Election de Brignoles. "Soutenu par le PS, le candidat Front de gauche a été éliminé dès le premier tour...
... L'abstention culmine à 67 %. Dimanche prochain, UMP et FN s'affronteront au second tour."
"Si l'on prend en compte les voix et non plus les pourcentages, le FN stagne : 2 757 voix en 2011, 2 734 en 2012, 2 718 en 2013. Le parti de Marine Le Pen progresse peu. Ses électeurs, en revanche, restent mobilisés. Un atout lorsque la participation est faible. […] La gauche, [elle], est en déroute" (voir article ci-dessous)
"Si l'on prend en compte les voix et non plus les pourcentages, le FN stagne : 2 757 voix en 2011, 2 734 en 2012, 2 718 en 2013. Le parti de Marine Le Pen progresse peu. Ses électeurs, en revanche, restent mobilisés. Un atout lorsque la participation est faible. […] La gauche, [elle], est en déroute" (voir article ci-dessous)
La politique du gouvernement nourrit le Front National
Montreuil, le 7 octobre 2013
NPA 34 : ses propositions pour dégager localement et nationalement les bases d'une alternative de gauche ...
Lundi 7 octobre 2013
Le résultat des élections cantonales de Brignoles est remarquable par
ce qu’elles révèlent : effondrement de la gauche institutionnelle,
recul de la droite UMP, progression spectaculaire, en pourcentages, de
l’extrême droite dont le FN est la principale composante.
C’est le
produit de l’écœurement massif des électeurs de gauche qui sanctionnent
ainsi, par l’abstention, (plus de 66%) la politique du gouvernement, du
PS et de ses alliés, même quand la liste est conduite par un militant du
PC. Cette situation est le résultat direct des politiques d’austérité,
entraînant chômage de masse, démantèlement des protections sociales,
baisse du pouvoir d’achat, et de l’alignement sur les revendications
patronales. Dans ce contexte, les prochaines échéances électorales
risquent de donner des résultats identiques. A moins d’être capable de
construire une opposition sans concession à ce gouvernement, dans les
urnes comme dans les luttes.
Montreuil, le 7 octobre 2013
Cantonale de Brignoles : la gauche engloutie au premier tour
Soutenu
par le PS, le candidat Front de gauche a été éliminé dès le premier
tour. L'abstention culmine à 67 %. Dimanche prochain, UMP et FN
s'affronteront au second tour.
Bien sûr, ce n'est qu'une cantonale, partielle donc peu
mobilisatrice, et seuls 20 000 électeurs étaient appelés aux urnes. Mais
il serait inconséquent de ne pas prêter attention au résultat de
l'élection qui a eu lieu ce dimanche 6 octobre à Brignoles (Var), à
quelques mois des municipales et des européennes.
Dans ce bastion communiste où le FN est fort, le PS ne présentait pas de candidat et avait appelé à voter dès le premier tour pour le Front de gauche. Mais l'échec est cuisant : la gauche est éliminée dès le premier tour. Le 13 octobre, UMP et FN se retrouveront face à face. Dimanche soir, le PS a appelé « comme il l'a toujours fait » à « faire barrage au FN ». Le ministre Arnaud Montebourg a fait de même.
Dans ce bastion communiste où le FN est fort, le PS ne présentait pas de candidat et avait appelé à voter dès le premier tour pour le Front de gauche. Mais l'échec est cuisant : la gauche est éliminée dès le premier tour. Le 13 octobre, UMP et FN se retrouveront face à face. Dimanche soir, le PS a appelé « comme il l'a toujours fait » à « faire barrage au FN ». Le ministre Arnaud Montebourg a fait de même.
Les résultats© Préfecture du Var
De cette élection, il faut d'abord retenir le chiffre de l'abstention : elle tutoie les 67 %. Sur les 20 700 inscrits du canton de Brignoles, 13 800 ont boudé les bureaux de vote ce dimanche.
C'est la troisième fois en trois ans que les habitants de la petite ville de Brignoles (16 000 habitants) et des communes alentour étaient appelés à désigner leur conseiller général. Aux cantonales de 2011, le FN avait gagné face au maire PC,
alors soutenu par toute la gauche. Le canton de Brignoles fut alors un
des deux remportés par le FN. L'abstention était déjà très élevée :
57 %. Le scrutin avait été si serré (à 5 voix près!) que l'élection
avait été invalidée. Un an plus tard, c'est le candidat communiste qui avait gagné, avec seulement 13 voix d'avance. L'abstention avait grimpé à 62 %. À nouveau, l'élection avait été annulée.
Pour le troisième round, ce dimanche, il y avait six candidats en lice. Un trop-plein électoral qui a encore fait grimper l'abstention.
Deuxième enseignement : le score du FN. Laurent Lopez, le
candidat FN, incarnation de la génération Marine Le Pen, remporte 40,4 %
des voix (contre 33 % et 35 % aux premiers tours de 2011 et 2012). « Un raz-de-marée patriotique », s'est vanté dimanche le "frontiste" Florian Philippot. « Le
Front national prouve sa capacité à rassembler nos compatriotes autour
de son candidat tandis que les partis du système sont littéralement
boudés et défiés », s'est réjoui le FN.
La réalité est plus complexe. Car si l'on prend en compte les voix et
non plus les pourcentages, le FN stagne : 2 757 voix en 2011, 2 734 en
2012, 2 718 en 2013. Le parti de Marine Le Pen progresse peu. Ses
électeurs, en revanche, restent mobilisés. Un atout lorsque la
participation est faible.
Il ne faut pourtant pas sous-estimer le score de l'extrême droite. Car aux 2 700 électeurs du FN, il convient d'ajouter les 612 voix (9,1 %) du candidat d'extrême droite dissident, Jean-Paul Dispard, l'ex-candidat du FN évincé, qui se présentait sous la bannière du Parti de la France, groupuscule créé par Carl Lang, un ancien dirigeant du FN. Au total, l'extrême droite a donc réuni 49,5 % des suffrages exprimés. Dispard, qui ne digère d'avoir été exclu du Front national, a toutefois appelé ses électeurs à voter UMP dimanche prochain.
Ce scrutin est aussi marqué par la disparition de la gauche. Au premier tour de 2011, le candidat communiste, soutenu par un PS localement très faible, avait emporté 31,5 % des suffrages (2 636 voix). La candidate écologiste flirtait de son côté avec les 12 %. En 2012, le Front de gauche, soutenu par le PS et EELV, avait atteint 39,6 %.
Il ne faut pourtant pas sous-estimer le score de l'extrême droite. Car aux 2 700 électeurs du FN, il convient d'ajouter les 612 voix (9,1 %) du candidat d'extrême droite dissident, Jean-Paul Dispard, l'ex-candidat du FN évincé, qui se présentait sous la bannière du Parti de la France, groupuscule créé par Carl Lang, un ancien dirigeant du FN. Au total, l'extrême droite a donc réuni 49,5 % des suffrages exprimés. Dispard, qui ne digère d'avoir été exclu du Front national, a toutefois appelé ses électeurs à voter UMP dimanche prochain.
Ce scrutin est aussi marqué par la disparition de la gauche. Au premier tour de 2011, le candidat communiste, soutenu par un PS localement très faible, avait emporté 31,5 % des suffrages (2 636 voix). La candidate écologiste flirtait de son côté avec les 12 %. En 2012, le Front de gauche, soutenu par le PS et EELV, avait atteint 39,6 %.
Un an plus tard, la gauche est en déroute. Avec derrière lui le Front
de gauche et le PS, le communiste Laurent Carratala perd plus de 2 000
voix (981 contre 3 100) et ne réunit plus que 14,6 % des suffrages
exprimés. À 9 %, la candidate écologiste, qui avait refusé de fusionner
au premier tour, ne s'en sort pas si mal. Elle était d'ailleurs la
candidate de certains socialistes locaux qui n'ont pas accepté de
soutenir au premier tour le candidat communiste, comme les y
enjoignaient les instances nationales du PS.
Enfin, le scrutin n'est pas glorieux pour l'opposition. Divisé, le bloc de droite (UMP + un candidat divers droite) progresse en pourcentage (27,1 %) mais perd une centaine de voix.
Dimanche soir, sitôt les résultats connus, certains responsables socialistes ont entonné le refrain de la funeste division. « Ce résultat doit sonner comme un sévère avertissement pour tous les partis de gauche : lorsque le Front national est fort, la division produira souvent le même résultat », a réagi le secrétaire national aux élections du PS, Christophe Borgel. Ces derniers temps, PS et PCF avaient mis en garde contre une possible élimination de la gauche au premier tour et exhorté EELV à ne pas présenter de candidats. En vain.
Dimanche soir, sitôt les résultats connus, certains responsables socialistes ont entonné le refrain de la funeste division. « Ce résultat doit sonner comme un sévère avertissement pour tous les partis de gauche : lorsque le Front national est fort, la division produira souvent le même résultat », a réagi le secrétaire national aux élections du PS, Christophe Borgel. Ces derniers temps, PS et PCF avaient mis en garde contre une possible élimination de la gauche au premier tour et exhorté EELV à ne pas présenter de candidats. En vain.
Mais pour d'autres responsables socialistes, c'est d'abord la très
forte abstention à gauche qui explique le résultat de Brignoles. Comme
elle a contribué à l'élimination au premier tour des candidats
socialistes aux législatives partielles dans l'Oise et à Villeneuve-sur-Lot. Ou à la disparition au premier tour du candidat communiste soutenu par le PS lors de la cantonale partielle d'Aubenton (Aisne), début septembre.
« Le seul problème, c’est la mobilisation des électeurs de gauche, a commenté dimanche
soir le député Jean-Christophe Cambadélis, qui s'est fendu d'un billet
de blog intitulé “Ça commence à faire beaucoup”. Sinon il y a fort à
parier que ces premiers tours préfigurent le futur premier tour des
élections municipales. (…) Il faut donc d’abord continuer à assécher le
terrain frontiste chômage, sécurité-solidarité et une autre Europe.
Ensuite la division, les polémiques sont à proscrire et l’union à
construire. Enfin surligner les marqueurs de gauche, souligner les
signes du redressement national sont une urgence nationale. Et bien sûr
dénoncer le programme d’apartheid du Front. »
D'autres députés PS ont eux aussi commenté le scrutin. Par exemple
Razzy Hammadi, de l'aile gauche du PS, ou Olivier Dussopt, proche de
Martine Aubry.
Une allusion cryptée aux badges militants distribués samedi lors du forum « La République contre les extrémismes » organisé par le PS. Au cours de ce meeting, le premier secrétaire Harlem Désir a appelé de ses vœux un « front de tous les républicains et de toute la société française » « face au Front national », décrit comme un « parti de menteurs » et « d’incompétents ». À Brignoles, sa voix n'a pas vraiment porté.
Lundi, le député PS Pouria Amirshahi, un proche de Benoît Hamon, a qualifié sur son blog l'élimination de la gauche de « cinglant échec ». « Le changement n’est pas vécu, et les électeurs boudent les urnes autant que la politique les boude », écrit-il. « Il est temps de changer de cap sous peine de n’avoir plus comme seule issue que la bouée de sauvetage », avertit le député, qui invite le gouvernement à sortir « d’une orthodoxie budgétaire impossible ».
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