Depuis 2001, la Ville détruit les Tritons pour mieux rénover le
quartier... Mais, alors que les destructions de la quatrième tour
Cambon, vidée de ses habitants, et de la cinquième et dernière la tour D
'Alembert (encore habitée) sont annoncées, la polémique enfle sur fond
de désarroi social et urbain.
D’un côté, le "rien ne nous arrêtera" de Louis Pouget, président d’ACM. De l’autre, le "s’il faut se mettre devant les engins de chantier, nous le ferons" du Collectif des tours des Tritons né en juin 2012. Nous en sommes là. Alors que, mardi, une réunion d’information a tourné court, dans une grande confusion, à la maison pour tous Georges-Brassens.
D’un côté, le "rien ne nous arrêtera" de Louis Pouget, président d’ACM. De l’autre, le "s’il faut se mettre devant les engins de chantier, nous le ferons" du Collectif des tours des Tritons né en juin 2012. Nous en sommes là. Alors que, mardi, une réunion d’information a tourné court, dans une grande confusion, à la maison pour tous Georges-Brassens.
Résumé des épisodes précédents : depuis plus de dix ans, la Ville et son
bailleur social, ACM, se sont lancés dans un vaste programme de
rénovation de ces hauts de La Paillade estampillés “trente glorieuses”,
avec vue sur la mer mais à l’horizon social de plus en plus bouché. Un
but : en finir avec la densification qui, à terme, devrait être divisée
par deux sur le secteur. Trois des cinq tours de dix-sept étages ont
déjà été détruites, remplacées par un habitat davantage dans l’air du
temps. La quatrième tour - Cambon -, d’ores et déjà vidée de ses
habitants, devrait être mise à bas d’ici l’automne prochain.
Le coup de gueule des habitants à propos de leur quotidien dégradé
L’ennui est que bon nombre de résidants (une soixantaine de familles se
sont rapproché du collectif) de l’ultime immeuble debout et habité -
D’Alembert -, tout proche, ne l’entendent pas de cette oreille. Tout en
voulant se faire entendre, notamment sur leurs conditions de vie, depuis
longtemps mal supportées : problèmes d’ascenseurs et de sécurité
comprise, de chauffage, d’isolation, d’alimentation en eau, etc. "Ici,
on doit tout faire nous-mêmes, comme gérer les incivilités, alors que
nous réclamons des ouvertures d’immeuble avec interphone et la présence
d’un concierge, ou même devenir électricien dans nos appartements."
Le bailleur social de la Ville mise sur "un habitat repensé"
Du coup, pour le collectif, pas question d’assister à une démolition de
plus - et d’en subir les désagréments - sans profiter de cet ultime
moyen de pression. Traduction : "Nous nous opposons à la destruction de
notre tour jumelle tant que nous ne sommes pas tous relogés, nous, les
D’Alembert." Une sorte de préalable assorti d’une proposition : "Nous
sommes prêts à aider l’ACM à monter des dossiers pour des familles que
nous connaissons bien, à favoriser les contacts et échanges dans un
local commun. Mais que l’on arrête de nous mépriser." Face à ce
sentiment "d’abandon", ACM, qui parle volontiers d’instrumentalisation,
répond que l’avenir lui donnera raison, dans un quartier à l’habitat
repensé. Et que tout se fera dans la concertation. "Jusqu’à présent,
nous y sommes bien parvenus. La tour Cambon sera démolie, puis
D’Alembert." Reste pour cette dernière à régler un problème de
financement de l’opération. À mettre en place entre plusieurs
collectivités. Pour cause de désengagement du plan national de
rénovation urbaine. Sur fond de mal-être humain.
En chiffre : 30 M€ investis
Démolition des tours Cambacérès et 2001 ; Monge en 2005 ; Condorcet en 2012.
A la place : 165 logements construits. Déjà 25,76 M€ investis. A terme
(une fois les tours par terre) 30 M€. La quatrième tour (Cambon)
détruite, 53 logements seront construits, dont 44 collectifs et 9
individuels. Restera alors l'opération D'Alembert.
Sur les actuels évènements de La Réunion
Communiqué du NPA
LA RÉUNION: LE VOLCAN SOCIAL
jeudi 21 février 2013
Depuis une semaine, des jeunes chômeurs multiplient manifestations, blocages, incendies pour exiger des emplois.
Comme en février 2012 contre la vie chère, St Louis, St Denis, Le Port,
... le mouvement fait le tour de l'Ile.Comme en 2009 où les manifs du
Cospar avaient mobilisé des dizaines de milliers de manifestant-e-s, les
renforts de police arrivent de "métropole".
"sa va pété" à nouveau, sûrement encore plus violent.
La
lave qui dévore la société réunionnaise c'est : un taux de chômage
record - 30% en moyenne, atteignant près de 60% chez les jeunes -, 8 000
entreprises de l’île qui ne payent pas leurs charges sociales et
fiscales, représentant 1, 2 milliard d’euros de dettes, fin 2012, hausse
du prix du gaz et du reste. Le clientélisme pratique trop courante dans
beaucoup de mairies dans l'attribution des emplois maintient l'Ile dans
le "fénoir" (l'obscurité).
Le ministre des Outre-mer Victorin Lurel a
cru répondre à la situation en annonçant 9 000 contrats aidés et 5 000
emplois d’avenir pour la Réunion. Cela ne fait évidemment pas le compte
face aux 23 000 jeunes demandeurs d’un emploi et
on peut être sûr que dans 6 mois, à la fin des quelques contrats aidés
qui seront obtenus, "sa va pété" à nouveau, encore plus violemment.
Le
NPA tient à manifester sa solidarité aux luttes des jeunes pour le
respect de leurs droits, pour le droit au travail, à un revenu décent.
Le NPA dénonce la répression mise en œuvre et exige le départ des forces
de police mobilisées contre eux.
Montreuil, le 21 février 2013
En février dernier [2012], une expertise commentée par la presse en ligne a établi que 9 des 10 communes les plus inégalitaires de la République se trouvent à La Réunion.
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