nous regardent comme un objet d'apitoiement, fragile mais intégrable à force de volonté. Ces regards se croisent et semblent se défier chaque jour dans les ministères, la presse, les ONG et dans la rue, mais ils ont en commun des illusions que nous voulons dissiper en disant qui nous sommes à qui voudra l'entendre.