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Retraites. Aujourd'hui c'est mobilisation ! Non à la réforme Ayrault ! Pour des retraites dignes !


 Ce n'est qu'un début...

Article de L'Hérault du jour (voir ci-dessous)

Retraites, exigeons la vérité et recupérons les milliards là ou ils sont...
 (Conscience Citoyenne Responsable lundi 9 septembre 2013)
 [voir aussi en bas de page : une note critique sur ce texte]

Le gouvernement Ayrault, pour pallier le déficit de la branche retraite de la Sécurité Sociale, prône une nouvelle réforme dans la droite ligne de celles de 1993, 2003 et 2010, avec les mêmes impacts nocifs pour les salariés. Sans reprendre l’ensemble des propositions du rapport Moreau, le projet prévoit deux axes pour de nouvelles rentrées d’argent : l’augmentation du temps de cotisations, passant des 41 ans et un trimestre prévus par la réforme Woerth de 2010 à 43 ans pour toutes les personnes nées après 1973 ; l’augmentation de 0,3% des cotisations salariales d’ici 2017 pour tous.

Ces deux propositions vont être un nouveau coup porté au pouvoir d’achat des salariés, déjà mis à mal par les politiques d’austérité (stagnation et baisse des salaires nets, augmentation des taxes et impôts des salariés et retraités...). En effet, la hausse des cotisations signifie une baisse directe du salaire net des salariés. Et l’allongement du nombre d’annuités à 43 ans impactera automatiquement le niveau des pensions et retraites versées à terme. Le fait de ne pas toucher l’âge légal de départ à la retraite (62 ans) est pour la plupart des salariés un leurre : qui peut croire en effet que les salariés pourront partir à cet âge en ayant leurs 43 années de cotisation ?! Avec une décote plus importante les salariés devront choisir : ou travailler après l’âge de la retraite ou partir avec moins d’argent.

A cela s’ajoute la non revalorisation généralisée des salaires : gel du point d’indice des fonctionnaires depuis 2010 qui se poursuivra en 2014 voire 2015, SMIC relevé à minima sans aucun « coup de pouce », accords salariaux à minima dans la plupart des entreprises du privé...

En parallèle, les chiffres du chômage augmentent toujours (27e mois de hausse), la précarité continue de se répandre avec le recrutement de nouveaux précaires aussi bien dans le public que dans le privé. Alors que l’on nous refait à chaque fois le « cout du travail », l’on ne nous parle jamais du coût de l’actionnaire et du capital.

Les retraités ne sont pas épargnés par la prochaine réforme puisque, après l’accord sur les complémentaires ARRCO/AGIRC, le projet de réforme prévoit de fiscaliser la majoration de pension pour les parents ayant élevé au moins trois enfants.

Le 0,3% d’augmentation des cotisations patronales, seul effort demandé au patronat, sera compensé par une prochaine réforme de la branche famille de la Sécurité sociale destinée à transférer son financement sur les ménages, toujours au nom du prétendu « coût du travail » !

L’on nous répète qu’il manque 20 milliards pour les retraites, pourtant l’argent existe :
⇒ 200 milliards d’euros : c’est le montant de la richesse créée par le travail, détournée chaque année des salaires vers les profits, depuis 30 ans,
⇒ 330 milliards d’euros : c’est le montant des richesses cumulées par les 500 plus grosses fortunes de France en 2013, en progression de 25 % par rapport à l’année 2012,
⇒ 40,9 milliards d’euros : c’est le montant des dividendes versés aux actionnaires des entreprises du CAC 40 en 2012, en augmentation de 5 % par rapport à 2011,
⇒ 200 milliards d’euros : c’est le montant cumulé des aides publiques, déversées chaque année aux entreprises, sans contrôle ni contrepartie.
⇒ 30 milliards d’euros : c’est le montant des exonérations de cotisations sociales patronales accordées chaque année aux patrons.
⇒ 80 milliards : c’est le niveau de la fraude et de l’évasion fiscale.
⇒ 10 milliards : ce sont les ressources en cotisations sociales aux horizons 2020 qui pourraient être atteintes en appliquant l’égalité salariale entre les femmes et les hommes (pour rappel les salaires des femmes sont inférieurs de 27% à ceux des hommes).

Alors que les profits, notamment des grands groupes, explosent, que les fortunes les plus insolentes s’affichent, et que les caisses du patronat sont pleines il est indispensable d’exiger une autre répartition des richesses et d’imposer, par la mobilisation ou tout autre moyen (1) un rapport de force afin de récupérer notre dû, car la bourgeoisie, le capital et le Medef ne nous ferons aucun cadeaux, et nous n’aurons que ce que nous prendrons ...

Conscience Citoyenne Responsable

Et toujours le dossier spécial retraites ici, à consulter et à diffuser sans modération

" La régression sociale ne se négocie pas, elle se combat ! "… Henri KRASUCKI

(1) Note critique : Ce texte très clair sur le sens de la contre-réforme socialiste des retraites  nous laisse cependant sur notre faim à la lecture de cette bien sibylline alternative quant aux moyens d'amener le gouvernement à reculer : "imposer, par la mobilisation ou tout autre moyen un rapport de force afin de récupérer notre dû". 

Tout autre moyen...que la mobilisation ? Celle-ci, certes, n'est pas le sésame ouvre-toi du succès, 2010 l'a assez bien montré, mais ce constat, loin d'amener à penser que la mobilisation n'est pas le moyen nécessaire pour obtenir satisfaction, devrait nous inciter à réfléchir à ce qui serait nécessaire pour qu'elle devienne efficace. Et l'on peut penser déjà aux facteurs de démobilisation à neutraliser comme, par exemple, le refus, en ce 10 septembre, par les centrales syndicales ...mobilisées, de se caler sur la demande de retrait du projet gouvernemental ! Car, faut-il le rappeler, c'est ce refus qui en 2010 a commencé à stériliser le mouvement et à le faire tourner en rond, jusqu'à épuisement, par ces journées d'action à saute-mouton, espacées de plusieurs jours et renvoyant le signal qu'on n'irait pas plus loin, c'est-à-dire, jusqu'à construire en continu et en extension un mouvement "tous ensemble" pour obtenir...le retrait de la réforme de la droite ! Disons-le donc, en cette veille de journée d'action, c'est bien la mobilisation qui est à l'ordre du jour mais cette mobilisation doit aussi être celle de la réflexion et de l'esprit critique : demain, comme en 2010, il y a le risque de mettre en branle une mobilisation de démobilisation, du type de celle qui, au prétexte que le gouvernement a cédé des miettes (pénibilité et retraite des femmes), laisse sur l'étal la viande avariée d'une réforme par où c'est tout bonnement la riposte qui pourrit sur pied ! La meilleure façon de déjouer ces pas de deux qui se déploient sur fond de rhétorique de mobilisation, c'est bien sûr de fouler le bitume massivement demain mais en nous disant que marcher ce n'est pas laisser "qu'on nous fasse marcher" sur ce qu'il est possible de faire pour contrer le mauvais coup du gouvernement : disons-le encore plus clairement, obtenir le retrait de cette contre-réforme 2013 n'affaiblirait nullement, bien au contraire, la défense des acquis, au demeurant bien faibles, de ce qui y est dit sur la pénibilité et le droit des femmes à une retraite digne; cela permettrait seulement de dégager ces revendications, en faveur de quelques uns, de la gangue de la manipulation qui vise à les transformer en attrape-nigaud d'une agression contre les bases de l'édifice de la protection sociale, d'une agression contre tous !

Et, pour revenir à ce "tout autre moyen" que la mobilisation, on insistera donc pour dire que c'est en fait un tout autre moyen ...dans la mobilisation que nous devons mettre au coeur de nos débats dans les syndicats, associations, assemblées, partis : nous devons impérativement éviter de répéter l'impasse de 2010; dans le contexte, d'une part, d'un gouvernement de gauche reconduisant la politique de la droite contre nos retraites tout en cherchant à désamorcer la riposte sociale par l'étalement dans le temps de ses mauvais coups et, d'autre part, du retour franc du collier de la CFDT dans la niche de la soumission au pouvoir, nous avons le défi, là où nous vivons, là où nous travaillons, là où nous étudions, de sortir des routinières incantations à la mobilisation. Incantations qui se substituent à l'exigeante analyse des blocages posés à ce qui reste la clé pour commencer à cesser de reculer : la relance d'un mouvement social autonome à la fois dans ses objectifs et dans la délibération sur ses modalités d'action. Ce mouvement social ne saurait se confondre avec un mouvement syndical, certes incontournable dans ce processus mais en tant que composante soumettant ses propositions à validation des acteurs susceptibles de s'engager dans l'action et qui sont nombreux à ne pas croire à l'efficacité innée des stratégies syndicales. C'est le moins que l'on puisse dire...

Il va de soi que la proposition faite ici d'étudier d'autres moyens de se mobiliser que ceux qui sont marqués, depuis des dizaines d'années, du sceau de l'échec, se donne à lire comme alternative à cet autre moyen que serait la voie électorale. Car décidément 2010 a aussi des choses à nous dire sur le sujet : le refus, par les directions syndicales, suivies en cela par les directions du PCF et du PG littéralement scotchées à celles-ci, d'aider le mouvement à s'étendre et à se coordonner participait implicitement de l'espoir que ...2012, il suffirait de serrer les dents et de savoir attendre, serait l'année magique de l'avènement d'un cours social radieux porté par une gauche retrouvant de l'allure ! Nous sommes en 2013, une année relayant les temps sarkozyens des agressions antipopulaires...Et déjà certains voudraient, sans trop le dire encore, que, sur les retraites et sur le reste (licenciements, salaires, etc.), nous ayons les yeux rivés sur le tempo électoral(iste) de 2014... Pourtant le chat échaudé des défaites sociales devrait craindre l'eau froide des lendemains électoraux supposés chanter... Car il doit être dit que demain mardi 10 septembre, c'est "tous ensemble"...maintenant !

Antoine

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 L'Hérault du jour du 9 septembre 2013
Extrait 


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NPA 34, NPA

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