Gaz de schiste. Ils disent "masser" la roche mais ils font trembler la terre... ils se foutent de notre gueule !
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LE MONDE
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Stéphane Foucart
Le 6 novembre 2011, un séisme de magnitude 5,7 frappait la petite ville de Prague, dans l'Oklahoma (Etats-Unis). Le tremblement de terre détruisit une quinzaine d'habitations, fit deux blessés et tordit le ruban d'asphalte d'une quatre-voies. Précédé d'un événement classé au cinquième niveau de l'échelle de Richter et suivi d'environ un millier de répliques de faible intensité, il fut ressenti dans 17 Etats américains. Apparemment sans grand intérêt - ni par son ampleur ni par les dégâts occasionnés -, le séisme de Prague a pourtant un statut un peu particulier. Il a toutes les chances d'avoir été le plus fort sursaut de la croûte terrestre provoqué jusqu'ici, sur le sol américain, par des activités humaines.
ELÉMENTS RADIOACTIFS
La situation en Oklahoma n'est pas isolée. La récente ruée vers les gaz et huiles de schiste produit des quantités importantes d'eaux usées dont il faut bien se débarrasser. Une bonne part du fluide de fracturation (mélange d'eau, de sable et d'adjuvants chimiques) utilisé pour fissurer la roche-réservoir, loin sous la surface, est en effet régurgitée par les puits, après la fracturation de la roche. Ces eaux usées, inutilisables, chargées d'adjuvants chimiques, de métaux lourds ou d'éléments radioactifs présents dans la roche-mère, sont souvent réinjectées dans des vieux puits.
En 2012, au congrès annuel de la Société géologique américaine, l'US Geological Survey (USGS) a présenté des travaux montrant qu'en Oklahoma le nombre annuel de séismes de magnitude supérieure à 3 a été multiplié par 20 entre 2009 et 2011, par rapport au demi-siècle précédent. Selon l'USGS, l'Arkansas, le Texas, l'Ohio et le Colorado, où se déroulent des opérations d'injection ou de fracturation, connaissent une situation comparable.
Stéphane Foucart
Gaz de schiste : désormais, on ne fracture plus la roche, on la « masse »
Extraits : Les pétroliers sont-ils les nouveaux « masseurs » de la roche ? Le 30 juin 2011, le parlement français interdit l’utilisation de la technique de fracturation hydraulique
pour explorer et exploiter les gisements de gaz et de pétrole en
France. Pour autant, les défenseurs de l’environnement ne désarment pas,
car les industriels n’ont pas abandonné l’idée de fracturer la roche.
Plus discrètement, avec d’autres mots. [...]
Rue89 a contacté Séverin Pistre, hydrogéologue et professeur à
l’université Montpellier-II. Il est formel sur ces nouvelles
dénominations :
A lire aussi« La stimulation hydraulique, c’est un terme générique qui englobe la fracturation. Niveau concept et niveau recherche sur les huiles ou gaz de schiste, c’est la même chose.Son verdict est sans appel :
Pour être direct, le “massage de la roche”, c’est quand même un peu du foutage de gueule. » [...]
« Si vous me demandez s’il existe une technique opérationnelle pour extraire le gaz sans fracturer, la réponse est non. »L'article intégral sur le site de Rue 89
Gaz de schiste. Les manoeuvres pour légitimer son exploitation continuent...
Ci-contre Séverin Pistre, Hydrogéologue à l’université Montpellier 2