Le nécessaire,
difficile et passionnant chemin
vers la convergence des luttes.
Les
Fralib à Gémenos, en lutte depuis 3 ans contre Unilever, avaient
initié la démarche le 28 juin dernier en invitant d'autres boîtes
à un "Carrefour des luttes" dans leur usine occupée.
Après cet épisode réussi, les Sanofi ont repris le flambeau en
organisant une nouvelle rencontre "convergence des luttes"
sur le site de l'usine de production de Sisteron le jeudi 5
septembre.
Ci-dessous,
le compte-rendu de cette journée par un membre du Comité d'action
Sanofi/recherche/santé de Montpellier, militant du NPA 34.
Départ
de Sanofi Montpellier la veille (mercredi 4), à 8 dans 2 voitures
chargées à bloc avec les bagages et le matériel . Six autres
doivent nous rejoindre le lendemain, directement à Sisteron.
Direction Gémenos, chez les Fralib, qui doivent nous héberger pour
la nuit. Trois heures plus tard, on arrive...
Fralib,
l'Éléphant chaleureux.
Quel
accueil ! Retrouvailles, embrassades, apéro... interrompu pour aller
visiter l'atelier d'où est sortie le matin-même une production
militante de 5000 boîtes d'infusion de tilleul. Explication : la
Fête de l'Huma, au cours de laquelle on compte bien écouler cette
production en échange de... solidarité financière. Il faut dire
que les 77 salarié-es qui restent (sur les 180 du départ, les
autres ayant accepté de partir en échange d'un "dédommagement")
sont depuis le mois de mars sans salaire, sans statut, en attendant
que la situation se clarifie (le Plan de Sauvegarde de l'Emploi
présenté par la direction vient une fois de plus d'être rejeté
par la justice). Il ne leur reste, pour vivre, que la solidarité
qui, heureusement, ne se dément pas. Et cette usine, qu'ils occupent
et qu'ils sont parfaitement capables de faire tourner, la preuve !
Et
la soirée se poursuit autour des grillades, avec ses discussions,
ses rigolades, conviviale et chaleureuse. Suivie d'une courte nuit,
puisqu'il faut être à 7 heures à Sisteron, à une heure et demie de
route.
Sisteron
: les luttes convergent.
Sisteron, au lever du jour,
l'usine, les montagnes. On ne regrette pas de s'être levé si tôt !
Pendant que certains déchargent le matériel sur le parking de
l'usine, d'autres diffusent au personnel tracts et billets de banque
estampillés "convergence des luttes".Petite parenthèse pour
comprendre la situation. L'usine est une unité de fabrication qui,
pour l'instant, n'est pas concernée par le plan de restructuration.
Seuls sont impliqués les services de Recherche et Développement,
absents de Sisteron. Le syndicat CGT de la boîte, organisateur de la
journée, n'a pas appelé à la grève, simplement à rejoindre le
rassemblement au moment de la pause de midi. C'est peut-être ça qui
a incité la direction de l'usine à informer le personnel qu'une
horde de 2500
contestataires allait débarquer, parmi lesquels
quelques terroristes... à moto ! Pourquoi à moto ? Va savoir...
Elle en a profité pour conseiller à tout un chacun de prendre ce
jour-là un RTT et surtout de ne pas répondre aux provocations !!!
De quoi inquiéter les salarié-es (qui seront tout de même une
vingtaine à nous rejoindre), mais aussi les services de police : on
n'est pas là depuis une demi-heure qu'une vingtaine de gendarmes
débarquent, Renseignements Généraux en tête. C'est donc sous cette
bienveillante protection que se poursuit la préparation de la
journée. À partir de 9h., les délégations arrivent, les Sanofi de
Toulouse, Ambarès, Aramon... et un peu plus tard ceux de la Région
Parisienne. Et aussi Fralib, Kem One...
Discussions, rencontres sous
le soleil qui commence à chauffer sérieusement. Heureusement, les
syndicalistes de Sanofi-Sisteron ont installé 2 barnums insuffisants
toutefois pour abriter tout le monde (on est bien 120 sur ce
parking...). Viennent ensuite les différentes interventions au
micro. Celles des délégations, celles des Unions locales et
départementales CGT. Et puis reprise des discussions autour des
grillades et des salades, un verre à la main. On se raconte les
luttes, les obstacles, les enthousiasmes, les espoirs, parfois les
difficultés à impliquer les instances syndicales, le poids de l'ANI
qui donne des armes nouvelles aux patrons.
On parle aussi de la
nécessité de poursuivre ce genre de rencontres, de se tenir
informés de l'évolution des différentes luttes.
Kem One :
Né
en juillet 2012 de la cession d'une partie des activités du chimiste
Arkema à l'investisseur américain Gary Klesch (le prototype du
patron-voyou, spécialisé dans le rachat d'entreprises. Il leur pompe toutes leurs finances et les jette ensuite -salariés compris-
à la poubelle). Malgré 100 millions d'euros de trésorerie et près
d'un demi-milliard de dettes effacées à sa création, le groupe est
désormais en redressement judiciaire.
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Jusqu'au moment où il faut tout
remballer et reprendre la route vers Montpellier, fatigué-es,
ravi-es.
Une
esquisse de bilan.
Le sentiment de n'être pas
isolés, la richesse des échanges, les liens qui se tissent avec des
individus sur lesquels on peut mettre un visage, le partage des
expériences... Voila le bénéfice irremplaçable de cette journée,
voilà ce qui donne envie de recommencer.
En mieux, bien sûr, car on peut,
on doit, faire mieux. Sans doute faudra-t-il dorénavant réussir à
formaliser tous ces échanges, à travers par exemple des ateliers
par thèmes donnant lieu à des compte-rendus. Sans doute aussi
avoir une démarche auprès des boîtes qui n'étaient pas
présentes cette fois-ci. Peut-être serait-il utile de fonctionner en coordination... Pour
que les 2 premières rencontres (celle du 28 juin à Gémenos et
celle du 5 septembre à Sisteron) deviennent l'amorce d'un
processus qui, comme il est écrit au dos du billet (édité à l'initiative des
Sanofi/Montpellier) "créera
un rapport de force pour défendre les intérêts de tous !".
Claude NPA 34
Retrouvez les Sanofi et les Fralib, et bientôt quelques autres :
http://convergencedesluttes.org |
La presse en parle :
-
Haute-Provence Info-5 sept. 2013
- sanofi-reunion-des-salaries-pour-la-convergence-des-luttes
ledauphinelibere.com - l'Humanité
- Convergence des luttes à Sisteron le 05 09 2013 - YouTube
- metronews
- L'Hérault du Jour :
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