Procès. Olivier Besancenot contre l’espionnage des officines privées
Le procès sur l’espionnage dont a été victime
Olivier Besancenot et sa famille dont Monsieur Di Zazzo, patron de SMP
Technologie, est accusé ainsi que des ex policiers, commence ce jeudi 29
novembre à partir de 13h30 au tribunal de Paris. Il se tiendra jusqu’au
7 décembre.
Le procès sera l’occasion pour le NPA de dénoncer
les tentatives d’intimidations et l’intrusion dans la vie privée dont a
été victime notre camarade et son entourage.
Nous réclamons une commission d’enquête
indépendante sur les agissements et les prérogatives des officines
privées et leurs systèmes de fichage dont cette affaire suffit à prouver
que les données ne sont pas protégées.
Nous réclamons enfin un moratoire immédiat sur l’utilisation des pistolets à décharges électriques Taser.
Montreuil, le 26 novembre 2012
L’affaire d’espionnage de Besancenot en un schéma (Rue89)
Dix prévenus comparaissent à partir de ce jeudi après-midi
à Paris pour leur participation supposée à la surveillance illégale
d’Olivier Besancenot en 2007 et 2008. Il s’agira pour le tribunal de
démêler la chaîne des responsabilités et d’établir qui, parmi ces
personnes, a franchi les limites de la loi.
La star de ce procès, c’est Antoine Di Zazzo, le patron de SMP Technologies, fabricant du Taser. Colérique, le procès facile (il en a perdu un contre Rue89),
il ne supporte pas qu’on mette en cause ses technologies. Quand en
2007, le porte-parole de la LCR clame au « Grand Journal » que le Taser a
fait « des dizaines de morts aux Etats-Unis », Antoine Di Zazzo est
agacé.
Un cabinet de détectives
Dès ce moment, les versions divergent. Le patron de SMP Technologies
affirme que pour assigner Olivier Besancenot en diffamation – ce qu’il a
fait, et Besancenot a été relaxé – il avait besoin de son adresse
postale. Il demande alors au cabinet de détectives privés
Dussaucy-Batana de « loger » le facteur trotskiste.
Pour Antoine Di Zazzo, l’affaire s’arrête là. Il a payé pour
l’adresse. Les actes supplémentaires visant à connaître en détail la vie
de Besancenot, pendant plusieurs mois, ne le concernent pas : ce sont
les détectives qui ont fait du zèle. Ou qui ont monté « un traquenard »
pour le faire tomber.
Les détectives, eux, ne comptent pas porter seuls le chapeau. Ils
chargent Di Zazzo, « véritable donneur d’ordres » de toutes ces
recherches selon l’accusation. Un rapport de surveillance sur Olivier
Besancenot et ses proches, courant d’octobre 2007 à janvier 2008, a été
saisi au siège de SMP Technologies, semblant accréditer cette version
des faits.
La Porsche Cayenne invisible
Sur le banc des prévenus, outre Monsieur Taser, Gérard Dussaucy et Sophie Batana, se retrouvent plusieurs personnages qui témoignent du lien trouble entre policiers, fonctionnaires retraités et renseignement privé :
- les détectives privés auraient eux-même sous-traité une partie de la mission à d’autres détectives, le cabinet Arcole (deux anciens policiers) ;
- pour recueillir des données bancaires, fiscales et automobiles (confidentielles) sur Olivier Besancenot, les prévenus auraient traité avec un agent des impôts, un policier affecté aux douanes et un ancien du même service, un policier détaché au Crédit Lyonnais et un brigadier-major de Mantes-la-Jolie. (Voir le schéma.)
Comme l’écrit Mediapart, « l’affaire Besancenot vient donc
rappeler la persistance de liens incestueux entre barbouzes reconvertis
et policiers en activité ».
Dans quel but ? Discréditer l’ancien chef de file de la LCR en
révélant des contradictions entre son personnage public et son train de
vie avantageux. Les limiers n’ont rien trouvé, alors qu’ils rêvaient
d’une Porsche Cayenne.
Malheureusement pour eux, Olivier Besancenot a appris qu’il était espionné grâce à un journaliste de L’Express, puis porté plainte. Aujourd’hui, il déplore que « tout le monde se renvoie la balle ».
Les prévenus sont poursuivis pour « complicité de violation de secret
professionnel, accès frauduleux à un système de données et détournement
de finalités de données », en tant qu’auteurs ou complices des faits.
L'article sur le site de Rue 89
L'article de Midi Libre ce 29 novembre 2012
Olivier Besancenot et l'avocat M. Comte au premier jour du procès contre Taser et les officines privées.
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Olivier Besancenot et l'avocat M. Comte au premier jour du procès contre Taser et les officines privées.
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