La réponse sécuritaire du gouvernement à l'"insécurisation" sociale des quartiers populaires
Le NPA 34 s'est largement exprimé
sur ce blog (voir ci-dessous) sur son rejet des ZSP qui signent, par-delà la caricaturale
orientation du ministre de l'intérieur, un renoncement du gouvernement, toutes tendances confondues (Europe Ecologie Les Verts compris malgré le "coup" perso-médiatique du maire de Sevran), à rompre avec les schémas, l'imaginaire quasiment, de la droite.
Schémas qui posent LA
sécurité en surdétermination des divers registres de l'action politique
sous la métaphore de la matraque et des humiliantes et répétées fouilles au corps et des tout aussi abusifs contrôles d'identité ! Avec, de fil en aiguille, l'escamotage de
l'insécurité qui se niche au coeur même de la structure inégalitaire de la société
capitaliste, l'insécurité sociale. Et, de ce point de vue-là, Valls n'a pas de
chance, ses dernières annonces de ZSP (voir celles concernant notre région dans
l'article de Midi Libre ci-dessous) sont parasitées par un méchant rapport
annuel de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus), qui
permet de prendre la terrible mesure de ladite insécurité sociale et dont
nous donnons l'essentiel des conclusions à partir de quelques articles de
presse. Réjouissons-nous de ce fâcheux télescopage médiatique
pour construire des réponses politiques dignes d'une radicalité dont la gauche
de gouvernement a perdu les clés, en particulier, autre perverse coïncidence,
par sa plate soumission récente à une logique de... sécurisation des avoirs patronaux
(rapport Gallois). Cette mise en sécurité justement des dominants qui casse celle des
populations, qui casse celle qui induirait un droit effectif à une existence décente, fondée
elle-même en termes d'emplois, de salaires, d'accès aux soins, à l'éducation, à
la santé... Mais attention, à vous arrêter à ces considérations, vous quittez irrémédiablement
l'îlot gestionnaire des socialistes au front bas et au cou épais et vous commencez à naviguer vers des horizons de gauche...En
mettant le cap sur le Mas de Mingue, le Chemin bas, la Mosson, le Petit-Bard, les Cévennes,
les Hauts de Massane, La Devèze,
les Arènes, Saint-Jacques, La
Réal, Saint-Mathieu...ces lieux à l'humanité déniée par la
logique du capital et par les choix politiques du Parti Socialiste et du
gouvernement qui, via les ZSP, s'alignent sur celle-ci...
La seconde vague de déploiement des zones de sécurité
prioritaires comprend quatre sites en Languedoc-Roussillon et sera mise
en œuvre d’ici à la fin de l’année et au premier trimestre 2013.
Elle concerne les quartiers Mas de Mingue et Chemin bas d’Avignon à
Nîmes (Gard), Mosson, Petit-Bard, Cévennes et Hauts de Massane à
Montpellier, La Devèze et les Arènes à Béziers (Hérault), ainsi que
Saint-Jacques, La Réal et Saint-Mathieu à Perpignan
(Pyrénées-Orientales). Les ZSP de Lunel (Hérault) et
Vauvert-Saint-Gilles (Gard) font partie des quinze premières zones mises
en place en septembre dernier.
"Critères objectifs de gravité"
Une troisième tranche d’une cinquantaine avait été annoncée à l’horizon
2014 par le ministre de l’Intérieur Manuel Valls. Ces zones ont été
"prédéfinies, au niveau central, en fonction de critères objectifs de
gravité", a expliqué M. Valls. Elles "correspondent à des territoires
ciblés, dans lesquels des actes de délinquance ou d’incivilités sont
structurellement enracinés".
Des problématiques diverses
L’homogénéité n’est pas de mise, puisque ces zones peuvent être concernées par des phénomènes très divers
: cambriolages, trafic de stupéfiants et règlements de comptes, trafic
d’armes, violences urbaines. Ainsi, les ministères de la Justice et de
l’Intérieur évoquent, à propos de la zone perpignanaise, "des
problématiques de délinquance, trafic de stupéfiants, nuisances sur la
voie publique et cambriolages" et précisent qu’une "action soutenue en
matière de prévention du décrochage scolaire pourrait utilement y être
conduite".
Recrudescence des vols avec violence
À Béziers,
les territoires concernés "sont marqués par une nette progression des
vols avec violence" (alors que la délinquance générale est en recul dans
la ville), tout comme à Montpellier où "le volume des vols avec
violence a quasiment triplé ; ils sont huit fois plus nombreux que dans
le reste de la circonscription". Ici encore, "plus de la moitié des
auteurs d’infractions sont des mineurs".
Délinquance générale en hausse à Nîmes
En revanche, à Nîmes
(plus particulièrement au Mas de Mingue), "la délinquance générale a
augmenté en 2012. Le sentiment d’insécurité s’est développé et les
violences urbaines et les vols sont plus importants".
Réactions mitigées des syndicats de police
Les syndicats de police ont réagi de manière mitigée, s’interrogeant sur
les moyens humains et matériels alloués. Ainsi, le bureau régional
d’Alliance police nationale rappelle que, selon lui, "la création de ZSP
ne peut être envisagée qu’avec un apport conséquent de moyens matériels
et humains" et "dénonce de longue date les créations de services à
effectifs constants, qui appauvrissent les unités".
..................................................
Zones urbaines sensibles : cinq chiffres qui fâchent
Libération 16 novembre 2012
Vue de Tremblay-en-France, au Nord de Paris, le 31 mars 2010. (Photo Bertrand Guay. AFP)
L'observatoire chargé de ces quartiers en difficulté a rendu son rapport 2012. Pauvreté, chômage, discriminations, les motifs d'inquiétude ne manquent pas.
C’est un rapport qui tombe à pic, en plein débat
sur l’appauvrissement de nombreuses villes de banlieue. L’Observatoire
national des zones urbaines sensibles (Onzus) présentait ce vendredi son
travail pour l’année 2012 (voir le document ci-dessous), en présence du
ministre délégué à la Ville, François Lamy. Depuis près d’une décennie,
l’observatoire ausculte les 751 Zones urbaines sensibles (ZUS) du pays.
Pauvreté, chômage, santé, sécurité, éducation... il offre un regard
extrêmement détaillé sur ces quartiers, qui abritent aujourd’hui plus de
quatre millions d’habitants. De l'état des lieux dressé ce vendredi,
nous avons retenu cinq chiffres, emblématiques de la dégradation de ces
territoires.
Illustration : 656559‑342700‑jpg_450619_434x276.jpg
A lire aussi
Les banlieues, premières victimes de la crise (Le Monde)
Circulaire du 30 juillet 2012 instituant les ZSP
Montpellier. Quartiers populaires : dire non à la gauche sécuritaire !
Justice pour le Petit-Bard dit non aux ZSP de Valls, Mandroux et Moure. Le NPA 34 aussi ...
Des ZSP à Montpellier ? Gauche sécuritaire ... gauche de droite !