Le président du MDH, le Montpelliérain Hussein Bourgi, regrette
"vivement le contenu partial et parcellaire" du message commun à toutes
les associations lu ce dimanche lors des cérémonies.
C'était aujourd'hui la Journée nationale du souvenir de la déportation. A
cette occasion, un message commun redigé par les associations de
déportés (Fondation pour la Mémoire de la Déportation-FMD, Fédération
Nationale des Déportés et Internés de la Résistance-FNDIR, Fédération
Nationale des Déportés et Internés de la Résistance Patriotes-FNDIRP,
Union Nationale des Déportés, Internés et Familles de disparus-UNADIF) a
été lu un peu partout en France lors des différentes cérémonies. Un
message qui n'a pas vraiment plu au Mémorial de la déportation
homosexuelle.
"Un silence insupportable, coupable"
Dans un communiqué, son président, le Montpelliérain Hussein Bourgi,
regrette "vivement le contenu partial et parcellaire" de ce message
commun. "En effet, peut-on lire par ailleurs, ces associations dénoncent
fort justement les 'discours antidémocratiques, xénophobes, racistes et
antisémites' qui refont surface ces derniers mois. Elles ne font en
revanche aucune mention de la montée de l'homophobie, que ce soit dans
les discours ou dans les actes. Ces associations mentionnent, à juste
titre, certaines victimes de la déportation - 'les Juifs, les Tziganes
et les Résistants'- mais prennent soigneusement le soin de passer sous
silence d’autres victimes et notamment les homosexuels. Ce silence est
insupportable ! Ce silence est coupable !"
Conception hémiplégique
Et Hussein Bourgi de poursuivre : "En taisant la répression homophobe du
régime nazi, en évinçant ses victimes du seul message à l’occasion de
cette cérémonie, ils nous servent une fiction excluant encore et
toujours les déportés pour motif d’homosexualité de la mémoire
collective." Et de conclure : "Le MDH invite ces associations à se
ressaisir et à rompre avec cette conception hémiplégique de la mémoire
de la déportation en reconnaissant l'ensemble des victimes : Juifs,
Tziganes, Politiques, Résistants, Homosexuels, Asociaux, Prisonniers de
droit commun, Apatrides. Tous ces compagnons d’infortune ont connu la
même souffrance dans les camps nazis. Au nom de cette histoire commune,
au nom de l’universalité de cette tragédie, il ne saurait y avoir de
hiérarchisation ou d’exclusion de certaines victimes."