L'Indépendant 11 janvier 2013
La direction de Pilpa dit aux salariés : 'Vous voulez des reclassements,
alors on vous les donne. Mais vous allez couler les autres sites du
groupe et vous y serez accueillis comme des pestiférés'. C'est une
attitude inacceptable, méprisante et arrogante". Hier matin devant le
juge des référés de Carcassonne, Me Amine Ghenim, le ton calme mais
ferme, a défendu la démarche des salariés de l'usine de crème glacée,
menacée de fermeture.
Ils ont saisi la justice pour que la procédure de
licenciement collectif soit relancée depuis le début. Rappelons que, le
11 décembre dernier, le juge des référés s'était déjà prononcé et avait,
à la demande des salariés, suspendu le plan social. "Vous avez jugé ce
plan manifestement insuffisant, rappelait Me Ghenim au président du
tribunal. Et vous avez invité la direction à reprendre la procédure sur
la base d'un nouveau plan". Or quelques jours à peine après cette
décision de justice, la direction reprenait la procédure en cours et
présentait au comité d'entreprise un plan revu et corrigé, avec 82
propositions de reclassement au lieu des 8 du départ. Mais les salariés,
eux, estiment que la procédure doit redémarrer à zéro. "Il n'est pas
interdit de fermer une usine, mais il faut respecter la loi, argumente
Me Ghenim. Tout doit être repris depuis le début".
Nouvelles expertises
Pour le justifier, l'avocat des salariés s'appuie notamment sur les
commentaires de la direction. "M. Rolland lui-même annonce que la
création de ces postes sur les autres sites du groupe va créer des
difficultés financières et que la charge de travail ne sera pas
suffisante. Si tel est le cas, il est d'autant plus important de
reprendre toute la procédure et de demander aux experts de revoir le
dossier afin d'estimer les conséquences de l'arrivée des Pilpa sur les
autres sites". Pour la direction, tout ça n'est qu'une affaire de
sémantique. "On joue sur les mots, commente Me Cristelle Devergies, pour
le groupe R & R. Le but du comité d'entreprise est de gagner du
temps. Leur demande aujourd'hui est de mauvaise foi et injustifiée. La
société a parfaitement respecté les termes de la décision de justice".
Et de s'appuyer sur l'arme suprême, le dictionnaire, en donnant les
définitions des verbes suspendre et annuler. "On comprend la différence
pour un match de rugby, alors pourquoi pas ici ?", s'interroge
l'avocate. Alors suspendu ou annulé, ce plan ? Le juge des référés
rendra sa décision jeudi prochain. Lionel Rolland, directeur de R & R
France (au premier plan) assistait à l'audience au milieu des salariés.
L'article sur le site de L'Indépendant
L'article sur le site de L'Indépendant
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Ce jeudi matin, le juge des référés de Carcassonne a examiné la
requête des salariés de l'usine Pilpa contre leur direction,
qui souhaite fermer le site carcassonnais. Ils contestent le Plan de
sauvegarde de l'emploi (PSE), engagé par le groupe r & R.Le 11
décembre dernier, le tribunal de grande instance avait donné raison aux
salariés et supendu la procédure de licenciement collectif, reprochant
au PSE de ne proposer que huit reclassements en France aux 124 salariés
carcassonnais.