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Législative partielle de Béziers. Le PS au bout du rouleau, Aboud remet la droite debout !


Béziers : la droite est de retour, bravo la "gauche" !

18 décembre : La droite, par la bouche de son nouvel élu, dénonce ..."la désespérance" suscitée par le gouvernement et le risque que celle-ci devienne "révolte" ! Il ne reste plus à Ayrault qu'à faire monter en première ligne Valls pour rassurer Aboud ! (lire ici)

(photo de Midi Libre)

Voilà, en ce lendemain électoral, l'image abracadabrantesque d'une droite triomphante moins de sept mois après la victoire socialiste. Cela se passe à Béziers après la déculottée monumentale reçue par la candidate dudit gouvernement au deuxième tour de la législative partielle. Valls, ce qu'il y a de plus à droite dans un gouvernement de gauche déjà bien calé à droite, était pourtant venu délivrer le message subliminal aux électeurs que justement voter à gauche c'était déjà voter à droite ! 

 Rien n'y a fait. Comme nous l'avions prédit dans notre clairvoyance aiguisée, la défaite a été au rendez-vous d'une abstention maintenue (58,4%) au niveau très élevé du premier tour et d'une démobilisation populaire : le syndrome social-libéral, élégamment porté par le sinistre de l'Intérieur, du "gagner à droite" s'est tout classiquement mué en "faire gagner" une droite pourtant nationalement implosée par la rivalité de ses roitelets ! La gauche social-libérale a de ces prouesses ...

Les analystes fixistes-essentialistes (il y en a beaucoup à gauche et même très à gauche) nous ressortiront la rengaine, à vocation consolatrice et surtout dépolitisante, de "la ville à droite qui revient tout naturellement (!) à la droite". Outre qu'ils mettent le doigt dans l'engrenage qui fait de Valls l'ambassadeur "naturel" de la gauche dans une ville supposée foncièrement "fixée" à droite, ces fins commentateurs finissent d'y passer le bras et nous fourguent en contrebande l'idéologie du "la France est profondément de droite, il faut s'adapter à la réalité" en tâchant d'y insinuer juste ce qu'il faut (mais pas trop, voir les tergiversations sur le "mariage gay" !) de réformes sociétales. Histoire que le roi ...de la gauche libérale ne soit pas totalement nu ! Le fait est que la clé de la mobilisation des abstentionnistes, des couches populaires, est, dans ce mode de pensée, enterrée d'emblée comme est enterrée de fait toute velléité de (re)construire le socle d'une gauche ...de gauche !

Voilà, en tout cas, qui signe à Béziers, par-delà toutes les circonstances locales qu'on voudra convoquer (Fulleda par ci, Navarro par là, le Front de gauche qui se désunit ici, PCF, contre là, PG), ce qui immanquablement advient de la politique de la gauche gouvernementale : elle prépare le retour d'une droite d'autant plus conquérante et dangereuse (Aboud, le vainqueur du jour a les deux pieds dans le terreau idéologique du FN !) qu'elle n'a le plus souvent qu'à poursuivre les fondamentaux gestionnaires de la gauche qui lui a labouré le champ social et politique en ciblant et démobilisant le "bon peuple". Et ce n'est pas le misérable, voire l'insultant, coup de pouce donné aujourd'hui au Smic (2,5 centimes l'heure !) qui changera le tableau de la défaite annoncée de la gauche, non plus seulement à Béziers, mais aussi au niveau national. Car Béziers doit nous servir d'alerte : une gauche de gauche n'aurait peut-être, probablement, pas gagné cette partielle, mais elle aurait mené le combat ...contre la "gauche" et inscrit dans le temps les repères et balisages d'une contre-offensive antiaustéritaire ciblant le capital et ses serviles agents.

Le défi est là pour tous ceux qui se battent : les duettistes, PS et UMP, qui travaillent à la défaite du monde du travail, étant à la manoeuvre de l'alternance électoraliste tueuse de l'alternative sociale et politique, il s'agit de faire émerger le "tiers exclu" de ces simulacres électoraux, celui qui avait réussi à amorcer le "tous ensemble" de la défense des retraites de 2010. C'est lui, le mouvement social, qui doit recommencer à poser les jalons de la lutte sans réserve contre les plans gouvernementaux de casse de l'emploi, des salaires, de la protection sociale, etc.; c'est lui aussi qui doit repenser ce qui a mis un coup d'arrêt à l'exceptionnelle mobilisation de 2010 : une stratégie de journées saute-mouton de manifs affaiblissant les dynamiques d'extension en continu des grèves, le manque d'appels coordonnés à entrer en lutte, l'absence d'une dynamique, organisée avec méthode et surtout avec volonté à tous les étages syndicaux, d'entraînement des secteurs les moins mobilisés, la dilution des objectifs d'action dans des appels à négocier le non négociable (les droits à retraite !) et, last but not least, le manque de maîtrise par en bas de l'action menée dont ont profité les négociateurs professionnels des défaites. 

Aujourd'hui c'est autour de la bataille contre les licenciements et pour les salaires que l'on neutralisera le syndrome de la défaite de Béziers avec l'impératif de se défaire de l'idée que les élections sont la voie royale pour créer le rapport de forces et gagner contre le capital. Car il s'agit bien, à Béziers, d'une défaite dans la défaite : celle du PS est bienvenue mais la victoire de la droite, qui plus est, de cette droite-là, est une défaite du monde du travail et des privés de travail car il est celui qui payerait très cher que le social-libéralisme continue à ouvrir la voie à un gouvernement dangereusement polarisé par le FN. Lequel FN n'est peut-être pas le perdant de cette élection partielle que certains imaginent !

Nous reviendrons prochainement plus en détail sur cette élection de Béziers

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