Gaz de schiste, enfumage assuré
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Gaz de schiste: à peine un peu plus d’un emploi créé par puits creusé
Publié le 23 avril 2013 par Eldon
Publié le 23 avril 2013 par Eldon
Le Conseil d’Etat a indiqué jeudi être saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par la société pétrolière Schuepbach Energy pour contester la loi française interdisant la technique de la fracturation hydraulique pour
l’exploitation des gaz de schiste. Le lobby des industries excavatrices
n’entend donc pas se laisser priver des milliards d’euros de bénéfices
qui n’attendent qu’à être ramassés.Son argument clé ainsi que ceux des
experts auto-proclamés réside dans les dizaines de milliers d’emplois
que l’exploitation de cette ressource créerait.
Oui, sauf que
Thomas Porcher, un jeune économiste vient de démontrer dans un essai à
paraître le 2 mai, sur la base des emplois créés aux Etats-Unis , qu’un
puits n’a créé en moyenne qu’un peu plus d’un emploi.
Dans son
entretien accordé au magazine Marianne, Thomas Porcher ne conteste
nullement que les Etats-Unis aient créé environ 600 000 emplois grâce au
gaz de schiste.
Cependant, il convient selon lui de tenir compte
du fait, passé sous silence par les défenseurs de l’exploitation du gaz
de schiste, certains médias et les experts à la solde des industriels, qu’entre 2005 et 2012, le nombre de puits aux Etats-Unis est passé de 14 000 à plus de 500 000, et que cela n’a créé donc qu’un peu plus d’un emploi par puits.
Ce qui n’est guère surprenant car la production de gaz, comme toutes
les industries extractives, ne nécessite que peu de main d’oeuvre.
L’université
de Cleveland est arrivée dernièrement aux mêmes conclusions. Dans les
comtés d’Ohio au cœur du boom du gaz de schiste, l’emploi a augmenté de
1,4% entre 2011 et 2012 alors que les autres comtés d’Ohio (sans
schiste) ont gagné 1,3% sur la même période. En cause, la destruction
des emplois dans le tourisme et dans l’agriculture qu’entraîne
l’exploitation du gaz de schiste.(Regards)
Pour atteindre les 100 000 emplois annoncés en France, il faudrait donc creuser environ 90 000 puits.
Thomas
Porcher rejette par ailleurs l’idée d’un gaz moins cher car la France,
sous peine d’une rapide pénurie, devrait aligner le prix du gaz de
schiste avec celui du gaz importé.
Pour finir, il précise que le
gaz du schiste ne profiterait qu’aux industriels et même pas à la
France, qui malgré qu’elle soit propriétaire du sous-sol, ne pourrait
exiger de grosses redevances en raison du code minier.
Bref vous l’aurez compris, encore un enfumage dans les règles. Le chômage a bon dos.
Le mirage du gaz de schiste, de Thomas Porcher, éditions Max Milo
Sources: Marianne n°835 – 20 min
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L'article original
Pour le Medef, ne pas investir sur le gaz de schiste "serait une erreur dramatique"
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