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Hauts-Cantons : le lac de l’Ayrette vidé, le barrage est condamné
ARNAUD FAULI Midi Libre 21/05/2013 


Le lac de l’Ayrette est vide. Le barrage devrait être détruit pendant l’été.
Le lac de l’Ayrette est vide. Le barrage devrait être détruit pendant l’été. (Photo AF) 

Les pouvoirs publics ont décidé de détruire le barrage qui permettait le remplissage du lac de l'Ayrette, à Mons-la-Trivalle. Il ne sert plus à alimenter le réseau en eau potable depuis 2008. Mais l'opposition au projet monte. Explications. 

Triste spectacle que le lac de l’Ayrette vidé. Dans ce superbe écrin de verdure, à quelques kilomètres au-dessus de Mons-la-Trivalle, le site a depuis quelques semaines des airs de cuvette boueuse. Ce coin d’une beauté à couper le souffle est prisé des randonneurs et des pêcheurs à la ligne. Il appartiendra bientôt au passé. D’ici la fin du mois de juillet, le barrage qui retient l’eau du lac aura vécu. C’en sera fini du lac de l’Ayrette.

Une forte opposition

Une situation à laquelle ses défenseurs ne peuvent se résoudre. L’ouvrage existe depuis 1959 et ils ne voient pas pourquoi on devrait le gommer du paysage local. "Le barrage a assuré pendant 50 ans, l’alimentation en eau de la haute et moyenne partie de l’Orb, rappelle Jean-Luc Lauze, président de l’association des défenseurs du lac de l’Ayrette. Même si l’adduction d’eau potable n’est plus sa vocation depuis juillet 2008, de quel droit est-il condamné ?"

Le souvenir de 1959

Dans la ligne de mire de cette association, Jean Arcas, président du Syndicat de gestion de l’eau de la Vallée du Jaur qui gère le barrage. Ils lui reprochent notamment une récente réunion publique à laquelle le maire d’Olargues et président de la communauté de communes Orb-Jaur avait convié le sous-préfet, Nicolas de Maistre. "On nous a expliqué que le barrage est dangereux, que sa destruction est urgente et qu’il n’y a pas d’alternative", se souvient Jean-Luc Lauze. Une position que les défenseurs refusent : "Pourquoi serait-il dangereux ? Il ne s’appuie sur aucun chiffre mais une vague référence au barrage de Malpasset (dont la rupture en décembre 1959 avait fait 423 morts et disparus, NDLR). Ils n’en sont en rien semblables : Malpasset était 200 fois plus important, l’Ayrette ne retenait que 250 000 m3 d’eau. Quant à l’urgence de la destruction, on a du mal à comprendre ! Maintenant qu’il est vide, il n’y a plus de danger. Ne pourrait-on pas se donner du temps pour réfléchir et mettre sur pied un projet convenable pour tout le monde".

La demande d'une concertation

Car au-delà de la contestation, ils réclament dès à présent, "un audit de la gestion depuis 15 ans de ce syndicat ; toutes les études qu’il a commanditées pour justifier les dangers allégués de l’ouvrage ; mais aussi tous les documents qui démontrent l’urgence de sa démolition". Ils ont d’ailleurs planché sur un certain nombre "d’initiatives citoyennes" et demandent une concertation "sur les possibilités de réaliser sur ce petit site remarquable un projet à plusieurs facettes : eau potable, tourisme, énergies renouvelables... répondant aux besoins des communautés locales et ancré dans le développement durable".

La pétition que l’association a lancée a d’ores et déjà recueilli près de 400 signatures.


"Il coûte 30 000 € par an"

Le conseiller général du canton, Jean Arcas ne partage évidemment pas les vues de l’association : "Toutes les solutions ont été étudiées". Et de détailler : "Pas de reprise possible pour les agriculteurs, il faudrait 200 ha à irriguer pour qu’il soit rentable, or on ne les a pas. La fédération de pêche n’y voit pas non plus d’intérêt. Quant au tourisme, le lac ne peut être considéré comme un lieu de baignade : il faudrait sécuriser tant l’accès que le lac lui-même".

Jean Arcas assure également que les sous-préfets successifs ont œuvré pour "trouver des repreneurs privés pour exploiter des microcentrales hydroélectriques. Or il faut au moins investir 2 M€. C’est trop".

La rentabilité de l’ouvrage est en cause. 25 000 à 30 000 € par an, c’est selon l’élu ce que coûte le barrage au syndicat qui le gère : "Chaque année, la compagnie du Bas-Rhône réalise une visite technique, 
l’exploitation de ces données est coûteuse sans même compter les travaux d’entretien". Car depuis 2008, le lac a perdu sa vocation, son eau n’est plus utilisée par les foyers des villages en aval. Le syndicat exploite en effet la source de Vieussan, elle aussi dans la ligne de mire des opposants : "Elle est en effet calcaire mais le problème est en train d’être corrigé".

Cet été, le barrage sera donc mis en transparence. Coût des travaux : 800 000 € dont 80 % subventionnés. Le site sera confié ensuite à des apprentis ingénieurs qui vont plancher sur son devenir : la nature devrait y reprendre ses droits. 

L'article sur le site de Midi Libre

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Lac de l'Ayrette


Mons la Trivalle, le 6 mars 2013
Pétition pour le Lac de l’Airette

Monsieur le Préfet de l'Hérault
Monsieur le Sous-Préfet


Nous venons vers vous suite à une demande de réunion publique faite au SIAE de la vallée du JAUR qui est le gestionnaire et propriétaire du barrage de l’Airette.
Son président nous a précisé que cette démarche devait se faire auprès de vous.
Nos revendications se résument, dans un premier temps, à une information publique concernant l’état et l’avenir du barrage.
Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur le bien fondé d’un démantèlement du barrage dans un contexte de raréfaction des ressources en eau. Dans la perspective d'une solution
acceptable, nous serions désireux d’en débattre avec vous et les élus lors d’une réunion publique à MONS LA TRIVALLE ce mois-ci.

 NPA 34, NPA

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