Aude. La population explose
L'Indépendant - 1er avril 2013 par Séverine Troucat
La croissance démographique est de plus en plus forte dans l'Aude,
malgré un solde naturel négatif. Selon les dernières données de l'Insee,
l'Aude compte quelque 354 000 habitants aujourd'hui. Sa population
augmente de 4 400 personnes par an. Avec un taux de croissance annuelle
moyenne de 1,3 % (équivalent au taux annuel régional), elle augmente
plus rapidement qu'en France métropolitaine (+ 0,7 % par an). Cette
croissance est due à l'arrivée de nouveaux habitants (+1,4 %), qui
compense un solde naturel négatif. "La population augmente presque
partout, confirme Fabrice Paya, responsable du service Habitat à la DDTM
(Direction départementale des territoires et de la mer). Actuellement,
les nouveaux arrivants s'installent en priorité sur le littoral (+2,4 %
par an), dans les agglomérations narbonnaise et carcassonnaise, dans le
Lauragais et le long de l'axe autoroutier".
Et de poursuivre : "La croissance est particulièrement forte sur le Narbonnais où le taux d'évolution est supérieur à la moyenne régionale annuelle (+ 1,5 %, soit + 1 200 habitants)". Certaines villes intermédiaires sont également attractives, comme Limoux, par exemple. "Cette commune a un développement endogène, c'est-à-dire qu'elle a elle-même incité, commente Fabrice Paya. Elle a attiré de nouveaux habitants en interne, en créant des équipements". Enfin, aujourd'hui, des zones rurales, comme les Corbières connaissent, elles aussi, une forte croissance démographique. En revanche, quelques communes comme Villalier, Quillan ou encore Axat perdent une centaine d'habitants par an en moyenne. Cette carte est extraite de l'Atlas départemental de l'Aude, réalisé par la DDTM 11, et consultable sur internet à : www.aude.gouv.fr/atlas-departemental-juillet-2012-a4433.html.
Le logement au coeur de la problématique
- Forte croissance des ménages. "Entre 1999 et 2009, la population a augmenté de 14 %, alors que le nombre de ménages a augmenté de 20 %, explique Fabrice Paya, chef du service Habitat à la DDTM. Cette tendance s'explique par le phénomène de desserrement, c'est-à-dire les divorces, décohabitations et autres séparations". L'Aude a besoin de plus de logements.
- Des ménages de plus en plus petits. "Il y a 30 ans, le ménage moyen audois était composé de 4 personnes. Il y a 10 ans, il était de 2,4 personnes et aujourd'hui, il est de 2,2 %". Là encore, la tendance est liée au desserrement et accentue les besoins.
- Surtout des T3 et T4. Malgré des ménages plus petits, la demande en grands logements reste forte. "Sur le parc public, les gens réclament surtout des T3 ou T4, confirme le chef du service Habitat. Ça s'explique par le fait que les familles, mêmes décomposées, ont besoin d'espace pour accueillir les enfants".
- Des isolés et des précaires. L'Aude accueille de plus en plus d'habitants isolés, souvent des personnes âgées et qui vivent seules, qui ont besoin "de petits logements adaptés". Par ailleurs, la population audoise est particulièrement indigente : 4e rang national de la précarité ; un taux de pauvreté de 19,3 % contre 13 % en France. "80 % des Audois sont éligibles à un logement social, rappelle Fabrice Paya. Or, il n'y a que 9 % de logements sociaux, contre 17 % en France".
- Manque de logements. Le département doit à la fois rattraper son retard en matière de construction et suivre le rythme de la croissance démographique. Entre 3 500 et 4 000 logements se construisent chaque année, dont 300 à 500 de HLM. "Mais la moitié des nouveaux logements sont là pour répondre à la demande locale, liée au desserrement". Pour faire face aux besoins extérieurs, l'Aude souhaite reconquérir les 20 000 logements vacants recensés.
2 Où s’installent-ils ? Entre 1968 et 1990, la population de l’Aude se concentre autour des centres urbains. En particulier autour de Narbonne et Carcassonne, mais aussi vers Castelnaudary et Limoux. Puis, de 1990 à 2010, les habitants s’étalent et s’installent un peu partout dans le département. Aujourd’hui, et depuis les années 2000, tous les cantons audois voient leur population augmenter, sauf celui d’Axat.
3 D’où viennent-ils ? Les nouveaux arrivants dans le département viennent de lieux différents. Selon les données les plus récentes de l’Insee, 15 % sont originaires de Midi-Pyrénées, 15 % de la région Languedoc-Roussillon (hors Aude), 15 % de la région parisienne et 5 % de l’étranger ou des Dom-Tom. En ce qui concerne les 50 % restants, ils viennent des quatre coins du pays.
4 Qui sont-ils ? Les nouveaux arrivants sont souvent des retraités mais pas seulement. De plus en plus, de jeunes actifs, originaires du département, reviennent vivre ici grâce au travail et d’autres viennent s’y installer par choix.
L'article sur le site de L'Indépendant
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