Le NPA et la Syrie. Contre toute intervention militaire, pour le soutien à la révolution dans son combat pour abattre le régime d'Assad !
Vidéo. Olivier Besancenot (à propos de la Syrie)
au Grand journal de Canal + - 03/09/2013
L’auto-organisation des luttes populaires en Syrie face au régime et aux groupes islamistes ? Oui, ça existe !
par DAHER Joseph 4 septembre 2013
Présentation
Nous refusons de choisir entre ces deux camps, nous refusons cette logique du « moindre mal » qui ne mènera qu’à la défaite de la révolution syrienne et de ses objectifs : la démocratie, la justice sociale et le refus du confessionnalisme. Notre soutien va au peuple révolutionnaire en lutte pour sa libération et son émancipation. En effet, seul le peuple en lutte permettra non seulement la chute du régime mais également l’édification d’une société de démocratie, de justice sociale et de laïcité. Une société respectant et garantissant à chacun le droit de pratiquer sa religion et assurant l’égalité de tous et toutes sans discrimination aucune (religieuse, ethnique, de genre, etc…).
Seules les masses développant leur propre potentiel de mobilisation pourront réaliser le changement à travers leur action collective. C’est l’abc de la politique révolutionnaire. Mais cet abc, aujourd’hui, se heurte à un profond scepticisme de la part de nombreux milieux de gauche en Occident. On nous dit que nous prenons nos désirs pour des réalités, qu’il y a, peut-être, eu un début de révolution en Syrie il y a deux ans et demi, mais que les choses ont changé depuis. On nous dit que le djihadisme a pris le dessus dans l’opposition au régime, qu’il ne s’agit plus d’une révolution, mais d’une guerre et qu’il faut bien choisir son camp pour tracer une issue concrète…
Tout le « débat » à gauche est pollué par cette logique « campiste », qui s’accompagne souvent de théories du complot et qui brouille les démarcations fondamentales entre la gauche et la droite – et surtout l’extrême-droite. Quand un-e journaliste témoigne de ce qu’il ou elle a vu sur le terrain dans telle ou telle région sous contrôle des rebelles, et que ce témoignage bat en brèche les explications dominantes sur l’hégémonie djihadiste, il est nié. Parfois même certains insinuent que des récits de ce genre font partie des « médiamensonges », qu’ils visent à rendre l’opposition présentable pour justifier l’intervention impérialiste et qu’on ne peut donc pas y accorder le moindre crédit.
Nous avons demandé à Joseph Daher, militant révolutionnaire syrien résidant actuellement en Suisse, de faire le point concrètement sur l’état des mouvements populaires dans son pays, en particulier sur l’auto-organisation des masses dans les régions libérées, la lutte contre le confessionnalisme et contre les islamistes. La conclusion qui en ressort est claire : oui, la révolution est toujours à l’œuvre en Syrie, et elle a besoin de notre solidarité.
LCR-Web (Belgique)
L’auto-organisation des luttes populaires en Syrie face au régime et aux groupes islamistes ? Oui, ça existe !
Le mouvement populaire syrien s’est opposé depuis le début aux
tentatives de divisions confessionnelles lancées par le régime d’abord,
puis par des groupes islamistes réactionnaires ensuite.
Dans certaines régions libérées des forces armées du régime, des administrations civiles ont aussi été mises en place pour pallier l’absence de l’État et prendre en charge ses prérogatives dans de nombreux domaines, tels que les écoles, les hôpitaux, les routes, les services d’eau, d’électricité et de communications. Ces administrations civiles sont nommées à travers des élections et (ou par ?) consensus populaires et ont pour tâches principales la fourniture des services de la fonction publique, la sécurité et la paix civile.
Des élections locales libres dans les zones « libérées » ont eu lieu pour la première fois depuis 40 ans dans certaines régions, quartiers et villages. C’est le cas par exemple dans la ville de Deir Ezzor, fin février 2013, dans laquelle un votant Ahmad Mohammad déclarait que « nous voulons un Etat démocratique, pas un Etat islamique, nous voulons un Etat laïc géré par des civils et pas des mollahs ».
Ces conseils locaux reflètent le sens de la responsabilité et la capacité des citoyens à prendre des initiatives pour gérer leurs affaires en s’appuyant sur leurs cadres, expériences et énergies propres. Ils existent sous diverses formes, tant dans les zones encore sous domination du régime que dans celles qui s’en sont émancipées.
Un autre exemple concret de cette dynamique d’auto-organisation est la réunion de fondation de la Coalition de la jeunesse révolutionnaire en Syrie, qui a eu lieu début juin à Alep. La réunion a rassemblé un large éventail de militant-es et de comités de coordination qui ont joué un rôle important sur le terrain depuis le déclenchement de la révolution en Syrie et qui venaient des différentes régions du pays et représentaient de larges secteurs de la société syrienne. La conférence a été présentée comme une étape clé pour représenter la jeunesse révolutionnaire de toutes les communautés.
Cela ne signifie qu’il n’y pas de limites parfois à ces conseils populaires, comme le manque de représentations des femmes, ou de certaines minorités. Il ne s’agit pas d’embellir la réalité mais de rétablir la vérité.
Comités populaires, élections, administrations civiles
Dès le début de la révolution, les principales formes d’organisation
ont été des comités populaires au niveau des villages, quartiers, villes
et régions. Ces comités populaires étaient le véritable fer de lance du
mouvement mobilisant le peuple pour les manifestations. Par la suite,
dans les régions libérées du joug du régime ils ont développé des formes
d’autogestion basées sur l’organisation des masses. Des conseils
populaires élus ont vu le jour pour gérer ces régions libérées, prouvant
par là que c’est le régime qui provoque l’anarchie, et non le peuple.Dans certaines régions libérées des forces armées du régime, des administrations civiles ont aussi été mises en place pour pallier l’absence de l’État et prendre en charge ses prérogatives dans de nombreux domaines, tels que les écoles, les hôpitaux, les routes, les services d’eau, d’électricité et de communications. Ces administrations civiles sont nommées à travers des élections et (ou par ?) consensus populaires et ont pour tâches principales la fourniture des services de la fonction publique, la sécurité et la paix civile.
Des élections locales libres dans les zones « libérées » ont eu lieu pour la première fois depuis 40 ans dans certaines régions, quartiers et villages. C’est le cas par exemple dans la ville de Deir Ezzor, fin février 2013, dans laquelle un votant Ahmad Mohammad déclarait que « nous voulons un Etat démocratique, pas un Etat islamique, nous voulons un Etat laïc géré par des civils et pas des mollahs ».
Ces conseils locaux reflètent le sens de la responsabilité et la capacité des citoyens à prendre des initiatives pour gérer leurs affaires en s’appuyant sur leurs cadres, expériences et énergies propres. Ils existent sous diverses formes, tant dans les zones encore sous domination du régime que dans celles qui s’en sont émancipées.
Un autre exemple concret de cette dynamique d’auto-organisation est la réunion de fondation de la Coalition de la jeunesse révolutionnaire en Syrie, qui a eu lieu début juin à Alep. La réunion a rassemblé un large éventail de militant-es et de comités de coordination qui ont joué un rôle important sur le terrain depuis le déclenchement de la révolution en Syrie et qui venaient des différentes régions du pays et représentaient de larges secteurs de la société syrienne. La conférence a été présentée comme une étape clé pour représenter la jeunesse révolutionnaire de toutes les communautés.
Cela ne signifie qu’il n’y pas de limites parfois à ces conseils populaires, comme le manque de représentations des femmes, ou de certaines minorités. Il ne s’agit pas d’embellir la réalité mais de rétablir la vérité.
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