Montpellier : tension autour de la démolition de la tour Cambon à La Paillade
GUY TRUBUIL Midi Libre 05/05/2013
Mohamed Nouar et Adda Sadi.
(Photo G. T.)
L'important chantier de démolition de la Tour Cambon a été émaillé par
plusieurs incidents sérieux dont l'incendie d'un engin de chantier.
Depuis le calme est revenu.
La tension est retombée autour de la tour Cambon en cours de démolition.
Pendant quelques semaines, cet important chantier des hauts de La
Paillade a été marqué par plusieurs incidents sérieux, le vol d’une
disqueuse et, surtout, l’incendie volontaire d’un engin.
Des actes qui, à défaut d’être expliqués, traduisent le climat social
très tendu du quartier, marqué par le chômage des jeunes actifs, les
difficultés des petites entreprises artisanales mais aussi le mal
logement de nombreuses familles. "Tout était très confus quand on a été
sollicité", explique Adda Sadi, devenu par la force des choses un
interlocuteur chargé d’apaiser les relations.
Un poste de gardien de chantier a été créé
Sa médiation et celle de Mohamed Nouar, d’APS34, ont permis d’aboutir au
recrutement de cinq intérimaires sur des postes de manutention, dans le
cadre de contrats hebdomadaires passés avec la société chargée de la
démolition, Cardem. "Heureusement que ses responsables ont accepté de
jouer le jeu, cela aurait pu être différent." Un poste de gardien du
chantier a également été créé et confié à des adultes du secteur. "Les
tensions se sont apaisées. Cela veut dire que dès qu’il y a du lien
social, ça peut marcher. Et qu’en période de crise, ça semble logique de
répartir les emplois, analysent Adda Sadi et Mohamed Nouar. "Cela
faisait presque un an que je n’avais pas travaillé. Cela permet de
reprendre un bon rythme", témoigne un intérimaire recruté sur place.
"On veut tendre vers davantage de reconnaissance"
Les postes proposés sont cependant très
précaires. "Cela reste au rabais et au compte-gouttes", ajoutent-ils en
déplorant les "limites des dispositifs existants" pour favoriser le
retour à l’emploi. "On parvient à des résultats mais sans aucun moyen.
On veut tendre vers davantage de reconnaissance." Alors que la situation
semble apaisée sur ce site, la construction, par ACM, de 44 logements
collectifs à l’emplacement de la tour Condorcet, déjà détruite, pourrait
générer de nouvelles tensions. "Il y a 14 lots. Il faudrait voir le
nombre de personnes qu’ils pourraient prendre. Il faut inventer de
nouveaux systèmes, plus transparents", insistent les deux interlocuteurs
persuadés de pouvoir développer "une économie plus solidaire".
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