La mort du socialisme
Par Agnès Maillard le vendredi 20 septembre 2013(Le Monolecte)
Parfois, au cœur
de la nuit, je me dis que tout cela n'est qu'une vaste fumisterie, que nous
sommes tous morts, si nous avons jamais été vivants, et que c'est exactement ça
l'enfer : un endroit de merde où tout marche sur la tête.
Cela fait un bail que je ne crois plus aux
manifestations, mais ça n'en reste pas moins quelque chose d'autrement plus
concret que les foutues pétitions en ligne, tout aussi inefficaces, mais qui
flattent l'égo des fainéants individualistes et productivistes en leur donnant
l'illusion de continuer à participer aux affaires du monde en un clic, le cul
dans leur fauteuil de bureau à vérin hydraulique.
Je suis donc allée à la manifestation du bled en chef pour deux raisons très
valables à mes yeux : revoir les potes militants qui sont
éparpillés dans tout le département, mais que je suis à peu près certaine de
revoir systématiquement à ce genre de rassemblement et aller contempler de mes
yeux la trahison
socialiste.
Il faut comprendre à quel point le socialisme français contemporain me sort
littéralement par les trous de nez : tous ces bons sentiments dégoulinants qui
ne sont jamais traduits dans les faits autrement que par l'accès au pouvoir
symbolique et par la reddition sans conditions à la logique capitaliste la plus
gerbeuse.
Cela fait belle lurette que j'ai acté la trahison de l'élite dirigeante socialiste, trahison évidente depuis 2005, mais déjà largement consommée dès 1983, trahison relativement assumée ces dernières années, sous prétexte de pragmatisme économique et clairement énoncée par Terra Nova par le lâchage programmé des classes populaires, livrées avec paquet cadeau aux griffes des partis fachos.
Illustration par le blog du NPA 34 tirée de ob_7fd3ae_cid‑204f2e9b‑2f15‑4147‑8b36‑d78f55da3e54.jpg
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