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Le droit d'asile, un droit "à la rue" sous Hollande/Valls...



Montpellier : Marina, bonne écolière, bientôt sans toit ?

MICHEL MARGUIER Midi Libre  31/05/2013

Marina Babaev, 8 ans, et ses parents, à quelques heures d’une expulsion redoutée. (Photo R. D. H.) 

 Droit d'asile : La mobilisation s'organise autour d'une famille venue d'Arménie voici quatre ans. 
Quelle sorte d’aube pourra bien, ce matin, lever son voile sur la famille Babaev ? Famille frêle mais unie, nichée dans une modeste chambre d’hôtel, derrière la gare. Hier soir encore, on y craignait le pire : l’expulsion imminente. Légale mais à deux doigts d’être choquante.

Elève brillante et travailleuse

C’est fin 2009 que Liana et Ashot sont arrivés à Montpellier, fuyant "persécutions politiques et policières" dans leur pays d’origine, l’Arménie. Avec eux, la petite Marina, aujourd’hui âgée de 8 ans et scolarisée à l’école Jules-Simon, rue de la Méditerranée. Une élève de CE1 qui, depuis toujours, fait l’unanimité. Sur place, on la dit subtile, travailleuse. Voire brillante. Ses enseignantes, jusqu’à la directrice, évoquent volontiers un véritable gâchis qui s’annonce. Tout comme pour sa petite sœur de 16 mois, née ici, pour laquelle les parents ont choisi, comme une affirmation, un prénom français : Nathalie.

Six autres familles en péril sur la ville

Jusqu’alors, comme pour plusieurs dizaines d’autres personnes à Montpellier, c’est le Cada (Centre d’accueil des demandeurs d’asile) qui gère l’hébergement de la famille. À la charge des collectivités. Or les Babaev viennent d’être déboutés du droit d’asile. À l’issue d’années de procédure. Et le Cada n’est donc plus en mesure ni en droit de participer à leur hébergement. Comme pour, croit-on savoir, six autres familles en ce moment sur Montpellier.

Le Réseau éducation sans frontière

Problème : ces Arméniens en désir d’intégration, dont la mère fut professeur d’histoire et le père maçon, ne sont pas expulsés de France. Ils sont tout simplement proches de se retrouver à la rue, sans travail possible. Mais avec une gamine toujours... scolarisée. Situation ubuesque. Que dénoncent depuis longtemps des élus municipaux. En vain. Depuis plusieurs mois, le Réseau éducation sans frontière (RESF) suit l’affaire. Et se démène. Hier matin, une fois de plus, les parents d’élèves se sont mobilisés devant l’entrée de l’école. Dans la journée, ils ont reçu le soutien de Jean-Pierre Moure, président de l’Agglo. D’autant plus que, mardi, déjà, une autre famille arménienne, avec deux enfants scolarisés dans la même école et une mère enceinte, a été privée de logement.

Le préfet saisi

Le président de l’Agglo a saisi le préfet, souhaitant un nouvel examen de ces situations avec le maximum de "bienveillance." Tout en évoquant la mobilisation de ses services pour une solution de relogement.

Oui, mais le voile de l’aube...


A lire aussi

Extrait : La famille Berisa arrivée dans l'Ain en 2009 a demandé l'asile en mars 2010. Ce couple mixte (Kosovar/Serbe) avec aujourd'hui six enfants a été débouté, puis a déposé une demande de régularisation pour maladie. Refus de la préfecture, et obligation de quitter le territoire. Leur avocat a fait appel. Mais sans attendre le jugement, le préfet les a assignés à résidence pour préparer leur expulsion. En référé,la famille Berisaa gagné au Tribunal Administratif de Lyon, son assignation à résidence a été annulée, mais Alfa 3a s'en moque.



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