Avant le comité d'entreprise de demain, le personnel a fait le point
avec ses experts et son avocat. "Samedi dernier, la direction nous a fait
parvenir une version 2 du plan social numéro 2. Et nous avons encore
reçu quelques modifications ce matin… On se demande si ce plan social a
bien été préparé !". Les représentants du personnel de l'usine de crème
glacée de Carcassonne, menacée de fermeture depuis l'été dernier,
ironisent sur les hésitations de la direction. Pour autant, le sujet de
la fermeture du site est suffisamment sérieux pour qu'ils préparent
activement la prochaine rencontre avec la direction, programmée pour
demain matin.
Modifications de dernière minute
Selon
les salariés, "les dernières modifications ne changent rien". Ils
expliquent : "Ce ne sont que des bricoles, comme de légères
augmentations de certaines sommes d'argent ou encore l'ajout de deux
postes de reclassement en Bretagne. Mais rien de significatif". Pour
préparer cette troisième réunion du plan social, les représentants du
personnel sont allés à Paris lundi et ont rencontré leur expert et leur
avocat. "Nous avons examiné avec eux ce PSE 2 et les nouveaux
documents, explique Rachid Aït-Ouakli, délégué syndical CGT. Nous
envisageons toutes les éventualités : une procédure en référé, une
procédure sur le fond, voire pas de procédure du tout. A ce jour, nous
n'écartons pas la possibilité de négocier ce plan social pour en
améliorer les conditions de départs en faveur des salariés. Nous en
discuterons jeudi avec eux, lors de l'assemblée générale".
Rencontre avec le préfet
A Paris, les Pilpa ont également rencontré un représentant du ministère
de l'Economie sociale et solidaire. "C'était une rencontre constructive,
poursuit Rachid Aït-Ouakli. Nous avons pu présenter notre projet de
Scop, qui avance bien. Nous avons aussi recueilli de nombreuses
informations sur les organismes qui peuvent nous apporter leur soutien.
Au ministère, on nous a surtout conseillé de demander un interlocuteur
unique en préfecture afin de faire le lien avec les institutions comme
la direction du travail ou le commissaire au redressement productif".
Une requête que les salariés ont présentée au nouveau préfet de l'Aude,
Louis Le Franc, qu'ils ont rencontré pour la première fois, hier soir.
Les salariés de Pilpa ont prévu de manifester devant l'usine lors de la
réunion du comité d'entreprise, demain.