Montpellier : tension autour de la démolition de la tour Cambon à La Paillade
Mohamed Nouar et Adda Sadi.
(Photo G. T.)
L'important chantier de démolition de la Tour Cambon a été émaillé par
plusieurs incidents sérieux dont l'incendie d'un engin de chantier.
Depuis le calme est revenu.
La tension est retombée autour de la tour Cambon en cours de démolition.
Pendant quelques semaines, cet important chantier des hauts de La
Paillade a été marqué par plusieurs incidents sérieux, le vol d’une
disqueuse et, surtout, l’incendie volontaire d’un engin.
Des actes qui, à défaut d’être expliqués, traduisent le climat social
très tendu du quartier, marqué par le chômage des jeunes actifs, les
difficultés des petites entreprises artisanales mais aussi le mal
logement de nombreuses familles. "Tout était très confus quand on a été
sollicité", explique Adda Sadi, devenu par la force des choses un
interlocuteur chargé d’apaiser les relations.
Un poste de gardien de chantier a été créé
Sa médiation et celle de Mohamed Nouar, d’APS34, ont permis d’aboutir au recrutement de cinq intérimaires sur des postes de manutention, dans le cadre de contrats hebdomadaires passés avec la société chargée de la démolition, Cardem. "Heureusement que ses responsables ont accepté de jouer le jeu, cela aurait pu être différent." Un poste de gardien du chantier a également été créé et confié à des adultes du secteur. "Les tensions se sont apaisées. Cela veut dire que dès qu’il y a du lien social, ça peut marcher. Et qu’en période de crise, ça semble logique de répartir les emplois, analysent Adda Sadi et Mohamed Nouar. "Cela faisait presque un an que je n’avais pas travaillé. Cela permet de reprendre un bon rythme", témoigne un intérimaire recruté sur place.
"On veut tendre vers davantage de reconnaissance"
Les postes proposés sont cependant très précaires. "Cela reste au rabais et au compte-gouttes", ajoutent-ils en déplorant les "limites des dispositifs existants" pour favoriser le retour à l’emploi. "On parvient à des résultats mais sans aucun moyen. On veut tendre vers davantage de reconnaissance." Alors que la situation semble apaisée sur ce site, la construction, par ACM, de 44 logements collectifs à l’emplacement de la tour Condorcet, déjà détruite, pourrait générer de nouvelles tensions. "Il y a 14 lots. Il faudrait voir le nombre de personnes qu’ils pourraient prendre. Il faut inventer de nouveaux systèmes, plus transparents", insistent les deux interlocuteurs persuadés de pouvoir développer "une économie plus solidaire".
L'article sur le site de Midi Libre
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