Au niveau de l'emploi, le bilan est plutôt
noir en Languedoc-Roussillon. La progression du chômage, le mois
dernier, a été de 0,6 %. Sur un an cette progression est de 11 %.
Concernés au premier chef, les demandeurs d'emploi de la région. Ils
sont 239 369, toutes catégories confondues. Le point département par
département.
La faible population fausse un peu les statistiques
Sur un mois, d’octobre à novembre, les chiffres régionaux (+0,6 % pour Languedoc-Roussillon, +0,2 % en Midi-Pyrénées) sont un peu moins mauvais qu’au niveau national (+0,9 %). Et certaines données pourraient faire penser à une accalmie dans certains départements. Mais la faible population y fausse un peu les statistiques. Si la Lozère, par exemple, enregistre une baisse de 0,9 % sur un mois, le nombre est relatif : 20 demandeurs d’emploi de moins. La courbe, par contre, est beaucoup plus préoccupante : + 12,2 % sur un an !
Agde-Pézenas, record national
La Lozère reste relativement protégée, avec un taux de chômage de 6,2 % de la population active au second trimestre 2012 quand la zone d’emploi d’Agde-Pézenas accusait un 16,8 %... Soit le record de hausse dans l’Hexagone avec Thiérache (Picardie) et Calais. Outre Agde-Pézenas, les zones d’emploi d’Alès et de Sète affichent des taux de chômage proches de 16 %. Ces taux sont supérieurs à la moyenne nationale (9,7 %) dans toutes les zones de la région, à l’exception de la Lozère.
"Vous ratez un rendez-vous et vous êtes exclus !"
Pire, l’évolution en Languedoc-Roussillon y est plus rapide qu’ailleurs : +1,1 point entre les deuxièmes trimestres 2011 et 2012 (de 12,6 % de la population active à 13,7 %), contre +0,6 % en France métropolitaine. Les zones de Limoux (Aude) et de Prades (P-O) ont vu sur la même période leur taux de chômage croître de deux points.
« On a droit à des beaux discours, mais pour finir par nous dire que c’est un problème de budget », se navre le Sétois Lionel Briet, membre du Mouvement national des chômeurs et précaires. Il exhorte à ne pas baisser les bras : « L’association se bat contre les radiations souvent injustes. Vous ratez un rendez-vous et vous êtes exclus ! »
Les maux de 2012 des entreprises ressentis douloureusement en 2013
Le climat dans le bâtiment et les travaux publics résume bien l’état de
santé économique dans la région. Le BTP, longtemps pourvoyeur d’emplois,
vit des heures douloureuses, sinon noires pour certaines petites
sociétés. Car si des sociétés montpelliéraines profiteront des chantiers
d’infrastructures programmées, l’arrière-pays souffre.Déjà mal en point en 2012, le secteur risque de souffrir un peu plus encore en 2013. Et ce constat vaut pour bon nombre d’entreprises régionales... À Saint-Hippolyte-du-Fort, 58 emplois - sur les 133 existants - sont menacés par un plan social au sein de l’entreprise Jallatte, fabricant de chaussures de sécurité.
À Montpellier et à Toulouse, 100 à 200 suppressions d’emplois sont possibles au sein du groupe Sanofi. À Carcassonne, c’est toute l’activité du glacier Pilpa qui devrait passer à la trappe, avec 123 personnes sur le carreau. Un premier plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) a été retoqué par la justice : il ne prévoyait que huit reclassements. Les salariés contestent un second PSE, qui en propose 63. Le juge des référés, au tribunal de Carcassonne, dira le 10 janvier si l’entreprise R & R est dans son bon droit cette fois.
Carcassonne. Les Pilpa ouvrent l'oeil pendant les fêtes !
Les Sanofi à Gentilly pour souhaiter un "affreux Noël" à la direction !
Illustration : chomage.jpg
Contester l'idée même de licenciements...utopique ? Le NPA et des économistes répondent : réaliste :
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