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Porté par le « printemps français », le Front national semble se contenter d’accompagner le mouvement réactionnaire qui depuis deux mois pollue nos places. Engrangeant dans l’ombre les gains d’un mécontentement profond, il espère ainsi rafler la mise par des succès aux prochaines élections municipales. Les anticapitalistes doivent être aux avant-postes du combat contre ce parti qui, depuis 40 ans, porte le centre de gravité du débat politique vers une société sécuritaire, nationaliste et raciste.

Le changement… dans la continuité

Connaître ses traditions, pouvoir les expliquer et les défendre : l’extrême droite dans son ensemble se reconnaît sans doute dans ces propos. Mais son principal parti français, le FN, applique très peu cette maxime quant à ses propres symboles.


Depuis sa fondation en octobre 1972, le Front national utilise comme symbole une flamme tricolore, sans en expliquer (en tout cas en dehors de ses rangs) l’origine qui remonte à l’immédiat après-Seconde Guerre mondiale. À l’époque, ce symbole est vert, blanc et rouge, couleurs de l’Italie. Il représente alors, pour les néofascistes italiens et les nostalgiques du « Duce », l’âme de Benito Mussolini qui quitterait le cercueil du dictateur fasciste pour s'en aller vers le ciel. 


L'influence italienne

Le MSI, « Mouvement social italien », principal parti néofasciste entre 1947 et 1995 (année de sa transformation en « Alliance nationale »), en avait fait son emblème. C’est lui qui l’a légué au FN français, qu’il avait très largement aidé à fonder au début des années 1970, les émissaires du MSI assistant à la création du nouveau parti. À l’époque, le FN encore groupusculaire a surtout pour vocation de rassembler les générations de militants d’extrême droite passés par diverses expériences historiques : la collaboration avec les nazis (le dirigeant Victor Barthélémy vient du PPF, parti pro-nazi de Jacques Doriot, et de la LVF), la lutte contre l’épuration après 1944, l’activisme pendant les guerres coloniales, puis l’OAS. À l’époque, pas de tabou sur l’histoire des uns et des autres : François Duprat, dirigeant de premier plan du FN (tué dans un attentat en 1978, probablement suite à des luttes internes à l’extrême droite), s'autoproclame « spécialiste des mouvements fascistes » dont il entend s'inspirer et auxquels il consacre plusieurs livres.


Si les origines fascistes du FN ne font ainsi peu de doutes, le parti ne revendiquera pas, pendant la majeure partie de son existence, une telle filiation. Au contraire, il la réfute nettement depuis 30 ans, au moins officiellement. Devenu un parti électoralement influent à partir de 1982 (Dreux) et 1984 (européennes), le FN aurait été gêné par une affirmation contraire. Par ailleurs, suite à sa percée électorale, il concentre sa stratégie d’abord sur la sphère parlementaire, les votants venant à l’époque souvent de la droite classique. Ainsi, le FN se comporte davantage comme un parti institutionnel et électoraliste qu’un parti-mouvement de type fasciste, tout en exploitant un fond de commerce électoral constitué par le racisme anti­-immigrés.

  
Entre le national et le social

Au début des années 1990, les stratèges du parti font le pari qu’avec l’URSS, le marxisme est mort et que le FN doit en conséquence occuper la place de l’opposition « anti-système ». Il renoue alors avec des traits caractéristiques de certains mouvements fascistes historiques, et cherche alors à créer une « synthèse entre le national et le social », à attirer également les sympathies d’une frange des couches populaires, à créer des structures d’embrigadement en dehors des institutions de l'État bourgeois. Des embryons de telles structures commencent à voir le jour : « syndicats » FN à partir de 1995 (interdits par la justice en 1998), « FN locataires » dans les HLM en 1996, alors qu’un service d’ordre paramilitaire se développe avec le DPS qui fait l’objet d’une enquête parlementaire en 1999.


Cependant, ce travail de construction en dehors de la sphère purement électorale est de fait interrompu par la scission entre Le Pen et Mégret en 1999. Le FN « maintenu » autour de son vieux chef se recroqueville sur sa boutique électoraliste, et ce n’est qu’avec l’ascension de Marine Le Pen à la présidence du FN le 16 janvier 2011 que le parti tentera à nouveau de se présenter comme une sorte de « mouvement social » de type droitier. La démagogie sociale est à nouveau renforcée, mais Marine Le Pen veut éviter davantage que son père de faire apparaître l’héritage fasciste de ses recettes « nationales et sociales ».


Bertold du Ryon (commission nationale antifasciste du NPA)

 

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