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Il faut que Hollande vous nomme premier ministre ? Mélenchon :" oui, bien sûr, c'est le but...Il peut me nommer premier ministre"...



 Tribune libre : bateau ivre mélenchonien...ça va durer longtemps ?

(Antoine, comité NPA Pic-Saint-Loup)

 Jean-Luc Mélenchon ou l'art de manier l'eau et le feu, le grand coup de balai et l'élégant effleurement de la balayette. Qu'on en juge par deux déclarations qui détonnent, pour le moins, avec la rhétorique enflammée habituelle du lider maximo du Front de gauche.  C'était aujourd'hui sur le site d'Europe 1

La première "sortie", hollandocompatible:


"Jean-Luc Mélenchon a de l’ambition et le fait savoir. Interrogé lundi matin par Europe 1, le leader du Front de gauche, ne le cache pas : devenir Premier ministre, il "travaille à cela", a-t-il reconnu. "Bien sûr, c'est le but. François Hollande avait une chance de faire quelque chose de bien, il l'a ratée. Il peut se rattraper... Il peut me nommer Premier ministre. Je n'ai pas peur !", a lancé le médiatique patron du Parti de gauche, qui assure toutefois ne pas avoir été contacté dans le cadre d’un éventuel remaniement." (voir aussi la vidéo)

La seconde, montebourgiennement assumable : 


"S’il rejette l’hypothèse de son entrée au gouvernement si Jean-Marc Ayrault est maintenu à son poste, Jean-Luc Mélenchon a déjà assuré qu’il pourrait revoir sa position si… Arnaud Montebourg s’installait à Matignon. "Si c'est Montebourg le Premier ministre, le Front de gauche ira parler. On ira regarder si c'est possible [d'entrer au gouvernement]", a-t-il assuré dans l'émission "C Politique" sur France 5, dimanche 14 avril. Problème pour le leader de la gauche de la gauche, le ministre du Redressement productif n’est "pas candidat" : "je ne suis pas le président de la République. C'est lui qui décide." Pas à une contradiction près Mélenchon écrivait sur son blog, cinq jours auparavant, ces paroles peu amènes sur le désengagement de l'Etat en faveur du privé : "Il ne manquait que Montebourg dans ce pauvre tableau. L’obsession comptable a fini par l’atteindre au détriment de tout autre raisonnement politique. Il l'a dit le 5 avril dernier dans le Wall Street Journal, le journal des traders américains. Voilà ce qu'a déclaré Montebourg : "Dans le cadre de l'effort de restructuration budgétaire (…), nous réfléchissons à des changements dans les participations de l'État" dans les entreprises." (tiré du blog de JL Mélenchon).


On retrouvera ces perles lâchées sur Europe 1 mais aussi sur C Politique ici

Que retenir de tout cela ? Au moins que, contrairement aux apparences médiatico-montées en épingle, il y a une constante mezza-voce dans le cheminement sabre au clair du personnage. Déjà en novembre dernier nous avions en effet eu ceci : "Il y a une majorité de gauche à l’Assemblée : je propose qu’elle change de centre de gravité. Je suis prêt à être Premier ministre, mais je peux aussi imaginer de ne pas l’être. Qu’une coalition se fasse avec des socialistes, des écologistes et des élus du Front de Gauche, sur une ligne de rupture évidemment avec la logique capitaliste et productiviste. C’est possible. A nous de faire la démonstration que nous sommes des partenaires fiables, idéologiquement stables, non dogmatiques." (Mélenchon : « Je suis prêt à être Premier ministre », Rue 89).  

Mais en octobre 2011 nous avions aussi relevé ceci, déjà sur Montebourg : Mélenchon et Montebourg, dérapage mal contrôlé

Et comment oublier que même Chevènement avait été approché en février 2012 : Chevènement renonce, Mélenchon et Hollande lui font les yeux doux ?

Autrement dit la sortie d'aujourd'hui s'inscrit en réalité dans un long fleuve bien tranquille que le torrent tribunitien, qui fait le délice de tant de gens désireux de prendre les premiers raccourcis politiques venus, fait oublier : Jean-Luc Mélenchon n'a jamais abandonné une stratégie de rapprochement avec le PS ou de certaines de  ses tendances. En cela, tout en se positionnant en extériorité organisationnelle vis-à-vis de ce parti, il a conservé le cap d'une recomposition d'alliances qu'il a toujours défendue dans ses rapports aux tendances internes de ce parti du temps où il en était membre. Aujourd'hui dehors comme hier dedans, désormais accroché au PC, grâce à l'accrochage dudit PC au PS dans les collectivités locales mais aussi au-delà, le coprésident du PG manoeuvre toujours pour peser sur le PS et, comme toujours, le pousser à gauche, si possible sous sa houlette ! Avec seulement un pilonnage plus agressif qu'avant. Disons-le, chez Mélenchon, il aura fallu tout changer (sortir du PS, fonder le PG et créer le Front de gauche) pour que rien de stratégique ne change : gouverner avec le PS. Comme toujours avec l'objectif proclamé haut et fort que tout change : la fin de l'austérité, la proclamation de la VIe république...car, cela saute aux yeux, premier ministre de Hollande ou simple ministre de Montebourg, c'est assurément une voie (LA voie ... royale) pour la révolution citoyenne...

 
Quoi qu'il en soit, ce sont les anticapitalistes du Front de Gauche que l'on aimerait entendre sur cette petite musique qui se déroule comme en sourdine des discours de fureur : le NPA, depuis son indépendance organisationnelle, n'a aucune pudeur diplomatique à exprimer son désaccord sur ce que d'aucuns n'hésiteraient pas à qualifier de duplicité politicienne. Mais ni la GA ni la Fase ni d'autres qui proclamaient fièrement que l'intégration de leur anticapitalisme dans le Front de gauche ne se ferait jamais sous un régime d'expression bridée, n'ont cru bon, à ce jour, de commenter tous ces "pronunciamientos" mélenchoniens accommodants avec le PS qui pourtant ne cadrent pas avec l'orientation qu'ils déclarent vouloir pour le Front de gauche. Leur position est certes inconfortable, étant donné les rapports de force existant dans cette coalition et le cadenassage organisationnel en vigueur accordant de fait une totale liberté de parole au grand dirigeant national dont aucun partenaire ne peut se prévaloir....Mais quand même...

 
Ceci étant pointé il n'en reste pas moins que le NPA participera aux rassemblements unitaires du 1er mai et du 5 mai car, précisément, sa conception de l'unité se fonde sur le maintien de son indépendance politique : nous ne partageons pas bien entendu ce qu'il faut bien désigner comme des appels du pied à Hollande à virer à gauche avec le Front de gauche. Nous restons partisans de la constitution d'une opposition à Hollande et à tout gouvernement par le PS constitué sans croire un seul instant à la chimère d'un  gouvernement hollando-montebourgien-mélenchonesque prônant des mesures de rupture avec l'ordre capitaliste. Nous défilerons donc le 1er mai et le 5 mai pour tout autre chose que ce que Mélenchon a proposé sur Europe 1 et C politique... (voir ici). Nous pensons ainsi être en phase avec nombre de militants ou de sympathisants du Front de gauche qui refusent tout compromis avec le PS et Hollande !

Antoine (comité PSL)

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