Lundi à Montpellier 18h30 Rassemblement sur la Comédie à Montpellier en soutien à Aurore Martin (voir ici)
Communiqué AFP
Bayonne : environ 15.000 manifestants pour les prisonniers basques sur fond
d'émoi sur Aurore Martin (AFP)
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Bayonne: environ 15.000 manifestants pour les prisonniers basques sur fond
d'émoi sur Aurore Martin (AFP)
Par Colette LARRABURU
BAYONNE, 10 nov 2012 (AFP) - Environ 15.000 personnes ont manifesté samedi
à Bayonne dans le plus important rassemblement des dernières années en faveur
des droits des prisonniers basques, en particulier leur rapprochement, sur
fond d'émotion au Pays basque français après la remise récente à l'Espagne de
la militante Aurore Martin.
Sous une pluie battante, un peu moins de 15.000 participants selon la
police, plus de 15.000 selon les organisateurs, ont parcouru pendant une heure
et demie dans l'après-midi le centre de Bayonne, aux cris de "Exterat" ("A la
maison"), "Amnistie maintenant, prisonniers à la maison", derrière des parents
de détenus arborant leurs portraits, a constaté une correspondante de l'AFP.
La marche sans incidents, à l'appel de l'association Herrira (Au pays),
était gonflée par un fort contingent (au moins 70 cars) de manifestants venus
du Pays Basque espagnol, qui avaient empli dès la matinée les rues du vieux
Bayonne, passant tôt la frontière pour éviter d'éventuels filtrages, ont-ils
indiqué.
A l'échelle des rassemblements basques en France, la marche était la plus
suivie depuis des années: une similaire en 2000 avait rassemblé 7.000
personnes selon les organisateurs d'alors. Une manifestation de soutien à des
prisonniers à Bilbao (Espagne) avait réuni 100.000 personnes en 1999.
La manifestation de samedi, prévue de longue date, a réclamé le
rapprochement de 620 prisonniers, dispersés dans des prisons en France (137
d'entre eux) et en Espagne (483), à des centaines de km du Pays basque et de
leurs familles. Herrira demande aussi la libération des 14 détenus malades et
169 conditionnables.
Mais le rassemblement a pris un relief nouveau avec l'émoi suscité au Pays
Basque français, et le malaise dans la gauche française, par l'arrestation à
Mauléon (Pyrénées-Atlantiques) et la remise aux autorités espagnoles le 1er
novembre d'Aurore Martin.
La militante basque de 33 ans était visée par un mandat d'arrêt européen
espagnol, validé par la justice française. Des élus de droite et de gauche ont
mis en doute le caractère "fortuit" de son arrestation, comme l'affirment les
autorités françaises, et dénoncé la remise à Madrid de la membre du parti
indépendantiste Batasuna, interdit en Espagne, mais légal en France.
Le président PS de la région Aquitaine, Alain Rousset, a écrit au Premier
ministre Jean-Marc Ayrault pour lui demander de "peser" auprès de son
homologue espagnol Mariano Rajoy pour "une libération rapide et un retour en
France" d'Aurore Martin, dont l'extradition a suscité "un émoi qui ne se
dément pas".
"Il ne faudrait pas que l'incarcération d'une de nos compatriotes, qui n'a
commis ni participé à un acte quelconque de violence, et sa possible
condamnation à une lourde peine détruisent le climat apaisé" au Pays basque,
estime M. Rousset dans son courrier de jeudi, dont l'AFP a obtenu copie.
Des élus basques de diverses tendances participaient à la manifestation,
mais les personnalités de gauche étaient les plus représentées, notamment par
la députée PS Colette Capdevielle, le porte-parole du PCF Olivier Dartigolles,
ou l'ex-candidat à la présidentielle Philippe Poutou (NPA).
Laura Mintegi, élue (EH Bildu) de la gauche nationaliste espagnole, puis
Emilie Martin, porte-parole d'Herrira et soeur d'Aurore, ont tour a tour
rappelé: "Nous sommes là pour réclamer que les gouvernements français et
espagnol s'impliquent dans le processus de paix comme prévu par les accords
d'Aiete" (octobre 2011). Elles ont ensuite réclamé la "libération immédiate"
d'Aurore Martin.
Pour Herrira, le sort des prisonniers est au coeur du devenir du processus
de paix, tracé par la conférence dAiete (Espagne) d'octobre 2011, tenue dans
la foulée de l'annonce par l'ETA du renoncement à la violence, après plus de
40 ans de lutte armée pour l'indépendance du Pays basque.
Cette impatience sur le sort des détenus devrait résonner encore lundi à
Paris, à l'ouverture du procès en appel de deux dirigeants historiques d'ETA,
Mikel "Antza" Albisu Iriarte, ex-numéro un de l'appareil politique, et sa
compagne Soledad "Anboto" Iparraguirre Guenechea. Ils avaient été condamnés en
première instance en décembre 2010 à 20 ans de réclusion.
Selon Batasuna, ils doivent faire lundi une déclaration "importante" au nom
du collectif de prisonniers, dont ils sont désormais porte-parole, marque de
leur poids constant au sein de l'ETA.
A lire sur le site de Libération
VIDEO. Bayonne : manifestation en faveur d'Aurore Martin et des prisonniers basques
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