De « Vive Le Pen ! » à « Vive l’Algérie française ! » en venant de Reporters sans frontières…
« L’irrésistible déchéance de Robert Ménard, candidat du Front National » et poisson-pilote d’un projet de coalition FN/UMP
par Maxime Vivas, Le Grand Soir (9 septembre 2013)
Ce texte est celui d’une conférence faite par Maxime Vivas le 1er
septembre 2013 à l’Université d’été du PCF aux Karellis (Savoie).
La stratégie du Front National et d’une partie de l’UMP est ici épinglée : celle qui veut faire sauter le barrage qui sépare depuis la Libération l’extrême-droite de la droite classique. Alors pourrait être créé un grand « parti patriote » dont la composition traverserait une partie de l’arc politique pour rendre durablement la gauche minoritaire. Doté d’une auréole imméritée, Robert Ménard milite pour la dédiabolisation du FN. Candidat investi par le FN à Béziers pour les élections municipales de 2014, il a réussi quelques belles prises, dont Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), Christian Vanneste (Rassemblement Pour la France), il promet de pêcher quelques encartés UMP et UDI et il a tenu dans son épuisette (un temps ?) un notable socialiste qui ne voyait aucun problème à travailler avec lui.
Or, comme on le sait ici, de telles « porosités » sont des aubaines pour
les virus mortels qui s’attaquent à tout ce qui n’est pas la bête
immonde.
Le Grand Soir.
Extraits
Le thème principal de la campagne électorale de Robert Ménard à Béziers
sera « la sécurité ». Le 7 juillet 2013, il était l’invité du
Talk-Orange-Le Figaro. Il a déclaré : « Il y a trop d’immigrés à Béziers et en France ».
Quand il réclame par ailleurs le droit à l’islamophobie et qu’il vise
des quartiers précis de Béziers qui posent problème, il dessine le
portrait-robot des étrangers en surnombre : les maghrébins. Les
maghrébins pauvres.
Il désigne implicitement ces jeunes qui tiennent les murs et par
amalgame, ceux qui, parmi eux, se livrent à de la petite délinquance
(qui est effectivement une gêne réelle pour la population) dans un
contexte de chômage persistant qui touche et désespère 25 % des jeunes
et plus encore si le faciès n’est pas conforme.
Sous le titre :« S’allier avec le Front national ? », Robert Ménard écrivait le 20 juin sur son blog :« Et
si la droite, ou du moins ses têtes d’affiches, cessait de tergiverser
quand on s’interroge à haute voix sur les ’bienfaits’ de l’immigration,
’l’exemplarité’ du droit de vote aux étrangers ou la nécessaire
’compréhension’ à l’égard des voyous de France et de ses cités ».
Le candidat du FN a affirmé que le centre ville de Béziers est un quartier sinistré et il a ajouté : « Je
connais des jeunes femmes qui ne traversent pas les Allées Paul Riquet
(ce sont les Champs Elysées de Béziers) parce qu’elles ont peur. »
La peur ! La peur que le FN insuffle dans tous ses discours. Or, il se
trouve que je suis allé spécialement à Béziers avec ma compagne il y a
une semaine pour voir ce qu’est aujourd’hui cette ville. Vous vous
rappelez : toujours vérifier ce qu’il dit, c’est la règle N° 1 du chasseur de mensonges.
Nous nous sommes promenés pendant des heures dans le centre ville
rénové, autour de la mairie, de la place du Forum, de la cathédrale
Saint-Nazaire, nous avons arpenté des ruelles, déjeuné en toute quiétude
sur une petite place sous des platanes, nous avons pris une
consommation sur les Allées Paul Riquet en terrasse d’un café qui fut le
siège des Républicains espagnols dans cette ville. Nous avons croisé
trois femmes voilées, un homme en djellaba, beaucoup de Biterrois et des
familles de touristes étrangers. Puis, nous avons traversé un quartier
sinistré : ghetto, immeubles délabrés, attroupements de désoeuvrés sur
les trottoirs, comme on en voit, hélas, aux abords de beaucoup de
villes. Nous n’avons jamais eu peur. J’imagine que la nuit, comme dans
tant de quartiers dans le monde, les choses, sont différentes. Pour se
faire élire, Robert Ménard dénigre cette ville en la décrivant tout
entière comme un ghetto d’immigrés, qui font peur. [...]
[A Béziers Robert Ménard] s’échine à élargir artificiellement sa liste pour en faire
un fourre-tout où se camouflerait le parti dominant : le FN. Sa
première prise a été Nicolas Dupont-Aignan leader de « Debout la République » dont le responsable dans l’Hérault est le secrétaire du comité de campagne de Robert Ménard. [...]
Robert Ménard est bredouille sur sa gauche à Béziers, même si l’on a eu
peur puisque, à l’annonce de sa candidature, un conseiller municipal du
PS, Pierre Callamand (candidat à l’investiture du PS pour le poste de
maire) avait déclaré : « C’est quelqu’un qui a une grande notoriété,
qui aime Béziers, qui peut être utile. Travailler avec lui, ça ne pose
aucun problème. On ne sera pas toujours d’accord avec lui, mais ça
mettra du peps ».
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