Sur l’intervention de la France au Mali
samedi 19 janvier 2013En général quand le gouvernement français s’occupe des Maliens c’est pour les expulser, pourquoi tout d’un coup se métamorphoserait-il en défenseur des populations maliennes? En tentant de répondre à cette interrogation, inévitablement on pointe les responsabilités propres de la France dans la crise malienne.
Les responsabilités de la France dans la crise du Mali
Politique d’ajustement structurel
La crise de la dette dans les années 80 a eu des répercussions
dramatiques sur le continent africain. Pour le Mali en 1968, la dette
était de 55 milliards de FCFA [francs CFA, Franc de la Communauté Financière Africaine], en 2005, elle s’élève à 1766 milliards de
FCFA. Les plans d’ajustements structurels et leur déclinaison en
politiques Initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) ont eu des
conséquences désastreuses pour le Mali qui se sont traduites par une
privatisation massive des entreprises maliennes pour le plus grand
bénéfice des multinationales au premier rang desquelles les françaises.
La distribution d’électricité est passée sous le contrôle de Bouygues
qui est aussi présent dans l’extraction, les mines d’or comme la mine de
Morila. La compagnie malienne du développement textile qui gérait la
filière coton a été vendue en partie à Dagris. Orange par sa filiale de
l’époque Ikatel récupère la téléphonie. L’office du Niger qui gère les
terres arables devient un promoteur des accaparements de terres. A cela
s’ajoute la présence des multinationales comme Delmas, ou Bolloré avec
des entrepôts de 100 000 m2essentiellement pour le stockage
du coton La seconde conséquence est l’affaiblissement de l’Etat
incapable de remplir ses fonctions tant sociales que régaliennes. Les
structures sanitaires et d’éducation sont délabrées, l’armée, comme on
l’a vu, est totalement déficiente. Cette tendance est plus marquée dans
le nord du pays qui est la région la plus pauvre.
Dans le même temps existe au Mali, un personnel politique
particulièrement corrompu. L’entourage d’Amadou Toumani Touré (ATT) et
son clan ont amassé des millions d’euros du fait de la corruption et des
trafics notamment dans le nord du pays. Trafics en tout genre qui
financent non seulement les bandes armées djihadistes ou non mais aussi
la hiérarchie militaire malienne et le personnel politique. La France
n’a eu de cesse de soutenir Amadou Toumani Touré qui, s’il a été capable
après le coup d’Etat de rendre le pouvoir aux civils, s’est présenté et
a gagné les élections présidentielles de 2002-2007, puis une seconde fois
en 2007 -2012 mais là, dans des conditions de transparence et de sincérité
du scrutin fort discutables. Comme à son habitude la diplomatie
française a fermé les yeux et a soutenu ATT alors qu’il menait le pays
droit vers l’abîme.
Intervention en Libye
La France a été le fer de lance dans l’intervention militaire en
Libye. Comme pour le Mali, Sarkozy a prétexté l’urgence pour intervenir
- à l’époque il s’agissait de colonnes de blindés qui s’apprêtaient à
entrer dans la ville libérée de Benghazi. On connaît la suite, d’une
intervention pour bloquer cette colonne, elle s’est transformée en une
intervention massive de l’OTAN qui a volé la révolution aux Libyens et a empêché, au fur et à mesure des conquêtes de territoires, de construire
et de fonder des structures de pouvoir. La militarisation à outrance et
la chute brutale de Kadhafi ont créé un vide propice permettant à tous
les groupes djihadistes et les trafiquants de puiser largement dans les
stocks d’armes. De plus cette soudaineté de l’effondrement du régime
libyen sans remplacement crédible d’une structure gouvernementale a
déstabilisé la région entière en enlevant une source de médiation dans
les conflits sahéliens.
La France comme les autres métropoles impérialistes comprend qu’ATT
se refuse à combattre réellement AQMI au nord Mali. Cette question est
d’importante pour la France car AREVA investit de fortes sommes pour
l’extraction de l’Uranium dans la zone du Niger frontalière à celle du
nord Mali. Elle voit dans le MNLA la possibilité de s’en servir comme
d'une sorte de supplétif capable d’assurer la sécurité des installations
minières et de contenir les attaques d’AQMI. Le mouvement national de
libération de l’Azawad (MNLA) est une organisation touarègue laïque, son
agenda est l’indépendance de l’Azawad situé dans le nord du Mali. Il
est le fruit d’une recomposition parmi les organisations touarègues.
L’essentiel des troupes combattantes viennent de Libye où elles
servaient dans l’armée. Avec la chute de Kadhafi elles sont retournées
au Mali avec des armes et des véhicules équipés de mitrailleuses. Un
convoi qui parcourra des milliers de kilomètres sans jamais être
inquiété. La diplomatie française à l’époque conduite par Juppé,
toujours droit dans ses bottes, expliquait que le temps était venu
d’engager des négociations avec le MNLA lui donnant crédibilité et
encouragement: «Paris est favorable à un dialogue politique
inter-malien. Alain Juppé l’a réaffirmé sur les marches du palais
présidentiel: «C’est un dialogue politique qui peut permettre de s’en
sortir et pas une confrontation. Un dialogue inter-malien est absolument
nécessaire». Lors de cet entretien le ministre français a
rappelé que la France était attachée au respect de l’intégrité
territoriale du Mali et que l’adversaire numéro un avait un nom: Aqmi,
al-Qaïda au Maghreb islamique" [1].
Le scénario se déroule différemment de ce qu’avaient prévu les
stratèges du Quai d’Orsay. Le MNLA va faire alliance avec les
djihadistes dans la lutte contre l’armée malienne puis sera expulsé des
principales villes du nord par ses anciens alliés. Il existe quatre
groupes djihadistes, Ansar Dine organisation touarègue qui a refusé de
se joindre au MNLA, sa priorité est l’instauration de la charia. AQMI
qui vient du l’organisation Algérienne du GSPC, Groupe salafiste pour la Prédication et le Combat, le MUJAO (Mouvement pour l’Unicité du Djihad
en Afrique de l’Ouest) et Boko Haram qui est une secte qui sème la
terreur au nord du Nigeria en s’en prenant à l’Etat, ainsi qu’aux
Nigérians de confession chrétienne.
La politique de la France dans la gestion de la crise malienne
Rappel
L’intervention de la France au Mali se situe dans une longue
tradition d’interventions. Depuis l’indépendance des pays africains la
France est intervenue une soixantaine de fois. La stratégie de la France
est de garder son influence politique et économique au moyen d’un
soutien sans faille aux différentes dictatures qui, en échange de cette
assurance tout risque, favorisent les intérêts français. Ainsi les
multinationales hexagonales bénéficient de véritables niches
commerciales, dans l’agroalimentaire, la logistique, les transports, la
téléphonie, mais aussi dans le pillage des ressources naturelles, pétrole
et uranium notamment.
Les pions de la France
Quand elle le peut, la diplomatie française évite d’intervenir
directement. Ainsi dans la crise malienne. Elle dispose de deux
structures. La présidence de L’Union Africaine assurée par le Béninois
Boni Yayi. Lors de sa visite en France le 30 mai, Hollande lui a
conseillé que l’UA fasse une demande de recours au Conseil de Sécurité
de l’ONU pour demander une intervention militaire africaine: «Abordant
les différentes pistes pour une sortie de crise, le président français a
demandé à la Cedeao et à l’Union Africaine de saisir le Conseil de Sécurité de l’ONU, afin que celle-ci puisse «désigner un cadre qui
permette au Mali et plus largement à la zone Sahel de renouer avec la
stabilité»». [2] Lorsqu’il apprit à Montréal l’intervention militaire française, Boni Yayi a déclaré qu’il était aux anges (sic) [3]. Le deuxième point d’appui de la France est la CEDEAO qui est l’organisme qui
regroupe les Etats de l’Afrique de l’ouest; elle est présidé par Alassane
Ouattara qui doit son poste de président de Côte d’Ivoire aux
blindés de la France. L’argument à l’époque était de faire respecter les
résultats des élections présidentielles. Un scrutin dont la légitimé
est de plus en plus discutée. Quant au médiateur de la CEDEAO, ce n’est
autre que Blaise Compaoré bien connu du sérail de la Françafrique,
puisse qu’il a contribué à renverser Thomas Sankara et a été le complice
de Charles Taylor condamné pour crimes contre l’humanité pour ses
exactions au Liberia et en Sierra Leone.
La France s’oppose à un processus de transition politique
Lorsque la hiérarchie militaire a voulu envoyer les soldats maliens
sur le front en leur assurant que les armes et les munitions viendraient
après, une révolte a éclaté dans la caserne de Kati située à une
quinzaine de km de la capitale Bamako. Les mutins se dirigent vers le
palais présidentiel, défendu faiblement par quelques membres de la garde
présidentielle. ATT doit s’enfuir. Les mutins se retrouvent au pouvoir,
ils annoncent la création d’un conseil national. Le putsch est appuyé
par la gauche radicale, les organisations de la société civile militante
et une partie des organisations syndicales qui vont fonder le Mouvement Populaire du 22 mars. Cette organisation ambitionne d’être l’aile
politique des militaires. La diplomatie française est en phase avec les
pouvoirs africains en place, la peur est grande que le Mali s’émancipe
de l’ordre établi et vont tout faire pour remettre en selle le pouvoir
précédent pourtant honni. La CEDEAO va organiser un blocus économique
dont l’efficacité se fait vite sentir du fait de l’enclavement du pays.
Elle va saboter toutes les initiatives visant à une refondation
politique qui réponde aux exigences des populations et réussir à mettre
en place le président de l’Assemblée Nationale qui n’a aucune légitimité
ni populaire ni constitutionnelle. Pire, alors que les djihadistes
renforcent leur position, la CEDEAO va bloquer dans les ports de Dakar
et de Conakry les chargements d’armes que le Mali a pourtant achetés en
toute légalité [4]. Ils seront débloqués quand le gouvernement malien signera la demande d’aide militaire extérieure
Lobby belliciste
C’est la France qui va faire un travail intense de lobbying pour que la
communauté internationale accepte le principe de l’intervention
militaire, c’est elle qui va écrire la résolution de l’ONU et bataillera
pendant des mois contre le scepticisme de l’ONU, des USA, et de
l’Algérie elle-même qui devra accepter à contre-cœur le principe d’une
négociation avec certains groupes, notamment le MNLA et Ansar Dine.
L’intervention militaire de la France
Des observateurs comme Jacquemot dans l’hebdomadaire L’Express explique que cette intervention a été longuement préparée: «Le
déclenchement de l’intervention française a été soudain, mais il était
planifié. Pour preuve, la contre-offensive menée ensuite au-delà des
localités menacées était bien préparée» [5]. Le Drian ministre de la Défense lui aussi parlait en 2012 d’une intervention inéluctable [6].
Une fois de plus, l’urgence évoquée d’une intervention militaire sert
à éviter le débat et permet d’avancer des objectifs qui évoluent au fil
du temps. En effet l’intervention a été justifiée pour stopper
l’avancée des djihadistes. Aujourd’hui on voit bien que l’objectif
initial atteint, un nouveau apparaît désormais: on parle «d’éradiquer les islamistes, de sécuriser l’Etat malien», ce qui permet à la diplomatie française d'avoir toutes les marges de manœuvre.
Une intervention qui est faite en dehors du cadre juridique
international.
Rappelons que la résolution 2085 du conseil de l’ONU
n’autorise que les interventions des forces armées africaines. La France
a obtenu un assentiment a posteriori du conseil de l’ONU avec cependant
de fortes réserves des experts militaire de cette instance.
Toujours pour rester dans le cadre légal, la France argumente qu’elle
a agi suite à la demande du président malien qui, comme nous l’avons vu,
n’a pas plus de légitimité constitutionnelle que populaire.
Cette intervention va durer du fait de la résistance importante des
djihadistes liée à leur entrainement et à leur armement. De plus la
tactique opérée par ces groupes est désormais de se séparer et de tenter
d’envahir des villes moyennes ou petites. Ainsi les frappes des avions Mirages et Rafales vont vite devenir inopérantes. En effet ils servent
avant tout à frapper des positions fixes clairement établies, QG,
entrepôts, camps d’entraînement, etc. Dans tous les cas des opérations
terrestres devront avoir lieu. Déjà des combats ont été engagés par les
militaires français à Diabali. Théoriquement ces opérations devraient
être du ressort des armées africaines, mais ces dernières, comme celles
du Niger ou du Sénégal sont peu efficaces et, si elles sont relativement
efficientes, elles ne connaissent pas le terrain comme l’armée nigériane. Aussi dans tous les cas l’armée française devra se déployer,
et il n’est pas exclu qu’elle soit en première ligne dans les
affrontements. Le début d’une intervention pérenne est amorcé puisque
l’objectif est de déployer 2500 soldats au Mali.
Notons car c’est aussi un élément important à l’heure de l’austérité
budgétaire que le coût de l’intervention actuelle est estimée à
400 000 euros par jour [7], on imagine ce que l’on aurait pu faire
avec de telles sommes pour l’amélioration des structures sanitaires et
sociales dans la région du nord Mali.
Le renforcement du plan Vigipirate, la volonté d’une dramatisation à
outrance des risques de terrorisme, contribuent à créer un climat d’union
nationale, et renforcent dans le même temps le climat raciste de la
France. Une fois de plus les thèses de l’islam comme danger potentiel
pour la France vont être renforcées.
Un risque de crise humanitaire majeure
Après six jours de conflit l’ONU a enregistré plus de 150
000 réfugiés qui fuient les zones de guerre et se réfugient dans des pays où
déjà la population est pauvre ainsi que 230 000 déplacés à l’intérieur du
Mali [8]. Faute d’accompagnement politique, le vide créé par la fuite des
djihadistes des principales villes de la région risque de voir éclore des
conflits entre les communautés basés sur des ressentiments anciens. Le nombre
extrêmement important d’armes en circulation dans la région, les milices qui se
sont créées notamment le Ganda Iso (fils de la terre en langue Songhaï), une des
trois milices qui constituent le Front de Libération du Nord Mali, la récente
prise de position du MNLA qui refuse que l’armée malienne puisse entrer au nord
Mali, font craindre une explosion de violence ou, du moins, une succession de
conflits extrêmement meurtriers alimentés par la mise en place de milices
d’auto-défense des différentes communautés. Il y a un risque avéré de voir une
situation identique à celle de l’est du Congo Kinshasa (RDC), où pourtant les
forces de l’ONU sont présentes mais n’arrivent pas à enrayer cette spirale.
D’autant que, comme pour la RDC,
au-delà des conflits entre communauté, les enjeux économiques liés aux
différents trafics dans cette région sont énormes, notamment celui de la
drogue. Le cas le plus parlant est l’atterrissage d’un Boeing 727 rempli de
cocaïne à destination de l’Europe avec une valeur marchande de plusieurs
millions d’euros. Déjà, nous assistons aux exactions perpétrées par l’armée
malienne comme l’indique le journal Le Monde [9]
Notre position va à l’encontre d’une quasi union nationale. Certains
ont pu se laisser envahir par une émotion tout à fait légitime face à la
barbarie des djihadistes et la souffrance des populations, mais, dès
maintenant les choses deviennent plus claires, on nous explique que la
guerre sera longue coûteuse et dure.
La France qui est la source des problèmes ne peut être la solution.
En effet la France qui depuis l’indépendance des Etats africains n’a eu
de cesse de soutenir les pires dictatures, les pires massacres, les
pires guerres, qui est impliquée dans le génocide du Rwanda, n’est
certainement pas la mieux placée pour défendre les droits des peuples en
Afrique.
Nous ne pouvons que dénoncer la Françafrique, son soutien aux
dictateurs, le fait que Hollande reçoive les Bongo, les Déby, les
Compaoré, le fait qu’elle n’ait pas prononcé une seule protestation contre
les violences des forces de répression au Togo à l’encontre des
manifestants.
Nous devons réaffirmer notre solidarité avec les forces progressistes
africaines et maliennes qui s’opposent à l’intervention française.
(1) http://www.rfi.fr/afrique/20120226-...
(2) http://www.lanouvelletribune.info/i...
(3) http://afriqueexpansion.com/news/68...
(4) http://www.maliweb.net/news/armee/2...
(5) http://afriqueexpansion.com/news/68...
(6) http://www.maliweb.net/news/armee/2...
(7) http://french.irib.ir/info/internat...
(8) http://www.lemonde.fr/afrique/artic...
(9) Le Monde.fr | 15.01.2013
L'article sur le site national du NPA
Sur l'appui apporté par la gauche radicale malienne au coup d'état du 22 mars 2012, lire l'article du même auteur dans Inprecor : Une crise globale
Lire à partir du paragraphe D’une mutinerie au coup d’État
Illustration : Hollande_va‑t‑en_guerre‑ef4b3.jpg
A lire aussi
Tiré du blog de Lucky
Cet écho de presse
Si l'on en croit le
Canard Enchaîné de cette semaine (page 2), François Hollande a visité ce
14 janvier 2013 la base militaire d'Abu Dhabi, « vitrine » de
l'armement français.
Sans complexe, il aurait interpellé sur place
l'un des pilotes de chasse dont les Rafale sont positionnés à Abu
Dhabi : « Il se peut qu'on ait besoin de vos Rafale au Mali ». Certes,
on peut comprendre qu'il faille agir pour empêcher les islamistes
d'envahir Bamako, mais pourquoi François Hollande a précisé : « Il
faudra leur montrer toutes les qualités du Rafale » (aux acheteurs
potentiels, d'abord les Émirats) et surtout : « C'est aussi un élément
très important de votre mission : montrer que les matériels français
sont les plus performants... Merci pour votre double mission : à la fois
opérationnelle et... commerciale !.... ».
Tiré du blog de Lucky
La position du NPA, des députés et sénateurs du Front de Gauche, du PG, de EELV, de AL et de
LO à la suite de l'article ci-dessous ->
LO à la suite de l'article ci-dessous ->
Les dangers du choix de François Hollande
Mali: la guerre aveugle et solitaire de la France
Mediapart 15 janvier 2013 |
Communiqué de SURVIE : La France intervient au Mali et réaffirme son rôle de gendarme en Afrique
Vidéo.Survie à propos de l'intervention française au Mali
Sur l’intervention de la France au Mali
(Europe Solidaire Sans Frontières)
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