Elne. Plusieurs centaines de personnes sur les « Chemins de la Retirada »
L'Indépendant Le 24 février à 11h05 par Arnaud Andreu
La tramontane glaciale n’a pas suffi à décourager les enfants de la Retirada. Ils étaient plusieurs centaines à s’être réunis hier matin devant la gare SNCF. Près de cinq cent selon les organisateurs. Le cortège s’est mis en marche aux environs de 10 h. Destination : la Maternité suisse. Objectif : commémorer l’exode des 500 000 républicains espagnols qui ont fui la dictature franquiste en février 1939. Une marche dédiée à Elisabeth Eidenbenz « Cette année, nous avons choisi de dédier cette marche au travail d’Elisabeth Eidenbenz », souligne Rosy Godet, la présidente de l’association organisatrice, FFREEE (Fils et filles de républicains espagnols et enfants de l’exode). Entre 1939 et 1944, la Maternité suisse, dirigée par Elisabeth Eidenbenz, a en effet permis à des réfugiées espagnoles de sortir des camps où elles étaient internées pour donner naissance à environ quatre cents enfants.
Suite des commémorations
La commémoration se poursuit aujourd’hui au centre culturel de Collioure. Avec, au programme, des conférences animées par Antonina Rodrigo et Bénédicte Mathios à 9 h 45, la remise du prix d’écriture lycéen à 11 h 15 et la remise du prix international de littérature Antonio Machado à 11 h 35. Sans oublier le traditionnel dépôt de gerbe sur la tombe du poète à 12 h 30 (au cimetière marin) et une pièce de théâtre par la troupe « Voces de Mujeres » à 15 h. Une bonne demi-heure de marche aura été nécessaire pour rallier la Maternité suisse depuis la gare.
« Un bébé des camps »
Elios Pascual, 72 ans, de Versailles : « Je suis venu car ma famille est arrivée ici lors de la Retirada, en 1939. Je suis né un an plus tard. J’ai été bébé au camp de Rivesaltes. J’y ai vécu huit mois. Mon père était anarchiste et lieutenant dans l’armée républicaine. C’est pourquoi je viens aujourd’hui rendre hommage aux combattants de la liberté. Dans les années 40 et 50, c’était difficile d’être le fils d’un exilé. Mais j’ai pris l’ascenseur social et je suis devenu ingénieur. »
« Hommage à Machado »
« J’ai vécu la Retirada »
« Ce sont mes racines »
L'article sur le site de L'Indépendant
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