L’animation a été proposée aux collégiens de Louis-Germain. Une première dans l’Hérault, qui fait débat parmi les parents d'élèves.
Un papa : 13 ans, trop tôt pour entendre parler de sodomie et de femme fontaine
Depuis début décembre, dans la foulée d’une animation, la Sexothèque, présentée aux élèves de neuf classes de 4e et 3e du collège, des parents s’émeuvent, plutôt virulents, auprès des élus de la ville, des associations de parents, de l’établissement et aujourd’hui des médias, de la nature de ce programme. Ou plus précisément de son contenu, qu’ils estiment "inadapté à des enfants de 13 ans, se fâche Stanislas Murat, l’un des parents, qui porte leur courroux : Je suis plutôt cool, mais doit-on parler de plaisir, de sodomie, de femmes fontaines à des élèves de cet âge ? Ce n’est pas une question de principes, pas plus de religion. Au lycée, pourquoi pas. Au collège, parlons-leur prévention, maladies sexuellement transmissibles, contraception. Échangisme, partouze, c’est déplacé."
Atelier mis à disposition par Les Petits Débrouillards
La fille de Stanislas Murat - et d’autres - en aurait été choquée et les retours des enseignants constrastés. "Le contenu de la Sexothèque était su, avait obtenu au préalable l’aval de l’établissement." La remarque est de Myren Bichler, coordonnatrice départementale de l’association Les Petits Débrouillards, structure d’éducation populaire agréée par l’Éducation nationale. C’est elle qui a fourni l’outil Sexothèque, "expo et ateliers", à la demande du service jeunesse de la ville, et lui-même l’a proposé au collège dans le cadre des vingt heures d’éducation sexuelle. Les trois ont l’habitude des collaborations sur des sujets larges, développement durable, drogue, etc.
Myren Bichler : "Pas de tabou, la discussion est ouverte"
"La Sexothèque, explique-t-elle, va au-delà d’une discussion normale en matière d’éducation sexuelle. Il n’y a pas de tabou, la discussion est ouverte. Les élèves échangent et les animateurs rebondissent sur leurs questions. Celles que soulève ce père ont été évoquées, sans que nous ayons de retour négatif de la ville, des enfants et professeurs."
Un outil pédagogique utilisé en France depuis plusieurs années
Cette Sexothèque n’est d’ailleurs pas un outil nouveau. Les Petits Débrouillards en possèdent trois exemplaires, basés à Marseille, Metz et Brest, tournant sur le territoire depuis "six-sept ans", observe Myren Bichler. "Il y a déjà eu débat mais pas dans ce sens, constate la jeune femme. La sexualité n’est pas un sujet facile à aborder ; pas facile pour les élèves, c’est un fait. Et les animateurs sont spécialement formés pour cela."
À noter que sur internet, la Sexothèque n’est, elle, pas un sujet de polémique.
L'article sur le site de Midi Libre
Illustration : 32993‑2012‑12‑societe‑education‑sexuelle‑ecole‑manuels‑scolaires‑bloem‑dijonsco
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